Un plein cœur du district de Rukum, dans l’ouest indigent du Népal, les maoïstes de la guérilla communiste sont dans leur fief. Des montagnes coupées du monde et pourtant surpeuplées, une misère dantesque. Les enfants squelettiques, dont nombre ont le ventre gonflé par la malnutrition, sont vêtus de haillons. Ici, pas d’électricité, pas d’eau courante, aucune route, et aucun médecin à moins de deux jours de marche. Un malade n’a souvent que deux possibilités : se rétablir seul ou mourir.
Le premier camp de rééducation du Népal maoïste est établi au fond d’une vallée perdue, dans la ferme d’un « capitaliste » expulsé. « Cet usurier exploitait une famille de paysans, contrainte de travailler sans salaire pour rembourser ses dettes, explique « camarade Sagalmatha », 18 ans à peine. Nous l’avons chassé. » Puis il montre un jeune homme du doigt : « C’est le neveu du capitaliste. Il peut rester, il est innocent. Seuls les auteurs de crimes contre le peuple doivent partir. » Sagalmatha désigne les rizières en terrasse aux alentours. « Ces terres appartiennent aujourd’hui au Parti, et toute la communauté en profite. On a même construit un moulin. » Acquiescement de rigueur des badauds. Les maoïstes ont une définition large du terme « capitaliste » : les terres réquisitionnées ne dépassent pas une poignée d’hectares. Quelques arpents qui, ici, sont synonymes d’opulence.
De jeunes guérilleros et des enfants vaquent dans la cour de cette ferme transformée en camp de rééducation... « La journée, les détenus travaillent aux champs et apprennent le soir, avec le marxisme-léninisme-maoïsme, à bien se comporter dans la nouvelle société, explique Sagalmatha dans sa langue de bois. Ils ont été jugés par un tribunal composé de combattants et d’au moins une personne connaissant le droit. »
La plupart des détenus sont en permission, en visite dans leur famille. Une seule est restée, mais, apeurée, refuse de témoigner. « Certains s’évadent lors des permissions, mais on ne peut détenir des gens en permanence, comme dans les prisons des réactionnaires, continue le guérillero. Nous avons ici des meurtriers, des voleurs, des maris violents, des alcooliques. » Les maoïstes ont banni l’alcool dans leur substitut d’Etat : trop de violences domestiques. « Sont également détenus des jeunes qui ont eu des relations sexuelles avant mariage, y compris des combattants et combattantes. » Un « crime » puni ici « de cinq à huit mois de prison » : les insurgés comprenant un tiers de femmes et la rumeur leur prêtant des moeurs légères, ils se veulent irréprochables. Et les parieurs, qui dilapident le peu d’argent du foyer, sont-ils condamnés à de la prison ? « Non, sourit cruellement Sagalmatha. Nous nous contentons de les forcer à manger leurs cartes. » Il dénoue ensuite son foulard et y lit une inscription brodée : « Vive le marxisme-léninisme-maoïsme-prachandisme ». Prachanda, « le puissant », est le pseudonyme de M. Pushpa Dahal, président du Parti communiste maoïste népalais (CPN-M).
Les rebelles se sont lancés dans leur « guerre du peuple » en février 1996 et ont effectué leurs premières attaques dans la région de Rolpa (à 300 kilomètres de Katmandou) avec l’objectif de renverser la monarchie constitutionnelle (1). Environ 8 000 personnes ont été tuées depuis le début de l’insurrection ; selon l’organisation non gouvernementale (ONG) népalaise Insec, un tiers des victimes ont été tuées par les maoïstes, deux tiers par les forces de sécurité (2). « La violence maoïste est sélective, dirigée contre des cibles précises », confirme à Katmandou le Comité international de la Croix-Rouge.
