Le traité constitutionnel confirme le caractère non démocratique et semi-despotique de l’Union Européenne. Le pouvoir politique réel reste centralisé entre les mains des gouvernements et d’instances qui, telles que la Commission, ne sont pas élues directement.
La Banque Centrale Européenne reste « indépendante »- ce qui signifie que son pouvoir n’émane ni des citoyens ni des peuples - et qu’elle n’a de comptes à rendre à personne, si ce n’est aux multinationales et à leurs actionnaires.
La constitution ne reconnaît pas le droit des femmes à choisir grâce à l’accès libre et légal à l’avortement. Elle entérine la situation d’oppression brutale des femmes qui prévaut au Portugal, en Irlande et en Pologne. Quoique le principe de l’égalité entre hommes et femmes soit inscrit dans la Constitution sous forme d’objectif de l’Union Européenne, la Constitution elle-même fait obstacle à cet objectif en imposant la « libéralisation » des services sociaux.
Le traité constitutionnel ne reconnaît pas les droits de citoyenneté, dont le droit de vote, pour les citoyens d’un pays tiers résidant dans un des états membres et confirme que son projet est de construire une « Europe forteresse » fermée aux demandeurs d’asile.
La constitution ne reconnaît pas le caractère multinational des états membres et, au nom du principe d’intégrité territoriale, refuse aux peuples opprimés et aux « nations sans état » le droit à l’autodétermination.
La constitution oblige légalement l’Union Européenne et les états membres à accroître leurs capacités militaires sous la férule de l’OTAN. Loin de constituer une alternative à l’impérialisme US, cela signifie la construction d’un militarisme européen et renforcera le système impérialiste.
Nous disons « NON » à cette Europe parce que nous luttons pour une société socialiste, démocratique, autogérée à la base, sans exploitation au travail ni oppression des femmes, fondée sur un « développement soutenable » opposé au « modèle de croissance » qui menace la planète.
Nous nous engageons à développer, dans chaque pays européen comme au niveau international, le mouvement le plus large contre ce traité constitutionnel et en faveur des revendications sociales et démocratiques. En tant que partis radicaux, révolutionnaires, anticapitalistes, nous voulons coopérer avec la grande majorité des forces de la gauche européenne qui sont opposées à la constitution.
Une autre Europe est possible.
La première étape, c’est d’assurer la défaite de cette constitution néolibérale et anti-démocratique.
Organisations signataires : Bloc de Gauche (Portugal), Ligue Communiste révolutionnaire (LCR, France), Red/Green Alliance (RGA, Danemark), Scottish Socialist Party (SSP, Ecosse), Izquierda Unida (Espagne), Espacio Alternativo (Etat espagnol), Esquerra Unida i Alternativa (EUiA, Catalogne), Socialist Workers Party (SWP, Grande-Bretagne), RESPECT (Angleterre et Pays de Galles), Socialist Party (SP, Angleterre et Pays de Galles), Die Lenke/ la Gauche (Luxembourg), ÖDP (Turquie), SolidaritéS (Suisse)