Nous ne nous éterniserons pas sur l’audience en elle-même, Dieudonné faisant son numéro habituel, les avocats des parties civiles jouant leur rôle sans trop d’efforts tant il y a de matière à …, le public étant lui aussi tel qu’on l’espérait, riant gras des bons mots de « l’artiste » [1], et lançant des « au bûcher ! » à l’intention du Président de la chambre.
Plus intéressant à observer était la composition du public venu apporter son soutien au nouveau tribun « antisioniste » [2]. Bien entendu il y avait là la troupe habituelle de ses supporters, dont beaucoup figuraient sur la fameuse Liste Antisioniste des européennes :
Ginette Skandrani, que nous ne présentons plus ici. Toujours là, d’autant que Dieudo lui ayant rendu hommage sur scène avec Faurisson, elle ne pouvait que lui rendre la pareille.
Quelques membres d’Egalité & Réconciliation [3], dont Marc Georges et Julien Limes, respectivement secrétaire général d’E&R et chargé du secrétariat, tous deux très présents durant la campagne européenne. Julien découvrira d’ailleurs à cette occasion que faire de la politique n’est pas toujours de tout repos, notamment sur certains marchés.
Pierre Panet, 15e sur la Liste Antisioniste et membre fondateur du site Les Ogres (site proche de Dieudonné depuis sa création). Moins connu que Ginette Skandrani mais tout aussi actif, cela fait plusieurs années qu’on le voit s’agiter aux côtés de Dieudonné, tellement proche que son adresse est aussi celle de Bonnie Productions et des Productions de la Plume, les deux structures organisatrices des spectacles de Dieudonné [4]. Anne-Sophie Mercier, auteur de La vérité sur Dieudonné paru en 2005 rapporte les propos suivants de Pierre Panet : « Israël a une vrai responsabilité dans les attentats du 11 septembre. Ces israéliens qui faisaient le V de la victoire dans les rues de Tel-Aviv, on les a filmé pendant qu’ils ne regardaient pas ! Moi j’ai vu ce film que les sionistes ont ensuite fait disparaître. » [5].
Il faut dire que c’est le même homme qui voit en Faurisson un « humaniste » dans un texte publié le mois dernier sur le site de l’association Entre la Plume et l’Enclume [6]. Fait peu étonnant, Faurisson ne l’oublia pas dans les remerciements qu’il prodigua au Zénith.
Ahmed Moualek, animateur du site La Banlieue s’exprime, qui visiblement très fier de son nouveau « bon mot » traitera un vieux monsieur probablement membre d’une association partie civile, de « juifiste ». Ce qui bien entendu n’est pas une insulte antisémite selon Ahmed Moualek mais est sensé désigné les « juifs sionistes extrémistes » !!
Pour finir, les incontournables DuponT et DuponD de l’extrême droite antisémite, les mal nommés Thomas Werlet du Parti Solidaire Français et Charles Alban Scheppens [7]. Thomas Werlet qui doit se sentir de plus en plus isolé dans ce conglomérat hétéroclite. Les alliances contre nature ont leur limite, il semblerait que son groupuscule de « ratonneurs » trouve de moins en moins grâce aux yeux de beaucoup.
A noter l’absence, ou presque, de Frédéric Chatillon, ancien responsable du GUD et proche de Dieudonné. Il fût pourtant nommé durant l’audience par Stéphane Lilti, avocat de l’association J’accuse, comme l’un des principaux pourvoyeurs d’écrits révisionnistes dans le monde arabe. Mais s’il manquait à l’appel, ce n’était pourtant pas faute d’avoir fait le déplacement, puisqu’il accompagnera Dieudonné jusqu’à l’entrée mais fera rapidement demi-tour, probablement par crainte de se retrouver sous les feux de la rampe médiatiques. Un excès de timidité surprenant de la part de quelqu’un qui est pourtant coutumier des lieux.
La liste enfin ne serait pas complète si nous n’évoquions Joss, incontournable garde du corps de Dieudonné, qui cette fois ci s’était entouré de quelques costauds que l’on voyait encore récemment autour du Collectif Cheick Yassine et qui seraient aussi à l’origine d’une mystérieuse Ligue de Défense Musulmane. Ce Collectif ayant pourtant officiellement rompu avec Dieudonné (entre autre pour cause d’incompatibilité d’humeur avec le sieur Soral) mais garde visiblement de très bonnes relations avec Joss. Cela montre aussi qu’il serait faux de le cataloguer simplement comme « gros bras » puisqu’il fait le lien avec pas mal de monde (dont le PMF de Mohamed Latrèche par exemple).