Le contrôle de la guérilla maoïste sur la population relève autant de la coercition violente que d’un réel soutien populaire, leurs mesures satisfaisant les plus fragiles : les femmes - ravies de l’interdiction de l’alcool et des paris, de l’égalité des droits de succession et de la fin des mariages forcés -, les minorités ethniques - 35 % de la population auxquels les révolutionnaires promettent l’autonomie - et les basses castes. Tel ce groupe d’intouchables, qui témoigne librement et exprime sa satisfaction, sans maoïste dans les environs : « Ils ont interdit les humiliations à notre encontre. » Officiellement aboli en 1963, le système de castes perdure dans ce royaume hindou. En zone rurale, de facto, les intouchables (dalits, 21 % de la population) ne peuvent se rendre au temple, prendre l’eau au puits, vendre leurs produits, toucher la nourriture d’autrui. Parfois, certains sont torturés pour « sorcellerie » par tout un village. « Si un brahmane nous maltraite, les maoïstes le tabassent. » Les dalits sourient. « Ils parlent d’égalité entre les hommes. On peut enfin aller au temple. Ils donnent des cours d’alphabétisation gratuits aux enfants comme aux adultes. » Qu’y apprend-on ? « A lire, à écrire, à compter pour ne pas se faire voler par les commerçants. Et aussi l’histoire politique, le socialisme... »
« Les gens veulent un changement politique, alors les maoïstes en profitent : ils se greffent et pompent le peuple, comme les sangsues, ironise Yadav, un vieux paysan rencontré dans un hameau perclus de misère. Les maoïstes et l’Etat sont deux pierres qui se frappent, écrasant le peuple entre elles. D’accord, les maoïstes ont construit des ponts, empierré des sentiers. Ils aident les paysans aux champs, ils punissent l’absentéisme des professeurs. Ils chassent les usuriers. Mais nous en avons assez de leur violence. Nous avons peur, nous voulons la paix (3). » Les villageois autour de lui approuvent, les langues se délient. L’instituteur intervient : « Je dois payer un impôt révolutionnaire. Ils ont changé le cursus scolaire, ils disent que la religion est l’opium du peuple » - incompréhensible pour ces villageois dont l’hindouisme imprègne la vie quotidienne. Ils se taisent quand surgissent, poignards traditionnels kukhri à la ceinture, de jeunes insurgés.
Ceux que peut abasourdir l’essor d’une guérilla communiste doctrinaire en l’an 2003 se pencheront un instant sur la situation sociale du Népal. Dans ce pays démuni de ressources naturelles, 71 % des habitants vivent dans l’absolue pauvreté ; 80 % de la population (sur)vivent de l’agriculture. « La croissance agricole, de 2,2 % par an, est insuffisante », explique Laurent Chazée, expert de la Banque asiatique de développement à Katmandou. « Les paysans n’ont souvent qu’un tiers d’hectare. C’est trois fois moins que le nécessaire pour subsister. » Les inégalités sociales sont abyssales : 46,5 % des revenus entre les mains de 10 % de la population. A l’opposé, des centaines de milliers de personnes, enfants compris, cassent des cailloux le long des rivières et revendent le gravier obtenu pour un demi-dollar par jour.
Le travail infantile est généralisé : l’ONG népalaise CWIN a répertorié 127 000 enfants exploités, souvent pour 4 dollars par mois, et précise que « 90 % des cas échappent aux statistiques (4) ». Au-delà du primaire, et comme les soins, l’éducation est payante : des luxes inaccessibles à la majorité. Conséquence : deux Népalais sur trois demeurent illettrés et une femme meurt en couches toutes les deux heures. Le budget de l’Etat est financé à plus de 25 % par l’argent des émigrés et à 50 % par l’aide internationale (5). La corruption est endémique : une source bien placée estime que « 3 % de l’aide parviennent à destination. Le reste est détourné : l’élite réfléchit trop en termes de castes hiérarchisées et hermétiques pour se soucier des plus faibles ».
L’incurie et la morgue de cet Etat écœurent l’homme de la rue. Un exemple : la dernière forme de « servage » n’a été abolie qu’en juillet 2000 : 226 000 Kamaiyas et leurs familles, travailleurs agricoles semi-esclaves, ont alors été « libérés ». Mais, faute d’un quelconque accompagnement social, ils sont depuis sans abri, sans ressources, oubliés. Et le budget voté en juillet 2003 ne prévoit de leur octroyer qu’un demi-dollar... par an. Fruit d’une lutte acharnée, la démocratie parlementaire établie en 1990, si elle a enfin permis la liberté d’expression, a cependant consacré l’emprise des notables locaux, aux pratiques quasi féodales : corruption, discriminations fondées sur la caste ou l’ethnie, usure, arbitraire... Quatorze gouvernements se sont succédé en treize ans. Depuis octobre 2002, le roi Gyanendra a mis entre parenthèses le Parlement et dirige un gouvernement « à sa botte ». « L’élite conservatrice, même à gauche, identifie son bien-être avec la conservation des structures traditionnelles et des relations sociales. Faute de tout contrôle étatique, les élections se sont transformées en exercice de levée de fonds », écrivent des politologues népalais (6).
