Pourquoi entreprendre une marche de Paris à Nice ?
Anzoumane Sissoko – Nous avons pris la décision avec l’ensemble des organisations qui soutiennent le mouvement des sans-papiers de faire cette marche de Paris à Nice. Pourquoi Nice ? Parce que les 31 mai et 1er juin s’y déroulera un sommet qui réunira plus de 67 chefs d’État africains avec la France pour fêter le cinquantième anniversaire des indépendances de quatorze anciennes colonies françaises. Pour nous, le mouvement des sans-papiers, la meilleure manière de participer à ce sommet était de faire une marche symbolique en direction de Nice du 1er Mai, journée symbolique pour la lutte ouvrière en France, jusqu’au 30 mai, où une manifestation est prévue à l’arrivée des marcheurs.
À travers cette marche, j’ai remarqué que des associations, des syndicats et des partis politiques avec des idées différentes, qui n’avaient rien fait ensemble depuis plusieurs années, se sont mis à accueillir les marcheurs. Les citoyens, les religieux, les institutions, notamment les mairies, se sont mis aussi à leurs côtés. En tout cas, on a gagné quelque chose. Quand on a pris la décision de faire cette marche Paris-Nice, on n’était pas sûrs de gagner l’opinion puisque Sarkozy a changé ou modifié le code d’entrée et de séjour dans votre pays six fois en huit ans. On ne s’attendait donc pas à cet accueil chaleureux des citoyens français. D’abord, c’est quelque chose de gagné. Ensuite on voit mal les chefs d’État africains refuser de nous recevoir à Nice, dans la mesure où tous les maires du parcours, tous les élus, les citoyens, les syndicats, les religieux et partis politiques nous ont accueillis à bras ouverts.
Qu’allez-vous leur demander ?
On va leur demander la régularisation de tous les sans-papiers et des moratoires sur les expulsions. En France aujourd’hui, un sans-papiers peut être expulsé en un mois. Et nous, les sans-papiers de France, qui travaillons, qui cotisons, qui payons des impôts, nous pouvons faire la demande de régularisation durant six mois, un an, deux ans, nous n’avons pas de réponse. Ce n’est pas normal. C’est cela qu’il faut expliquer aux chefs d’État. Il ne faut pas qu’ils collaborent avec la France pour les expulsions. On va être clairs sur ce point et demander à ces chefs d’État et à la France la régularisation de tous les sans-papiers.
Le mouvement de grève actuel est-il différent ou bien s’agit-il de la même lutte ?
Cela fait partie de la lutte que nous menons depuis plusieurs années. Mais le problème c’est que la grève en elle-même ne suffit pas. Il y a des gens qui ne peuvent pas se mettre en grève. Nous, on est là aujourd’hui pour compenser, pour les gens qui ne peuvent pas se mettre en grève. Ce ne sont donc pas des luttes qui s’opposent mais des luttes complémentaires.
Cette unité que vous constatez à chaque étape, comment se fait-il qu’elle n’arrive pas à se concrétiser à un niveau national ?
Je pense qu’à la fin de cette marche, il sera possible de faire l’unité au niveau national. Parce que si on voit ce qui s’est passé à Sens, à Grenoble, à Joigny, à Auxerre, à Dijon, à Migennes, à Roussillon, à Valence, à Lyon, tout le monde était derrière les marcheurs. Je ne vois pas pourquoi à Paris, on ne pourrait pas faire cela. Je pense que les soutiens qui sont avec nous à Baudelique devront nous aider à notre retour à faire cette unité que tout le monde attend. Quand j’ai visité La Friche [1], cela m’a donné beaucoup d’idées. Pourquoi ne pas s’en inspirer pour essayer de faire la même chose à Baudelique pour que toutes les associations, les syndicats, les partis politiques puissent être là avec le mouvement des sans-papiers et faire vivre le lieu ?
Je voulais souligner aussi que tous les citoyens, associations, syndicats, partis politiques ont fait le nécessaire pour cette marche, et je pense particulièrement à RESF et au NPA qui ont vraiment mobilisé partout où nous sommes passés.
1. Ancien site des usines Renault à Lyon, La Friche RVI est aujourd’hui un espace autogéré dédié aux échanges socio-culturels et artistiques. C’est également l’endroit où les marcheurs ont été accueillis durant leur séjour à Lyon.
www.ministere-de-la-regularisation-de-tous-les-sans-papiers.net
Propos recueillis par Alain Pojolat et Ambre Bragard
* Paru dans Hebdo TEAN 57 (27/05/10).
APPEL UNITAIRE POUR LA RÉGULARISATION DES TRAVAILLEURS SANS PAPIERS...
Depuis 6 mois, 6000 travailleurs sans papiers sont en grève. Ils travaillent ici, ils cotisent, paient des impôts et n’ont aucun droit en retour et risquent quotidiennement l’expulsion.
