Régionales : poursuite des discussions sur une alliance NPA-PCF-PG
PARIS, 16 oct 2009 (AFP) - NPA, PCF et Parti de Gauche (PG) ont poursuivi vendredi leurs discussions sur une éventuelle alliance aux régionales de mars, convenant de deux nouvelles réunions après le Conseil national du PCF des 24-25 octobre où les communistes proposeront une « offre politique nationale ».
« Deux nouvelles réunions sont prévues », on est « toujours en course », a annoncé Guillaume Liégard du comité exécutif du NPA, à l’issue de la troisième rencontre entre les formations de la gauche radicale qui se tenait au siège des Alternatifs à Paris. Ainsi, le 28 octobre, il s’agira de « discuter des éléments liés au premier tour » alors que le PCF doit proposer son « offre politique nationale » lors de son Conseil national (parlement) du 24-25 octobre.
Le 2 novembre, les partenaires devront « discuter des éléments de programme de rupture », a précisé ce responsable du parti d’Olivier Besancenot.
Mais le PCF « renvoie à ses négociations avec le PS » dans une « bonne moitié » des régions, déplore-t-il, le NPA étant opposé à des accords de gestion avec les socialistes dans les exécutifs. Pour Patrice Bessac, porte-parole du PCF, le principal « point d’achoppement » concerne « la question de la construction de majorités alternatives » avec un « débat qui se poursuit avec le NPA sur la gestion ou pas avec le PS ». « Le NPA dit ’pas de majorité possible avec le PS’ » mais « à moins d’être en tête dans toutes les régions, il faut quand même se placer dans la possibilité où on n’est pas majoritaire partout », ironise M. Bessac. « A partir de l’offre nationale, chacun sera amené à se positionner », assure le responsable communiste. Mais selon les statuts du PCF, cette offre sera discutée dans les régions par les militants, ce qui signifie que des accords locaux différents de l’offre nationale pourraient se dégager.
« On peut signer avec le PCF et le NPA un accord national (...) et si des régions font autre chose, on verra bien comment on réagit », fait valoir Eric Coquerel, secrétaire national PG, pour qui cette troisième réunion « unitaire » était « la plus constructive des trois ». On a pu « vérifier qu’il y a plus d’accords que de désaccords », a-t-il dit, se félicitant que « tous ont eu la sagesse de dire ’on attend la réunion du 28’ ».
jud/ct
Relevé de discussions de la 3e réunion du Groupe de Travail 16 octobre
Avertissement : ce relevé a été amendé et validé par : les Alternatifs, GU, FASE, M’PEP, NPA, PCOF, PG, R&S. Il n’engage pas le PCF qui a indiqué que tel qu’il était rédigé, il ne permettait pas, de son point de vue, un processus d’amendements qui rendrait très mal compte de son positionnement.
Présents :
Alternatifs : Jean Jacques Boislaroussie, Audrey Etienne, Roland Mérieux, Henri Mermé, Nathalie Marcu, Florian Rideau
FASE : Clémentine Autain, Pierre Cours-Salies, Vincent Duguet, Gilles Monsillon
FSQP
Gauche Unitaire : Marie-Pierre Toubans, Alain Faradji, Francis Sitel
MPEP : Michèle Dessenne, Jacques Nikonoff
NPA : Yann Cochin, Sandra Demarcq, Ingrid Hayes, Guillaume Liégard
Parti de Gauche : Eric Coquerel, François Delapierre, Pascale Le Néouannic
PCF : Patrice Bessac, Brigitte Dionnet
PCOF : Véronique Lamy et Christian Pierrel
République et Socialisme : Jacky Eouzan, Patrice Siard
L’objet de cette 3e réunion était de débattre des questions stratégiques qui peuvent se poser en vue d’une alliance aux régionales des forces réunies au sein du groupe de travail.
Sur sa demande, il avait été convenu que le PCF aborderait le débat à partir d’un texte rédigé par lui.