En zone rurale, la présence étatique se réduit au paiement de taxes - sans prestation en contrepartie -, aux sévices d’une police corrompue et, sur les billets de banque, à l’effigie d’un roi autoritaire et impopulaire : Gyanendra, au pouvoir depuis le massacre de juin 2001 (7). A Gorahi, ville pourtant sous contrôle de l’armée, a eu lieu le 7 juillet 2003 une parade organisée pour l’anniversaire du monarque : il n’y avait pas un seul spectateur.
Cet Etat défaillant s’est de plus lancé en 1992, incité par les institutions financières internationales, dans un processus néo-libéral de privatisations, faisant disparaître les rares services existants : l’eau potable et la sécurité sont devenus des opportunités de marché. Si une nouvelle classe de consommateurs est alors apparue, après une brève embellie économique, la corruption a fait fuir les premiers investisseurs.
Dans de telles conditions, qu’une frange de la population ait recours à la violence pour changer sa condition sociale n’est guère surprenant. Dès 1992, faisant référence au Sentier lumineux, des observateurs annonçaient un « scénario péruvien » pour le Népal. « Les gens aisés de Katmandou évoquent la terreur maoïste, sans réaliser que la guérilla dispose d’une base sociale substantielle », relève Mme Rita Manchada, membre du South asian human rights forum (SAHRF) et journaliste au magazine britannique Frontline. « Les maoïstes sont à 100 % la conséquence de la corruption et de l’incompétence du pouvoir », constate lui aussi Rimal Madav Kumar, directeur de l’hebdomadaire libéral Spotlight.
Un mot revient en permanence dans la bouche de chaque guérillero interrogé : « développement ». Les insurgés veulent des médecins, des routes, des ponts, l’électricité, des barrages hydrauliques, et pouvoir exporter leur récolte... Ils veulent sortir de la misère, tout simplement. Les cadres du parti rencontrés dans le maquis sont de hautes castes : de jeunes hommes ayant eu accès à l’éducation, qui ont étudié en ville, y ont vu les fortunes nées de la corruption, des privatisations et du tourisme. Sans avenir, ils voient dans la lutte armée une opportunité radicale d’ascension sociale : éliminer les nantis et prendre leur place.
« Ils ont commencé par attaquer la police avec des kukhri et des fourches. Puis ils ont pris les armes des policiers tués », se souvient Yadav, le vieux paysan de Rukum. La « guerre populaire » a démarré il y a sept années : à l’heure actuelle, 10 millions des 23 millions d’habitants vivent dans le Népal « libéré ». La presse de Katmandou écrit non sans ironie qu’il existe ici, comme en Chine et à Taïwan, « un pays et deux systèmes ».
L’insurrection est purement nationale : aucune aide ne lui parvient de l’Inde ou de la Chine. Seul soutien extérieur, le Mouvement révolutionnaire international (MRI), une organisation maoïste basée à Londres et regroupant les restes du Sentier lumineux, la guérilla naxalite bengalie, des partis bangladais, sri-lankais, turcs et même américains (8). Ce MRI a incité le CPN-M à refuser la voie des urnes et à prendre le maquis. Selon un attaché militaire occidental en poste à Katmandou, des cadres maoïstes ont bien été entraînés en Inde, par les naxalites, et au Pérou, par le Sentier lumineux. De plus, les vétérans aguerris sont nombreux au Népal : d’anciens gurkhas, mercenaires d’élite de l’armée britannique, et d’anciens casques bleus ont prodigué fonds et entraînement aux guérilleros.