Jusque là rien de bien surprenant, car malgré les tensions et divergences, face à l’adversaire (entendez par là le « lobby qui contrôle tout », dont la justice !), tout ce petit monde resserre les rangs.
En revanche, si Dieudonné avait ses supporters, Faurisson avait lui aussi les siens, et pour le coup cela avait un arrière goût d’ « internationale révisionniste ».
Bien que représenté par son avocat, Robert Faurisson, tout comme son frère Jean [8], assistait à l’audience, sans que personne ne semble les remarquer d’ailleurs puisque nul journaliste n’en fera état. Il faut dire qu’ils se sont tous tenus bien à l’écart.
On voit ici [photo non reproduite] Jean Faurisson arriver en compagnie de Dieudo, avec au milieu un Frédéric Chatillon regardant ses chaussures au moment opportun. Un lacet défait sans doute ? :
Mais la dream-team de Faurisson était ce jour-là passablement renforcée par des « pointures » de la négation [photo non reproduite], puisque des « célébrités » de renommé internationale telles que Michelle Renouf, Guillaume Nichols et Peter Rushton étaient venus soutenir le vieux professeur. Les voici tous les 3 dans l’ordre sur la photo, profitant d’une interruption de séance :
Comment faire court avec de tels personnages, aux CV si chargés ?
« Lady » Michelle Renouf (puisqu’elle se présente ainsi) est une révisionniste anglo-australienne. Ou plutôt une espèce de porte-parole de la mouvance, voire d’icône. Très proche de l’anglais David Irving [9], elle participa à la conférence de Téhéran en décembre 2006 [10], mais sa principale activité est le soutien aux négationnistes dans leurs démêlés judicaires. En 2007, elle était au côté de son compatriote Peter Rushton lors d’un rassemblement de soutien à Ernst Zündel devant l’ambassade d’Allemagne à Londres [11]. Fin 2008 c’est pour Fredrick Töben [12] qu’elle s’activa. On a pu aussi la voir invitée par le BNP British National Party de Nick Griffin, ou encore au côte de David Duke, un des plus actifs des suprématistes blancs américains. Plus récemment elle produira un film documentaire « Jailing Opinions », film qui fait le point sur les persécutions (n’ayons pas peur des mots) dont ils se disent les victimes, et dans lequel on retrouve en bonne place Robert Faurisson invité de P. Rushton. Distribué via Internet le site du film a pour webmaster le même Peter Rushton, décidément très actif ! On peut les voir ci-dessous lors du rassemblement en soutien à E. Zündel [photo non reproduite].
Peter Rushton donc, en chemise blanche sur la photo du procès [photo non reproduite], est un sulfureux personnage. Indéniablement issus de l’extrême droite anglaise la plus radicale qui soit, il sera proche un temps du British National Party et de Nick Griffin, avant d’en être exclu pour d’obscure raison. Certains de ses détracteurs le taxant volontiers d’agent provocateur, voir d’espion.
Pourtant, comme toute rumeur, elle laissera des traces et il sera déclaré persona non grata dans certains courants de l’extrême droite anglaise. Cela ne l’empêchera pas de s’intéresser de très prêt à la création du White Nationalist Party, créé début 2000 par des anciens de Combat 18 jugeant trop mou le BNP, où il participera à certains de leurs meetings. Il intervient ici lors d’un meeting du British People’s Party en mars 2008 :
Enfin, au milieu, le dernier de ce trio n’est pas non plus totalement inconnu. Guillaume Fabien Nichols, d’origine américaine mais ayant choisi la nationalité française, est un proche collaborateur du Professeur Faurisson depuis plus d’une dizaine d’années. Il est son traducteur en anglais, mais ayant vécu plusieurs années en Italie il s’est aussi fait le porte parole du professeur dans ce pays, notamment auprès de l’Institut Enrico Mattei de Claudio Moffa [13]. On le soupçonne d’être l’animateur du blog « inofficiel » du Professeur Faurisson.