Ce compte rendu ne détaillera pas les positions exprimées par les uns et les autres. Nous renvoyons par contre aux pièces qui sont jointes soit les textes proposés par plusieurs forces en vue de cette réunion : le PG avait choisi pour sa part d’amender le texte du PCF, le NPA, les Alternatifs, Gauche Unitaire et le M’Pep avaient produit des déclarations et/ou contributions.
Problématique soulevée en introduction par le PCF
Le PCF a souligné en introduction que partir en campagne commune sans s’assurer de suffisamment de convergences au départ c’était le plus sur moyen de semer la désillusion ensuite. Il s’agit donc d’éclaircir, principalement par rapport au NPA, la question du profil de nos listes. Pour le PCF, on ne peut se contenter de dire que l’on fera tout pour battre la droite en proposant une unité de façade au 2e tour, il faut se donner pour objectif de tout faire pour qu’émergent des majorités capables de gérer des régions sur un programme vraiment opposé au libéralisme et à la politique de Sarkozy. C’est cela qui permettra de battre la droite. Ce qui implique d’être clair sur notre position vis-à-vis des exécutifs et le rapport au PS qu’ils impliquent si les conditions d’y participer sont permises. Pour le PCF il n’y a pas des points séparables pour trouver un accord mais une cohérence d’ensemble à trouver.
A partir de là chaque organisation s’est exprimée au cours d’un tour de table puis le débat s’est poursuivi pendant 2 heures. Voilà, en vue de la prochaine réunion, ce que ‘on peut considérer comme des points d’étape.
Liste autonome du PS et d’Europe Ecologie au premier tour. Le PG, qui s’exprimait juste après la présentation du PCF, explique avoir choisi de présenter sa contribution au débat en amendant le texte du PCF parce qu’il était naturel, en tant que partenaire du Front de Gauche, de se retrouver en grande partie dans ses considérants. Donc : oui à la nécessité de proposer de gérer les régions sur un programme vraiment à gauche en rupture avec le libéralisme et le social-libéralisme, oui pour dire que c’est le meilleur moyen pour battre la droite. Mais, à gauche, le vrai handicap pour y arriver ne se situe pas dans les forces autour de la table, c’est la ligne d’accompagnement proposée par la direction du PS et sa main tendue au Modem, déjà concrète dans plusieurs partielles. En conséquence, le seul moyen pour espérer parvenir aux objectifs indiqués par le PC, ce sont des listes autonomes du PS et d’Europe Ecologie au premier tour, seules à même de changer la donne. Le PG précisant qu’il conditionnerait toute signature d’un accord national à cette condition. Gauche Unitaire indique que l’enjeu de ces élections est de permettre l’émergence d’une gauche se situant au cœur de la gauche qui soit apte à mettre en minorité le social libéralisme et à battre la droite. Elle se prononce donc pour des listes autonomes au premier tour avec toutes les organisations partageant un programme de rupture avec le libéralisme et le productivisme et cette ambition majoritaire.
Une fois le tour de table achevé, il s’avère que la volonté d’un accord national sur ces questions fait quasi l’unanimité. Beaucoup (PG donc mais aussi Fédération, NPA, Alternatifs, Mpep…) précisent même qu’il s’agit d’une condition préalable à un accord. R et S partage cette position en soulignant la nécessité que le F G élargi présente des liste à vocation majoritaire notamment concurremment au PS pour réellement battre la droite et non des listes à seule vocation de témoignage.
Toutefois, au final tout le monde s’accorde sur la nécessité d’attendre le CN du PCF du 24-25 octobre pour envisager d’acter publiquement ce point. C’est en effet à l’issue de cette réunion que le PCF pourra faire une offre nationale en vue des Régionales, il ne peut s’engager donc avant sur cette question. Ce point sera donc reposé lors de la prochaine réunion.