L’insurrection a commencé par terroriser ou tuer les notables locaux et par détruire les rares infrastructures étatiques. Puis les rebelles ont comblé le vide de pouvoir par des comités (samiti) de « citoyens concernés » organisant la vie sociale et, accessoirement, la délation... Les opposants actifs, les informateurs (ou supposés tels) et les paysans refusant de nourrir les insurgés sont battus ou tués. Les fonctionnaires, les commerçants et même certaines ONG sont rackettés. Les jeunes cadres maoïstes, en alliant le prestige social que donne l’éducation à la menace des armes et à d’indéniables réalisations sociales, persuadent les paysans apathiques, illettrés, des bienfaits de leur révolution. « Les maoïstes apportent des solutions simples à des problèmes compliqués », soupire Subodh Raj Pyakurel, président de l’Insec, l’ONG de défense des droits humains : « Ils disent aux paysans : le propriétaire a besoin de vous, vous n’avez pas besoin de lui. Chassez-le et, s’il revient, tuez-le. »
« La guérilla compte 10 000 à 12 000 combattants endurcis et 15 000 miliciens en voie d’intégration », a calculé le lieutenant-colonel N.S. Pun, ancien négociateur du gouvernement. Si les enrôlements forcés d’adolescents sont légion, le CICR dément les rumeurs de recours massif aux enfants soldats. En face, 77 000 policiers et 45 000 soldats, guère motivés et mal équipés : adaptés au terrain, mobiles, les maquisards accumulent vite les victoires. « Katmandou n’a d’abord pas pris la menace au sérieux », estime l’attaché militaire occidental précédemment cité. « Historiquement, pour les élites, le Népal, c’est Katmandou et sa vallée. Peu leur importait de perdre le contrôle de montagnes arriérées », ajoute un diplomate. Suivant la stratégie de Mao Zedong d’encerclement des villes par les campagnes, les guérilleros ont non seulement attaqué les postes de police en zone rurale, contraignant l’Etat à limiter sa présence aux chefs-lieux, mais ont également assiégé des casernes militaires en ville. Comme en novembre 2001 à Gorahi, capitale du district de Dang, où 14 soldats et 23 policiers sont tués et les banques dévalisées. « Certains combattants, des montagnards misérables, voyaient des voitures pour la première fois de leur vie », rapporte un témoin.
Une attaque d’envergure qui conduira à la proclamation de l’état d’urgence et, dans le contexte post-11 septembre, à l’implication croissante des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, au nom de la « guerre contre le terrorisme ». L’ambassadeur américain, M.Mike Malinowski, ira jusqu’à comparer cette révolte de la faim à Al-Qaida et aux Khmers rouges. « Les Etats-Unis veulent la stabilité de la région, analyse un diplomate, et éviter que le Népal devienne un « Etat en perdition » (failed state), entre la Chine et l’Inde. » Washington a depuis fourni 35 millions d’euros d’aide militaire et au développement, Londres, 17,5 millions, tandis que l’Inde augmentait la surveillance de sa frontière. Entraînée par une cinquantaine de conseillers américains, l’armée népalaise s’équipe de 14 000 fusils d’assaut M-16 offerts par Washington et de deux hélicoptères russes Mig-17 payés par Londres.
Près de 5 000 personnes ont été tuées en 2002 : tortures, mutilations, massacres, forces de l’ordre et insurgés rivalisant d’atrocités (9). En décembre, le CPN-M a été inscrit sur la liste des organisations terroristes du département d’Etat américain, ce qui, en intimidant les rebelles, a pu les persuader de signer un cessez-le-feu le 29 janvier 2003. Echange de bons procédés, le Népal a annoncé en juillet l’envoi en Irak de 900 soldats. Toutefois, le 27 août, la trêve a été rompue par les maoïstes, en raison du refus du gouvernement d’accepter leur principale exigence, l’adoption d’une nouvelle Constitution dans le royaume.
Le gouvernement ne contrôle plus que les villes et, de jour, les axes routiers. A Katmandou même, les guérilleros rackettent les commerçants et les agences de trekking. Ils frappent en plein centre-ville : en janvier dernier, ils y ont abattu le chef de la police et, dès la rupture du cessez-le-feu, un colonel. Des dizaines de personnes ont même « porté plainte » au bureau ouvert un temps par le CPN-M dans la capitale ; la justice officielle étant lente et onéreuse, certains lui préfèrent les méthodes radicales des maoïstes. A Katmandou comme dans les montagnes, le pouvoir expéditif de l’insurrection se substitue à celui de l’Etat en faillite.