Plus que jamais, les organisations signataires réaffirment leur soutien à la grève des travailleuses et travailleurs sans papiers pour leur régularisation.
Ces organisations :
– exigent que le Ministre du travail, M. E. Woerth, reprenne les négociations et rédige une nouvelle circulaire sur des critères simplifiés et harmonisés au plan national pour mettre fin à l’arbitraire préfectoral
– appellent les militant-e-s et l’ensemble des citoyen-ne-s à apporter leur soutien et leur protection aux sites de grève
– font appel à la solidarité active et financière de l’ensemble des citoyen-ne-s et à la multiplication des comités de soutien
– appellent à renforcer des initiatives de mobilisations et de solidarité notamment celles impulsées par les grévistes et les 11 organisations syndicales et associatives qui coordonnent le mouvement. A commencer par le rassemblement sur la Place de l’Hôtel de Ville de Paris le samedi 17 avril de 14 h à 17 h puis les manifestations du 1er mai qui devraient constituer un moment fort de cette mobilisation.
– appellent l’ensemble des élus de France à s’engager clairement en faveur de la régularisation des travailleuses et travailleurs sans papiers. Notamment pour que les collectivités territoriales exigent des entreprises sous contrats, l’établissement de contrats de travail simplifiés (CERFA) pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses sans papiers qu’elles emploieraient (cf un appel spécifique aux élus suivra).
– s’engagent à pérenniser leur cadre unitaire jusqu’à l’issue victorieuse de cette mobilisation.
Signatures : Alternative Libertaire, Les Alternatifs, Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique, Gauche Unitaire, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Parti Communiste des Ouvriers de France, Verts-Europe Ecologie
MARCHE DES SANS-PAPIERS : ÉTAPE À LYON
La délégation des marcheurs sans papiers du ministère de la Régularisation de tous les sans-papiers, qui rejoint Nice pour le sommet
France-Afrique, a fait étape à Lyon pour trois jours.
Une équipe de militant-e-s s’est constituée à cette occasion, réunissant des partis politiques (NPA, PCF, GU, OCL, VP), des associations (LDH, Mrap, Survie, AAFD, Attac, La Friche), la librairie La Gryffe, des collectifs (RESF, RUSF, collectif jeunes majeurs, le collectif 69 de soutien aux sans-papiers, les Cercles du silence, le FSQP) et des syndicats (Sud Éducation et CGT Renault).
Le nombre de participant-e-s, la motivation et la proposition du lieu ont assuré la réussite de cette étape à mi-parcours de la Marche.
La Friche, lieu alternatif à Lyon dans l’ancienne usine Renault Lacassagne et dont les « frichards » assurent la réhabilitation et l’animation, a proposé d’héberger les marcheurs.
Ceux-ci ont occupé la place des Terreaux à Lyon, où plusieurs centaines de personnes les attendaient. Après une prise de parole devant la mairie, la traversée de Lyon s’est faite avec un cortège animé.
Trois jours passés ensemble ont permis d’échanger, de proposer conférence et projection.
Les soutiens ont accompagné le cortège avant de passer le relais aux étapes suivantes en direction de Vienne. Mais dans le cortège, on parlait déjà de s’organiser pour aller à Nice.
Le bilan humain et politique est très positif. L’accueil de la Marche a redynamisé l’action collective de soutien aux sans-papiers à Lyon.
* Paru dans Hebdo TEAN 56 (20/05/10).
PARIS-NICE À PIED POUR LES SANS-PAPIERS
Les sans-papiers s’inviteront à la clôture du sommet France-Afrique qui doit se tenir du 31 mai au 2 juin. Ce sera l’occasion de remettre sur le devant de la scène la lutte pour la régularisation de tous les sans-papiers et de développer la solidarité sur le parcours de la marche de Paris à Nice.
Cette année le sommet France-Afrique se tiendra à Nice du 31 mai au 2 juin en
parallèle de la commémoration du cinquantième anniversaire des indépendances des pays africains. À cette occasion, les collectifs de sans-papiers réunis au ministère de la Régularisation de tous les sans-
papiers ont décidé d’organiser une longue marche qui partira de Paris le 1er mai et parviendra à Nice la veille du sommet, pour réclamer la régularisation de tous les sans-papiers.