Mais s’il est vrai que l’on ne peut reprocher à Dieudonné les mauvaises fréquentations de Faurisson, il est évidemment plus que malhonnête de sa part de feindre, comme il le fit à l’audience, l’ignorance des opinions de ses invités !!
Car c’est bien chez lui (du moins dans son théâtre) que tout ce petit monde s’est retrouvé pour fêter les 80 ans du vieux professeur, et comme le montrent ces photos suivantes, il semblerait qu’il soit maintenant bien introduit dans le club des « infréquentables ». Pratique, pour son prochain Zénith, il pourra faire l’économie d’un invité et se remettre le prix directement !!
Mais au vue de sa piètre prestation, on peut se demander si les mêmes répondront à l’appel sans l’implication de Faurisson. Contrairement à ce dernier, Dieudonné n’a en effet pas profité de ce procès pour en faire une tribune pour « la liberté d’expression » ou la « recherche sur la vérité historique » selon la phraséologie révisionniste. Bien au contraire, il s’est obstiné à déclarer qu’il ne connaissait pas le travail de Robert Faurisson. Effectivement peu glorieux. Quelques clichés de cette soirée d’anniversaire du professeur à la Main d’Or [photos non reproduites].
Bien entendu, l’oeil averti de nos lecteurs se sera arrêté sur un visage, tout sourire derrière ses amis, et qui avait défrayé la chronique au printemps.
Petit retour en arrière…
Au printemps dernier sort un livre appelé à susciter la polémique. Non pas dans le domaine littéraire puisqu’il est complètement passé sous silence mais, une fois de plus sur Internet, qui joue là son rôle de « média libre » et ouvert à tous. Dès le début, le livre de Paul Eric Blanrue, puisque c’est de lui qu’il s’agit, Sarkozy, Israël et les juifs, fait un véritable buzz selon l’expression à la mode. Vu le titre, et bien que l’auteur prétende se référer à Raymond Aron et son De Gaulle, Israël et les juifs, l’ouvrage est encensé (avant même sa lecture) par pléthore de sites ou blogs politiquement peu sympathiques [14]. On retrouve même ce livre cité en exemple par des certains milieux pro-palestinien qui ces dernier temps, au nom de l’antisionisme sont prêt à de nombreuse compromissions tel que Jean Bricmont (essayiste belge, proche de Michel Collon, et qui trouvera l’éditeur) ou encore la CAPJPO – Europalestine (Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche Orient) qui décide de vendre le livre en question dans la librairie appartenant à sa responsable. Il y figurera d’ailleurs en vitrine. Plus récemment c’est Alain Gresh qui en conseillera la lecture.
Dans cet ouvrage PE Blanrue va prendre toutes les précautions afin que son livre ne soit pas taxé d’écrit antisémite. Consacrant tout un chapitre au terme de « lobby juif » qu’il réfute et au sujet duquel il déclare préférer celui de « réseaux pro-israéliens ». Fort bien ! Tout comme il n’hésitera pas à citer nombre d’intellectuels juifs (Esther Benbassa, Elisabeth Schemla, Théo Klein…) quand ceux-ci émettent des réserves ou critiques à l’égard d’Israël ou d’un dirigeant communautaire trop excessif dans ses déclarations. Allant même jusqu’à dénoncer ce « faux archi connu » qu’est le Protocole de Sages de Sion, ou déclarer stupide « car inexacte » l’idée que tous les juifs de France auraient un point de vue identique.
Mais alors, nous direz-vous, qu’est-ce qui nous gène dans ce livre ??
Tout d’abord son auteur, son parcours et son passé (nous allons y revenir). Mais aussi un sentiment de malaise ressenti à sa lecture, pas « la nausée et les mains sales » dont nous parlait Desproges à propos du journal Minute, non, mais une désagréable impression de déjà vu ou entendu tout de même. Par exemple lorsqu’il parle de la faillite de la « banque juive Lehman Brothers », reprenant un article du site d’information Rue89. En réalité dans la note de bas de page citant la source, il apparaît clairement que Rue89 n’accole pas du tout le terme de « juive » à la banque en question. Or depuis bien longtemps, on sait qui accole systématiquement cette précision, surtout associée à la banque ou aux métiers de la finance. En ferait-on de même avec un coiffeur ?? Ou lorsqu’il tente de nous démontrer qu’il existe bien un « vote juif », prenant pour exemple la consigne de vote sanction contre Valéry Giscard d’Estaing en 1981 émanant du Renouveau Juif [15]. Sa conclusion est alors effarante : « résultat : François Mitterrand élu … Voila bien une résultante notable de l’influence juive en France, avouée, tamponnée et signée… ». Que voilà des déductions bien mal orientées quand on sait que Jacques Chirac a du faire bien plus de mal a VGE que « les juifs » ou « le vote juif ».