Profil des listes : Il a été beaucoup question de vocation, de profil, d’ambition majoritaire pour les mesures de rupture qu’elles porteraient. Si chacun utilise ses propres termes, nul ne remet en question l’objectif qu’afficheraient ces listes : mettre en œuvre un programme réellement en rupture avec la droite, le libéralisme, la logique du système capitaliste et du modèle productiviste (déjà contenu dans la déclaration du 28 septembre). Il ne s’agit pas de listes de témoignages mais d’une alliance pour changer la donne à gauche et mettre en place les conditions pour battre la droite. Nous aborderons ces élections avec l’ambition d’être en tête des listes de gauche. Ce n’est pas impossible si on tient compte du fait que l’irruption d’Europe Ecologie modifie déjà la situation : le PS n’arrive pas à ces élections en force automatiquement dominante.
Plusieurs interventions insistent sur la nécessité de lier notre combat électoral avec notre engagement dans les mobilisations des classes populaires ce qui permettrait à nos listes de réduire l’abstention parmi elles. Il s’agit pour ces intervenants de la contribution la plus efficace pour battre la droite. Au terme de cette discussion, il n’apparait pas de différences majeures sur ce positionnement. Par contre, plusieurs forces (GU, PG, FASE, alternatifs…) expliquent qu’en dernier ressort c’est le programme (sa crédibilité, sa prise en compte du cadre régional, la nécessité de décliner des options possibles nationalement dans le cadre régional) qui déterminera le positionnement de ces listes et non des intentions. (cf dernier point). Au final, Gauche Unitaire considère que la discussion doit encore se poursuivre pour vérifier notre volonté commune de présentation de listes à vocation majoritaire ou cherchant à créer les conditions de majorités de gauche sur un programme de rupture avec le libéralisme et le productivisme.
Fusion démocratique, l’engagement de tout faire pour battre la droite : le principe d’une fusion avec le PS et Europe Ecologique au deuxième tour est commun à tout le monde. Il serait démocratique c’est à dire proportionnel au score obtenu au premier tour. Le PG fait observer que cela règle la question des négociations entre deux tour en terme de positions éligibles puisqu’effectué à la proportionnelle du résultat du premier tour. NPA, Alternatifs, FASE ? GU précisent que ces fusions ne peuvent se faire avec des listes qui intégreraient le Modem.
Exécutif, gestion des régions :
Les positions varient sur cette question mais la rencontre a permis de l’affiner y compris avec des propositions précises.
C’est la question des gestions qui est de nouveau au centre de la discussion pour être précisée. Elle était déjà formulée lors du texte adopté le 28 septembre, comme il est fait remarquer. De même l’accord pour des fusions démocratiques, qui est une alliance de fait, pour battre la droite ne fait pas problème. Il s’agissait donc de préciser comment nous pouvons définir nos réponses communes à une question stratégique : est-il possible et dans quelles conditions de réaliser des accords de gestion des exécutifs.
Le NPA rappelle à ce propos que dans certaines régions, en l’occurrence le Nord Pas de Calais, le PCF a décidé de ne pas se joindre à l’exécutif ce qui ne l’empêche pas de faire des propositions et de tenter d’influer sur la gestion de la région. Il estime donc ne pas être le seul à poser ces questions.
Tout le monde est à ce stade grossièrement d’accord sur la formule suivante : aucune des forces du groupe de travail ne dit « jamais par principe », aucune ne dit « toujours ». Il n’y a donc pas de refus de principe, dans toutes circonstances, de gérer les régions. La position du NPA se fonde sur l’analyse qu’il fait du PS tel qu’il est et des rapports de force tels qu’ils sont.