On pourrait s’étonner qu’un tel sommet à l’initiative de la France conclut l’année de
célébration du cinquantenaire des indépendances alors même que Nicolas Sarkozy a décliné toutes les invitations à participer aux célébrations officielles qui se sont déroulées dans quatorze des anciennes colonies françaises. Mais personne n’est dupe, sous couvert d’entretenir l’amitié franco-africaine ou d’aider au développement de l’Afrique, la raison d’être de cette grande messe n’est autre que l’urgence de préserver les intérêts impérialistes français dans le pré carré que constituent ses anciennes colonies face à l’influence croissante de la Chine. C’est pourquoi le sommet de Nice s’ouvre pour la première fois aux chefs d’entreprises qui œuvrent sur le continent africain. Cette délégation, composée de 80 Français et de 150 Africains représentera plus d’un quart des délégués du sommet. Malheureusement, on sait aussi trop bien que la défense des intérêts nationaux à l’étranger, dans la concurrence effrénée que se livrent les différents impérialismes, va souvent de pair avec des politiques nationales xénophobes, permettant de justifier idéologiquement cette guerre de tranchée.
C’est également la raison pour laquelle la marche Paris-Nice pour les sans-papiers s’inscrit d’emblée dans une dynamique plus globale de dénonciation des politiques xénophobe et post-coloniale de la France, ici ou en Afrique, et de la complicité des chefs d’États africains dans leur mise en œuvre.
Outre cette dénonciation nécessaire et le fait de remettre au cœur de l’actualité politique la question des sans-
papiers, c’est aussi le développement du mouvement de solidarité avec tous les sans-papiers que vise cette initiative. De ce point de vue, c’est déjà une réussite puisque des collectifs unitaires regroupant forces politiques, associatives et syndicales qui n’avaient pas toujours l’habitude de travailler ensemble se mettent en place un peu partout le long du trajet pour accueillir les marcheurs et proposer des initiatives politiques parfois de grande ampleur autour de la marche. C’est le cas notamment à Vitry-sur-Seine, Melun, Dijon, Avignon, Marseille, Cannes, Nice, etc. C’est d’autant plus une réussite que cette dynamique permet de commencer à dépasser les
divergences qui ont pu paralyser le mouvement de solidarité avec les sans-papiers en opposant la lutte des travailleurs sans papiers à celle des collectifs.
Mais bien au-delà, la perspective de cette marche à la suite de l’exemplaire mouvement de grèves de sans-papiers, ainsi que le développement, l’émergence et la convergence de larges collectifs de soutien, ouvrent la possibilité de commencer à fédérer un mouvement antiraciste d’ampleur nationale regroupant aussi bien les réseaux traditionnels de soutien aux sans-papiers que les réseaux antiracistes, anticoloniaux, les associations des quartiers populaires ou les organisations politiques et syndicales de gauche, tâche aussi urgente que nécessaire.
Ambre Bragard
* Paru dans Hebdo TEAN 53 (29/04/10).
PARIS-NICE À PINCES EN MAI 2010 !
MINISTÈRE DE LA RÉGULARISATION DE TOUS LES SANS PAPIERS
Les 14 collectifs de sans-papiers et leurs soutiens du Ministère de la régularisation de tous les sans-papiers ayant leur siège social au 14 rue Baudelique 75018 Paris métro Simplon, organisent fin mai une marche géante de sans-papiers de Paris à Nice.
Pourquoi Nice ? Parce qu’il y aura à ce moment là une réunion internationale des chefs d’Etats africains, vous savez ces chefs d’Etats bien souvent corrompus et mis en place par les services des gouvernements français, et dont les services des ambassades ou consulats délivrent des laissez-passer scélérats afin d’accélérer les expulsions de nos sœurs et frères sans-papiers. Y’ a bon... colonisation !!!
Voici une ébauche du trajet à pieds au départ de Paris : Créteil, Evry, Melun, Fontainebleau, Montargis, Brive, Cosne Cours sur Loire, Bourges, Moulins, Vichy, Clermont-Ferrand, Lyon, St-Etienne, Valence, Privas, Montélimar, Avignon, Aix-en-Provence, Vitrolles, Marignane, Marseille, Toulon, Draguignan, Cannes, Grasse, Nice. Bien évidemment, nous manifesterons aussi devant les centres de rétention qui sont situés sur notre trajet, afin d’en demander la fermeture. Vous remarquerez qu’une grande partie des villes concernées sont soit des préfectures, soit des villes symboles politiquement et historiquement.
En clair cette manifestation nationale entre parfaitement dans la continuité de nos manifestations itinérantes de ces derniers mois, en direction de toutes les préfectures de Paris et d’Ile-de-France, afin de protester pour faire valoir nos droits et revendications légitimes. Avec en moyenne, entre 843 et 1530 participants, voire même environ 3000 pour certaines fois, ces manifestations ont lieu tous les mercredis à partir de 11h00 au départ du Ministère SP (rue Baudelique). Pour les grosses manifestations, c’est entre 5000/6000 et plus de 1500 SP sur Paris.
Bien évidemment, les villes étapes de cette marche peuvent être modifiées à tout instant et ceci pour des raisons logistiques, stratégiques et politiques. Nous comptons mobiliser plus de 2000 sans-papiers et soutiens au départ du Ministère SP. Nous laisserons plusieurs milliers de sans-papiers et soutiens au Ministère SP, afin d’éviter une expulsion à partir de ce moment-là par les farces du désordre : la maison du peuple sera bien gardée.