Les sources sont tout autant sujettes à caution, puisqu’au milieu de notes provenant de la presse généraliste, on trouve les sites des « pseudo agences de presses alternatives » que sont Novopress des Identitaires ou Altermédia qui en France fut animé par Unité radicale puis Christian Bouchet et des proches avant de finir entre les mais d’une petite équipe membre ou proche de l’ex-RED.
Mais répétons-le, l’auteur, très habilement et malgré quelques ratés, s’est efforcé de lisser son propos, et notre lecture critique doit certainement beaucoup au fait de connaître certains éléments du passé de Blanrue, passé qui est somme toute très clair.
Et quel passé !!
Si il fait souvent référence à ses racines chrétiennes (notamment dans l’interview qu’il accorde le 27 mai à Thierry Meyssan pour le Réseau Voltaire) ce n’est pas anodin. Cela motiva en effet ses premiers engagements à la fin des années 1980 et il fut ainsi le directeur de publication du Bulletin Légitimiste [16], feuille d’information royaliste de la région Lorraine dont le rédacteur en chef adjoint était Thierry Gourlot (cadre du Front National, aujourd’hui responsable du Groupe FN au Conseil Régional de Lorraine, et accessoirement membre de la police ferroviaire de la SNCF, la SUGE [17]), et l’un des principaux collaborateurs Jean-Marie Cuny [18]. Nous vous laissons découvrir le comité de parrainage, il est des plus explicites. On sait aussi que PE Blanrue fit un passage au FN en Moselle durant ces mêmes années (collaborant même à la feuille locale du FN intitulée La Flamme). Disparaissant durant quelques années des milieux activistes, il fonde dans les années 1990 le Cercle Zététique [19] qu’il dirige jusqu’en 2004, un an avant sa disparition. Son successeur à la présidence du cercle, Patrick Berger, créera dans la foulée la Radio Vraiment Libre (RVL), radio qui dès le début ouvrira son antenne à des gens comme Alain Soral ou Alain de Benoist.
Enfin, plus récemment on le retrouve donc au côté de Robert Faurisson lorsque celui-ci fête ses 80 ans chez Dieudonné, certains prétendant même qu’il serait l’initiateur de la petite sauterie, étant un membre actif de la liste de diffusion Résistance Révisionniste [RR]. Le retrouver au procès des deux compères le 22 septembre est donc plus que naturel comme on le voit sur la photographie prise ci-dessous [photo non reproduite].
Peu étonnant non plus, avec un peu de recul et au vu de ces quelques éléments, de constater que les chroniques de ses livres dans Rivarol (et même une interview) ont été systématiquement écrites par Yvonne Schleiter, soeur du Professeur Faurisson et figure active de la diffusion des idées négationnistes en France. On pense notamment à celle sur son livre Le Monde contre soi – Anthologie des propos contre les Juifs, le judaïsme et le sionisme en 2007 qui est plus qu’enthousiaste [20].
La question se pose maintenant de savoir comment l’ouvrage Sarkozy, Israël et les juifs, au titre et au contenu aussi ambigu, a pu trouver place dans une librairie comme celle de la CAPJPO, librairie qui propose aussi nombre d’ouvrages sur le fascisme ou encore sur la Shoah !! La réponse est simple. Il correspond à une attente, il comble un manque. Le sujet, certes délicat, évoque un problème bien réel : est-il possible d’émettre une critique de la politique menée par Israël sans se faire taxer d’antisémite ? Si on peut trouver ça et là des articles ou tribunes dans la presse traitant de ce sujet, un travail sérieux sur la question reste à entreprendre. Ce qu’a très bien compris PE Blanrue qui a essayé d’occuper le créneau éditorial. Reste, et c’est à nos yeux élémentaire, que cette critique ne peut recevoir le même accueil que si elle émanait d’une personne au parcours politiquement limpide et irréprochable.