Tous ceux qui se déclarent déjà favorables à la possibilité de mener ou participer à des exécutifs avec les autres forces de gauche le font sous conditions. Le PCF écrit clairement dans son texte pouvoir aller « jusqu’à la participation aux exécutifs, à l’exclusion de toute participation du MODEM, si les conditions existent de mettre en œuvre ces objectifs. » (l’objectif étant un programme « solidement ancré à gauche »). Alternatifs, PG, Fédération, Gauche Unitaire en donnent trois : le contenu, le rapport de force pour l’appliquer et l’exclusion d’accord avec le Modem. Sur cette question GU précise que « dans tous les cas de figure, nous conserverons notre liberté d’appréciation et de vote sur toutes les mesures proposées au débat des assemblées régionales. »
Gauche Unitaire apporte une autre précision pour la discussion : « Nous pouvons avoir entre nous des appréciations différentes sur le fait que ces conditions soient alors ou non réunies mais cela ne peut aucunement conditionner l’accord politique permettant la présentation de liste commune de la gauche de gauche au premier tour. ». Pour les Alternatifs également, l’existence de divergences sur le type d’accords après le deuxième tour (participation ou non à l’exécutif régional) parmi les composantes du rassemblement ne doit en aucun cas être un préalable au rassemblement lui-même.
Le PG soumet à la discussion la proposition complémentaire suivante : « cette analyse de situation s’appréciera au niveau régional, le moment venu, en tenant compte également du bilan de la campagne électorale »
En substance, les représentants du NPA rappellent ce qui est écrit dans les propositions envoyées avant la réunion (propositions introduites, il faut le rappeler, par la phrase suivante : « Il va de soi que les propositions ci-après ne sont bien évidemment pas globalement à prendre ou à laisser ») : « Nous nous engageons à le défendre (le programme) dans les conseils régionaux et à le mettre en œuvre partout où le rapport de forces le permettra. Mais nous ne sommes pas prêts à brader nos idéaux, à tourner le dos aux aspirations populaires, à nos responsabilités d’écologistes radicaux, dans un gouvernement de région dirigé par le PS tel qu’il est ». Le PG, la Fédération, les Alternatifs soulignent à ce propos qu’ils n’imaginent pas non plus de gérer une région dirigée par un PS qui serait sur la ligne actuelle de ce parti, celui-ci se tournant d’ailleurs davantage vers le Modem que vers les forces à sa gauche.
Une des représentantes du NPA précise que, pour elle, si on admet les trois conditions que sont le contenu, le rapport de force et l’exclusion du Modem, les possibilités de participer à des exécutifs avec le PS paraissent irréalistes.
Le NPA précise enfin de pas faire de la question des exécutifs un préalable à la poursuite de la discussion. La question des exécutifs est une conséquence du débat programmatique, pas un point de départ.
Gauche Unitaire considère que la discussion permet d’avancer mais que pour l’instant ne se dégage pas encore de position commune concernant la participation aux exécutifs régionaux et le conditionnement à celle ci au rapport de force, à l’absence du Modem et à la garantie que nos listes pourront mettre en œuvre les points principaux de leur programme.
Le contenu
Le PG rappelle sa position de la semaine précédente : c’est en réalité sur la question des contenus que l’on pourra déterminer si nos listes présentent un profil majoritaire. Par exemple si nos listes présentaient des mesures propagandistes, ne se souciant aucunement de la façon de décliner des mesures de rupture dans le cadre des régions, alors nous aurions beau répéter que nos listes sont à vocation majoritaire ce serait purement formel.
C’est donc une question préalable à régler. Le PG rappelle qu’il a déjà envoyé son Manifeste en tant que contribution au débat.
La FASE approuve et dit qu’effectivement il faudrait se mettre au travail très vite, pourquoi pas à partir du Manifeste du PG mais on peut aussi imaginer que chacune des forces pour commencer envoie par mail les 10 ou 15 mesures phares qu’elles voudraient voir dans le programme. Il est donc proposé d’échanger par mail sans attendre la prochaine réunion.