Appel aux organisations
Le Ministère de la régularisation de tous les sans-papiers appelle toutes les organisations politiques, syndicales, collectifs, réseaux, associations, et les soutiens individuels, etc., à se joindre à notre marche nationale, soit par étape pour ceux qui le peuvent, soit pour toute la durée du Paris-Nice à pinces.
Prévoir de la pommade pour les pieds, car si nous dormons à la belle étoile, nos ampoules nous éclaireront. Nous aurons l’Orchestre panafricain et des griots du Ministère pour nous booster. Nous organiserons aussi des concerts sur le trajet. Si vous avez des groupes prêts à nous aider sur la base du bénévolat, ils sont les bienvenus.
Nous sollicitons votre bienveillance pour la réussite de cette marche titanesque, nous recherchons des lieux d’accueil sur notre trajet, pour y dormir, et se reposer entre deux étapes. Ces lieux doivent se situer dans les villes concernées, ou aux environs proches, nous étudierons avec une attention particulière toutes vos propositions.
COMMUNIQUÉS DU NPA
LA RÉPRESSION POLICIÈRE NE FERA PAS TAIRE LES SANS-PAPIERS ET LEURS SOUTIENS
Ce matin à 7h30, la police de Sarkozy-Besson a évacué violemment les 400 grévistes sans papiers qui occupaient, depuis le jeudi 27, les marches de l’Opéra Bastille pour exiger, après 8 mois de grève, la simplification des critères de régularisation.
Poussant les grévistes par le haut des marches, les forces de l’ordre ont pris le risque de créer une chute collective. Des sans-papiers ont été intoxiqués par les gaz lacrymogènes, beaucoup ont subi des violences, été arrêtés, poursuivis jusque sur les rails du métro. Des militants CGT auraient également été arrêtés.
Cette évacuation, au lendemain d’une pseudo-négociation au ministère du travail constitue une véritable provocation du pouvoir envers toutes les organisations politiques, syndicales et associations qui soutiennent les luttes des sans papiers.
Le NPA s’élève avec indignation contre l’intervention des forces de répression et dénonce la politique de criminalisation des luttes de ce gouvernement raciste.
Une riposte unitaire et massive s’impose pour la libération des grévistes et syndicalistes arrêtés, l’ouverture de réelles négociations, la régularisation de tous les sans-papiers.
Le 3 juin 2010
RÉGULARISATION IMMÉDIATE DE TOUS LES SANS-PAPIERS !
Plusieurs centaines de travailleurs sans papiers occupent symboliquement depuis la fin de la manifestation intersyndicale parisienne du 27 mai les marches de l’Opéra Bastille. Cette action spectaculaire vise à dénoncer l’intransigeance du patronat comme du gouvernement qui refusent obstinément l’ouverture d’une négociation sérieuse permettant la régularisation massive des travailleurs sans papiers.
Le NPA, solidaire dès le premier jour de grève, exige l’ouverture immédiate des négociations. Il salue également les courageux marcheurs du Ministère Pour la Régularisation de Tous les Sans Papiers qui arriveront dimanche à Nice, au terme d’une Marche mémorable qui aura rencontré un soutien et un enthousiasme sans précédent de la population dans les régions, villes et villages traversés.
La lutte pour la régularisation de tous les sans papiers va continuer, jusqu’à la régularisation massive exigée par tout le mouvement.
Les militantes et militants du NPA redoubleront d’effort dans le soutien et la recherche de l’unité la plus large, condition indispensable à la victoire !
Le 28 mai 2010
RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN AUX GRÉVISTES SANS-PAPIERS
Après plus de 6 mois de grève, les travailleurs sans-papiers continuent leur lutte. Le gouvernement ne lâche pas. Nous non plus.
Après un premier rassemblement le 17 avril place de l’Hôtel de Ville, ce type d’initiative doit se reproduire.
Face à un gouvernement intransigeant, face à l’arbitraire de la circulaire Besson, face aux milices patronales dont ont été victimes les grévistes de MULTIPRO devant une agence du boulevard Voltaire, ce rassemblement doit permettre de lutter contre l’isolement produit par un blocus médiatique ne laissant passer aucune information.
Il s’agit aussi de maintenir une mobilisation qui ne doit pas faiblir malgré le prolongement de la grève.
Le NPA se joint à tous les comités de soutiens, au groupe des 11 et aux partis politiques pour appeler à un :
RASSEMBLEMENT LARGE ET MASSIF
VENDREDI 07 mai, à 19H
PLACE DE LA NATION
(angle rue Faubourg Saint-Antoine et Boulevard Voltaire)
Le 6 mai 2010