Une opposition réelle au sionisme en tant qu’idéologie coloniale et raciste ne peut être celle d’un Dieudonné, d’un Soral ni d’un Blanrue car elle n’est alors que l’un des multiples avatars du vieil antisémitisme européen. Nous persistons à penser que, quel que soit le sujet ou les défis actuels (impérialisme, antisionisme ou autre), le fossé qui nous sépare de l’extrême droite sous toutes ses facettes ne peut et ne doit pas être franchi, au risque d’y perdre toute crédibilité et de servir d’argument à tous ceux qui voudraient ne voir dans le mouvement de soutien à la Palestine qu’une vaste nébuleuse de rouge-brun-vert selon l’expression aujourd’hui consacrée !! [21]
La meilleure illustration de cet état de fait se trouve dans l’agression qu’a subie la libraire Résistance le 3 juillet de cette année. Ce jour-là, 5 jeunes nervis de la Ligue de Défense Juive font irruption dans la librairie, renversant les rayons, déversant de l’huile sur les livres et détruisant les ordinateurs. Quelques jours plus tard, un rassemblement de solidarité a lieu devant la librairie, durant lequel différents intervenants prennent la parole. Apparaît alors un jeune homme à qui Olivia Zemor [22] tend le micro en le présentant comme un avocat venant de Nice. Celui-ci, inconnu jusqu’alors de toutes les associations travaillant sur la Palestine, se lance dans une intervention dans laquelle il évoque la France, la nation, sa tradition de la liberté d’expression, et se fait applaudir en annonçant son projet de pétition demandant la dissolution de la LDJ [23]. Or il ne fallut pas longtemps pour qu’une rumeur enfle sur Internet, associant John Bastardi Daumont, le jeune avocat en question, au nom de Robert Faurisson, le présentant même comme étant son avocat dans le procès à venir et que nous évoquons ci-dessus [24]. Quant on sait que le défenseur habituel de Faurisson, Eric Delcroix, a pris sa retraite il y a quelques mois [25] après 30 ans de bons et loyaux services, que Faurisson a peiné à retrouver un défenseur et que Bastardi Daumont se déclare être l’avocat de Blanrue, l’information pouvait effectivement paraître plus que crédible au vu des liaisons étroites entre Faurisson et Blanrue. Malgré les dénégations et les menaces lancées par certains contre ceux qui reprendraient à leur compte cette rumeur, il est apparu à un certain nombre de militants qu’il n’était guère question de poursuivre un quelconque soutien à la librairie.
Malheureusement, le jour du procès, la rumeur se transformera en réalité, et c’est bel et bien notre jeune avocat qui viendra à la barre défendre son client Robert Faurisson, débutant là sa nouvelle carrière, celle de prétendant au poste de remplaçant d’Eric Delcroix.
Quant à cette pétition, elle sera finalement relayée par des sites peu recommandables, et sa principale conséquence aura été d’occulter le travail entamé par un collectif d’avocats qui tentaient depuis quelques semaines de se constituer en collectif afin de réclamer l’arrêt de l’immunité dont bénéficie les éléments violents de la LDJ ou du Betar.
Ainsi suffit-il d’annoncer son opposition au sionisme, ou d’afficher un soutien à la Palestine pour trouver grâce aux yeux de la CAPJPO ? Il faut croire que oui et dans ce cas précis cela aura vraiment été un méchant coup porté au soutien à la lutte palestinienne.
La conclusion malheureuse de cette affaire est que par manque de vigilance de la part de la CAPJPO (car il serait évidemment très grave d’apprendre que cela résulte d’une décision sciemment réfléchie), on a permis une fois de plus à l’extrême droite de mettre un pied dans la bergerie, ou dans la libraire, en tout cas dans un mouvement de solidarité qui n’a vraiment pas besoin de ce type de torpille politique.
Publié le 30 septembre 2009
[1] Tel que celui-ci : « Hitler n’était pas un artiste que je sache !! », lorsqu’il s’indigne qu’un certain Bernard Henri aurait déclaré au sujet de son spectacle que c’était « le plus grand meeting antisémite depuis Hitler ». Malheureusement pour lui, Alain Jakubowicz, avocat de la Licra, prendra le temps de vérifier ces dires. En réalité cette phrase n’est pas de BHL mais de Thierry Jonquet (un patronyme certainement pas assez « juif » pour Dieudonné) et ne concerne pas ce spectacle mais date de 2007.