En conclusion
Un représentant du FSQP souligne que de l’extérieur, par rapport à ce que vivent les gens dans les quartiers, au danger du populisme, nos différences ne sont pas suffisantes pour que l’on ne se présente pas ensemble. Il estime qu’il faut maintenant avancer vers un accord sans faire de préalables.
Plusieurs interventions conviennent malgré tout de l’intérêt des trois réunions du Groupe de Travail, notamment de celle-ci qui a permis de discuter plus précisément sur les points pouvant faire difficulté.
La représentante du PCF précise que cette discussion va être utile pour les décisions qui seront prises à son CN.
Sur les différences qui subsistent encore entre les forces du groupe de travail, le PG précise qu’elles sont bien moindres à priori qu’avec le PS ou Europe Ecologie avec lesquelles nous annonçons tous pourtant des fusions au 2e tour voir même, pour plusieurs autour de la table, la volonté ou la possibilité de coexister dans des exécutifs sous conditions. Nous avons bien plus de points communs entre nous qu’avec eux si on lit nos textes : nous voulons rompre avec l’ordre dominant, nous avons l’ambition de proposer une véritable alternative et d’exclure tout accord avec le Modem et la droite. Sans doute pas assez pour être dans un même parti mais largement suffisamment pour une alliance aux élections.
La suite
Deux autres réunions sont déjà programmées : le 28 octobre à 18h30 au siège du PCF, le 2 novembre à 19h30 au siège du Npa.
Contribution du PCF à la réunion du 16 octobre
Les réunions du 28 septembre et du 7 octobre n’ont pas permis d’avancer sur le point qui nous paraît être une clé de voûte : vérifier si nous pouvons aller ensemble aux élections régionales sur des objectifs politiques communs. L’objet de ce texte est de clarifier ces objectifs communs.
Nous avons à maintes reprises posé cette question lors de nos deux rencontres, mais le flou a persisté. Tout s’est passé comme si certaines des organisations réunies estimaient que nous pouvions aller ensemble aux élections régionales sans lever ce flou, ou plus exactement qu’il n’était pas forcément gênant que deux positions existent au sein des listes que nous pourrions former sur des questions pourtant aussi essentielles dans une élection de ce type que la vocation majoritaire de notre démarche et le rapport à la question des majorités à constituer au second tour et de leur fonctionnement futur.
Cela nous paraît totalement impossible, car les questions posées sont essentielles. Cela nous paraît de surcroît suicidaire : la cacophonie que risqueraient de faire entendre ces listes conduirait très vite à les rendre inaudibles.
Nous ne pouvons pas aller à ces élections avec comme seule base d’accord un programme commun minimum que l’on pourrait résumer ainsi : ne pas faire de listes avec le Parti socialiste au premier tour. Bien entendu, la constitution de listes communes au 1er tour n’obligent pas à être d’accord sur tout. Mais cet accord doit exister sur les objectifs politiques essentiels. Il nous semble donc absolument nécessaire de clarifier par écrit ces quelques points qui nous paraissent être des « incontournables ».
Juste un point de méthode : n’engageons pas un débat d’amendements sans fin ! Il s’agit dans notre esprit de s’engager ensemble sur quelques points politiques clés sur lesquels nous devons savoir si nous sommes d’accord pour pouvoir aller éventuellement plus avant.
1) A mi-chemin du quinquennat Sarkozy, et alors que la crise capitaliste ce cesse de s’amplifier depuis un an, ces élections auront un double enjeu politique essentiel : elles décideront de l’avenir des politiques mises en œuvre dans des collectivités régionales dont l’importance ne cessent de grandir, et elles donneront du même coup un signal fort sur l’orientation des politiques nationales attendues par les Français.
L’UMP n’aborde pas ces élections comme des élections intermédiaires, mais avec des ambitions de victoires et de reconquêtes des pouvoirs régionaux perdus en 2004. Le pouvoir sarkozyste vise ainsi à disposer de nouvelles armes dans son dispositif de remodelage de la toute la société et à relancer son projet politique, qui bute désormais sur des mobilisations répétées et l’opposition d’une part grandissante de notre peuple.