Lors des négociations, l’insurrection a demandé le cantonnement de l’armée dans un rayon de cinq kilomètres autour de ses casernes. Mais sa principale revendication a porté sur l’organisation d’élections en vue d’élire une assemblée constituante. Une revendication irréaliste, les électeurs vivant dans les zones « libérées » ne bénéficiant d’aucune liberté d’expression. L’engagement du CPN-M en faveur du multipartisme relève de la communication : rien n’indique pour l’instant, dans le discours des guérilleros ou dans leurs pratiques autoritaires envers la population, un début de comportement démocratique. Les autorités de Katmandou ont refusé en exigeant d’abord le désarmement des rebelles. Sur le spectre politique, le glissement vers le centre de l’ex-parti communiste UML, devenu néo-libéral, pourrait ouvrir un espace à gauche pour le CPN-M.
Les violations du cessez-le-feu s’étaient multipliées cet été : menaces sur les ONG américaines, recrutements forcés, exécutions d’« informateurs », fusillades entre armée et insurgés et même tentative d’assassinat contre un ancien premier ministre. Pendant les pourparlers, tandis que l’armée revigorée par Washington faisait pression sur le gouvernement pour limiter les concessions (10), les rebelles ont lancé des ultimatums intenables. Avant même la rupture de la trêve, ils se préparaient à de rudes combats. Une source médicale rencontrée alors en témoignait : « Ils font provision de morphine pour soulager les blessures. » Le Palais, lui, s’attendait au pire : mi-août, 27 membres de la famille royale avaient fait des demandes de visas pour l’Europe.
Chaque camp reste persuadé qu’il peut écraser l’adversaire. L’armée royale a pour elle l’appui américain et l’isolement international des communistes. Les rebelles estiment eux que les revers américains en Irak et en Afghanistan éloignent toute menace d’intervention directe du Pentagone dans l’Himalaya. Ils misent de plus sur « l’infaillibilité » de leur stratégie d’encerclement des villes. Tactiquement, la vallée de Katmandou n’est pas inexpugnable : la prise de deux routes, de l’aéroport et d’un dépôt d’essence suffirait à faire tomber la capitale, et de là le pays.
Près de 10 000 personnes ont manifesté le 29 août à Katmandou, pour exhorter les maoïstes et le gouvernement à reprendre les négociations. Mais que la population soit opposée à une reprise des combats est le cadet des soucis de « l’avant-garde éclairée du prolétariat » comme de l’armée royale et de ses alliés de Washington.
Notes
1) Lire Jean-Luc Racine, « Au Népal, les maoïstes gagnent du terrain », Le Monde diplomatique, juillet 2003.
(2) www.insec.org.np
(3) En 2001 déjà, 4 % des Népalais seulement souhaitaient une solution militaire au conflit. State of Nepal, Kanak Dixit & Shastri Ramachandaran, éditions Himal book, Lalitpur, Népal, 2003.
(4) Cité par le quotidien The Himalayan, Katmandou, 6 août 2003.
(5) Sources : State of Nepal, op.cit. et entretiens avec des fonctionnaires de la Banque asiatique de développement.
(6) State of Nepal, op. cit.
(7) Le 1er juin 2001, au dîner, Dipendra, l’héritier du trône, massacre la famille royale et se suicide. La rue pense à un complot ourdi par Gyanendra, frère honni du défunt roi Birendra, pour prendre le pouvoir.
(8) Lire « Un monde à gagner », revue, en français, des maoïstes du Mouvement révolutionnaire international.
(9) Rapport 2003 de l’Insec, Katmandou.
(10) Lire Nepal’s Maoist Insurgency, Steven C. Baker, universitaire conservateur du Center for Security Policy, Frontpage, Los Angeles, juillet 2003. Pour l’auteur, un Népal communiste serait une seconde Corée du Nord, voire une base potentielle pour Al-Qaida.