[2] Un des aspects les plus négatifs de cette fumeuse « liste antisioniste » de la clique Dieudonnesque aura été l’amalgame et la confusion entretenue entre antisionisme et antisémitisme. Les ultras du camp adverse sauteront sur l’occasion. Très rapidement ils lanceront une pétition visant à instaurer un « délit d’antisionisme », comme il en existe pour l’antisémitisme, puisque selon eux : « Etre antisioniste… C’est être révisionniste, négationniste, raciste et antisémite ». Finalement cette demande ne sortira pas du milieu ultra sioniste, et la pétition au bout de quelques mois atteindra péniblement le millier de signatures.
[3] Pseudo think tank soralien comme il le définissait à sa création, et qu’il souhaite maintenant faire évoluer en parti politique, certainement refroidi par l’expérience de la « cohabitation » avec des religieux et autres communautaristes (lui l’apôtre de l’assimilation et de l’intégration) sur les dernières élections. Ne roulant plus non plus pour le FN, il ne lui reste guère comme avenir politique de transformer son courant en parti. Mais pour quel résultat ? Seuls, Soral et ses maigres troupes n’ont que peu de chance de dépasser le score de la Liste Antisioniste, surtout sur des élections nationales.
[4] Pour la petite histoire Les Productions de la Plume (certainement tirée du très beau prénom de la petite dernière de la famille Dieudo : Plume, vous savez celle sur qui la fée Carabosse se pencha et décréta qu’elle aurait un très mauvais parrain), se sont créées en début d’année pour contrer les interdictions de salle de plus en plus fréquentes que subissait Dieudo. La boite de production avait eu l’idée ingénieuse de présenter cela sous la forme de « conférence » sur la liberté d’expression, avec bien sur comme invité vedette Dieudonné. Pas si bête, cela aurait peut-être pu marcher si la gérante n’avait pas été la compagne de Dieudo, Noémie Montagne. La manœuvre fût un peu trop grossière et ne fonctionnera pas si bien que cela.
[5] Une fois de plus, il est amusant (ou navrant) de constater que dans chaque camp on reprend les mêmes arguments, tout cela manque cruellement d’originalité
[6] Association dont la trésorière est Maria Poumier, et la présidente Ginette Skandrani , prenant ainsi la place de Jean Brière (qui lui aussi fût exclu des Verts début 90 pour avoir collaboré à la revue d’obédience nationaliste-révolutionnaire Nationalisme & République, revue dirigée par Michel Schneider, actuellement animateur du site Tout Sauf Sarkozy, et où l’on trouvait les signatures de Roger Garaudy, Bernard Notin, Christian Bouchet, Jean Thiriard …)
[7] Pour ces 2 là, nous n’avons que déjà trop écrit et nous vous renvoyons aux précédents articles
[8] Le révisionnisme étant une affaire de famille chez les Faurisson, c’est tout naturellement qu’ils se rendront ensemble à la conférence de Téhéran en 2006. Ici sagement assis dans le bus, attendant leur gentil G.O. [photo non reproduite].
[9] David Irving, qui n’est pourtant pas un inconnu, vient de réussir un très beau coup pour la « cause ». Le quotidien espagnol El Mundo vient de l’interview à l’occasion du 70e anniversaire du début de la Seconde guerre mondiale (sic !). Par soucis d’équité sans doute, le journal ouvrira aussi ses colonnes au président du mémorial Yad Vashem de Jérusalem, Avner Shalev. Triste illustration de ce que certains appellent « Une minute pour Hitler, une minute pour les juifs ! ».
[10] Ici avec Robert Faurisson et des membres de Natureï Karta [photo non reproduite].
[11] Ernst Zündel, négationniste germano-canadien, proche des milieux néo-nazis américain a été condamné en 2007 en Allemagne à 5 ans d’emprisonnement pour négation de la Shoah
[12] Fredrick Töben est un négationniste australien, directeur de l’Adélaïde Institute, principale plate-forme de la mouvance sur Internet. Il fût le 1e octobre 2008 interpellé à Londres suite à un mandat d’arrêt européen à la demande de l’Allemagne, c’est durant ces quelques semaines d’emprisonnement que M. Renouf organisera une campagne de soutien.
[13] Dirigé par Claudio Moffa, un universitaire se réclamant du marxisme et qui refuse l’étiquette de négationniste, l’Institut organise des colloques et formations sur le Proche et Moyen-Orient avec des intervenants aussi peu partisans que Serge Thion, Robert Faurisson ou encore Israël Shamir. En 2007 Claudio Moffa lancera un appel contre les condamnations que subissent les négationnistes (en citant les exemples de Faurisson, Irving ou Zündel) après l’interdiction faite à Faurisson de venir s’exprimer à l’Université de Teramo (où travaille Moffa). Dans les signataires de l’appel nous retrouverons notre traducteur Guillaume Nichols, l’éditeur de Faurisson en Italie Claudio Mutti, feu Serge de Becketch de Radio-Courtoisie, et plus surprenant car généralement plus discrète que cela Mme Yvonne Schleiter, ardente défenseuse de son frère Robert Faurisson. Récemment Claudio Moffa était en France pour une conférence sur la liberté d’expression organisé par … par … (s’en est presque trop facile des fois !) … l’association Entre la Plume et l’Enclume de Ginette Skandrani et Maria Poumier. Les mêmes l’inviteront 2 mois plus tard pour parler du « triomphe de Garaudy ».
[14] A peine sorti, sa première interview sera pour Thierry Meyssan et son Réseau Voltaire, et qui distribuera l’ouvrage. Tout comme Jean Plantin (éditeur révisionniste) qui le mettra dès le mois de juin à son catalogue, pour un ouvrage sorti courant mai, on peut supposer qu’il était annoncé et attendu dans certains milieux
[15] Bête noire de l’extrême droite dans les années 70-80 (comme par exemple dans le Choc du Mois d’Octobre 1988 sous la plume de Bruno Larebière) le Renouveau Juif sous la houlette de Henri Hajdenberg si il existait encore aujourd’hui serait très certainement classé à droite du Crif, ce qui n’est pas peu dire.
[16] Jean-Yves Camus et René Monzat « Les droites nationales et radicales en France » p304, Presses Universitaires de Lyon 1992 :
[17] interview de Thierry Gourlot pour Nations Presse Info le 1e octobre 2008
[18] voir sa bio là : http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article207
[19] « La Zététique se présente comme une méthode de recherche fondée sur le doute et la vérification des informations » selon la définition qu’en fait l’Observation Zététique qui regroupe différents chercheurs et universitaires. Mais bizarrement l’Observatoire tient à se démarquer du cercle fondé par PE Blanrue, et apporte la précision suivante : « Reste à citer la première association du genre, le Cercle zététique, créée en 1994 à Metz, puis transféré à Paris, jusqu’à sa dissolution en 2005. Suite à différents événements d’ordre associatif et politique, l’Observatoire zététique ne revendique aucun lien avec cette défunte association, ni avec ses anciens membres depuis le printemps 2005 » ?
[20] A sa sortie en 2007 certains craignaient une possible double lecture de l’ouvrage, cette compilation de citations pouvant faire le bonheur de plus d’un antisémite en manque de vocabulaire. Extrapolation et mauvaise foi ??
Malheureusement, l’accueil réservé par Rivarol (entre autre), tout comme le choix de l’éditeur « Les Editions Blanche », éditeur d’Alain Soral ou Israël Shamir peuvent confirmer cette hypothèse. D’ailleurs Franck Spengler, patron de la maison d’édition en question explique son refus du manuscrit de Sarkozy, Israël et les juifs par la crainte de manque de publicité qu’aurait le livre « justement du fait de la mainmise de ceux dont on ne peut pas dire le nom et leurs affidés ». On peut légitimement se demander comment il accueilli à l’époque le manuscrit de cette Anthologie des propos contre les Juifs et quel lecture il en a eu !!!
[21] Expression chère à Alexandre Del Valle, et que Roger Cukierman, président du Crif, avait repris bien volontiers lors du dîner annuel du CRIF en janvier 2003
[22] responsable de la CAPJPO
[23] Nous ne nous étendrons pas sur le fond. On sait que les dissolutions et autres interdictions ne règlent rien et nous y sommes hostiles par principe. Le meilleur exemple restant la dissolution d’Unité Radicale, qui a donné naissance au Bloc Identitaire. Et concernant ce cas précis, rappelons que la LDJ s’est « auto-dissoute » sur décision de son président et de son trésorier réunis en assemblée générale le 11 juin 2003 !!
[24] tout d’abord relayé par le site de la LDJ, cette page sera supprimée dès le lendemain. Ce qui est pour le moins étrange tant cela apparaissait comme une véritable « torpille » pour la LDJ, prouvant ainsi les collusions entre révisionnistes et mouvement « pro-pal » qu’ils se plaisent à voir partout. Nous apprendrons par la suite que c’est par crainte d’un procès en diffamation que la LDJ retirera le texte du site.
[25] Laissant ainsi bien seul ce pôvre Professeur. Selon sa soeur Yvonne, c’est cette retraite qui aurait empêché Faurisson de faire appel de sa condamnation dans le procès qui l’opposait à Robert Badinter (texte repris sur le site de Entre la Plume et l’Enclume, mais est-il besoin de le préciser encore ?!) Voici d’ailleurs ce que Faurisson écrivait à ses amis le printemps dernier : Eric Delcroix a pris sa retraite d’avocat le 31 décembre 2007. Depuis un an je suis, avec son aide, à la recherche d’un avocat pour lui succéder. Jusqu’ici en pure perte. A titre d’exemple, on trouvera ci-dessous le message de refus que vient de m’expédier un avocat de province, le 29 décembre 2008 (l’affaire du Zénith date du 26 et n’a commencé d’être révélée que le 28 au matin, par Le Journal du dimanche). Je prie mes correspondants de ne pas venir me suggérer d’entrer en rapport avec tel ou tel avocat de renom médiatique : tous ces ténors, sans exception, même et surtout s’ils se piquent de courage et d’indépendance, se déroberaient. Jacques Vergès en est un exemple ; jamais de sa vie, il n’a pratiqué ce qu’il appelle « une défense de rupture » ; il a toujours adopté ce qu’il appelle avec mépris « une défense de connivence », en particulier dans les affaires Barbie et Garaudy. « Défendriez-vous Hitler ? » Il bombe le torse et répond :« Oui,... à condition qu’il plaide coupable ». Si l’un de mes correspondants croit connaître un avocat qui accepterait de me défendre, qu’il veuille bien prendre contact avec cet oiseau rare et qu’il lui pose lui-même la question avant de venir m’en parler ! Merci d’avance. RF
De Maître X...à Robert Faurisson, le 29 décembre 2008
Monsieur,
Je reviens vers vous dans cette affaire.
J’ai pris connaissance de la teneur de votre intervention à la conférence de Téhéran.
Les propos que vous avez tenus constitueront une nouvelle fois l’infraction qui vous est reprochée de contestation de crime contre l’humanité. Vous le savez, la Justice ne changera pas de position depuis vos dernières condamnations.
Dans votre cas, la présence d’un avocat au cours de la procédure est indifférente.
Vous connaissez mieux que moi les tenant et les aboutissant de vos procès.
J’imagine que Me DELCROIX partageait vos positions.
Tel n’est pas mon cas.
Je pense que pour intervenir en défense dans un dossier comme le votre, il faut être d’accord avec vous.
Je ne le suis pas.
Je ne peux donc intervenir aux soutien de vos intérêts.
Je vous souhaite bonne chance pour la suite de vos recherches.
Je vous prie de croire, Monsieur, en l’expression de la plus parfaite considération.
[SIGNATURE]
Réponse de Robert Faurisson à Maître X, le 30 décembre 2008
Cher Maître,
Je vous sais gré de m’avoir accordé l’honneur d’une réponse.
Même le diable est supposé avoir droit à un avocat mais j’ai l’impression qu’on ne me reconnaîtra pas ce droit. Faut-il que le tabou et ceux qui le défendent soient puissants !
Le bâtonnier de Paris tient mes écrits pour de la boue et, à mes procès, se targue, non sans quelque insistance, d’être un « éboueur sacré ». Je n’irai donc pas le prier de me désigner un avocat d’office.
Bien à vous.
R. Faurisson
Copie à Me Eric Delcroix