Cela implique de placer au cœur de notre combat des régionales des objectifs permettant de contrer ces ambitions : tout faire pour empêcher la droite sarkozyste de reconquérir le pouvoir dans les régions et comme il serait illusoire de penser réussir cela en n’opposant à la droite qu’une union de façade, tout faire pour créer les conditions de majorités régionales susceptibles de mettre en ouvre des politiques en rupture avec les choix sarkozystes et les logiques libérales.
L’ambition majoritaire de notre combat n’est dons pas un pis aller, un supplément d’âme, une concession faite au second tour à la nécessité de battre la droite, elle doit être placée au centre de notre bataille.
2) Si des listes autonomes de large rassemblement allaient à la bataille au premier tour, pour changer les rapports de force à gauche et pour que puisse s’exprimer de la manière la plus forte et la plus claire possible dans ces élections le besoin d’orientations politiques et de majorités régionales clairement engagées à gauche, ces listes devraient dire dès avant le premier tour qu’elles travailleront au second tour sans aucune ambiguïté au rassemblement et à la fusion de toutes les listes de gauche et écologistes, avec l’objectif de battre la droite, de permettre l’élection et la constitution de majorités solidement ancrées à gauche , de participer à la mise en œuvre des objectifs de gauche de ces majorités, en particulier des options que nous aurions portées au premier tour, en allant jusqu’à la participation aux exécutifs, à l’exclusion de toute participation du MODEM, si les conditions existent de mettre en œuvre ces objectifs.
3) C’est donc avec des programmes régionaux visant à être mis en œuvre que nous devons aller à cette bataille. C’est une des conditions de la crédibilité politique de notre démarche.
Contribution du NPA
Au bout de trois semaines de discussions positives, nous souhaitons apporter notre contribution à l’approfondissement du travail unitaire engagé. Il s’agit à notre sens de mettre en place un cadre politique national permettant une présentation de liste de premier tour sur l’ensemble du territoire à partir d’une analyse politique des enjeux nationaux et régionaux du scrutin. Ce texte vise à faire connaître l’éclairage du NPA sur les questions posées dans nos réunions et qui n’ont pas toutes trouvé à ce stade de réponse commune. Comme nous l’avions proposé à la fin de la précédente réunion, chaque composante doit pouvoir contribuer à la réflexion commune sur programme et alliance.
Voilà donc ce que le NPA propose à la discussion. Il va de soi que les propositions ci-après ne sont bien évidemment pas globalement à prendre ou à laisser.
Programmes et alliances sont deux questions liées. On peut faire front pour battre un adversaire, la droite, dans la rue et dans les urnes. Mais pour sceller une alliance susceptible de mettre en œuvre une politique, il faut un accord programmatique sur des bases solides, alternative à toutes les politiques de droite et aux politiques social libérales. Un programme inédit et ambitieux sur le plan social et écologique.
La recomposition rose/orange/verte au centre qui s’affirme n’est pas le simple fait d’un pragmatisme électoral. C’est le fruit d’un rapprochement programmatique basé sur l’idée qu’il existe une possibilité de gérer le système en le tempérant sur le plan social et écologique. A ce premier choix, il faut en opposer un autre : l’alliance de la gauche radicale, de « l’autre gauche », c’est à dire le bloc des anticapitalistes, des révolutionnaires et des antilibéraux.
Il existe une base commune possible à cela. Cette base n’est pas tout le programme de chacune et chacun de nos mouvements. Ce programme part des aspirations de celles et ceux qui ne veulent pas subir les conséquences de la triple crise économique, sociale et écologique que connaît le capitalisme du XXIe siècle, de celles et ceux qui veulent inventer une démocratie directe et vivante qui ne s’arrête pas aux portes des entreprises et des quartiers populaires, de celle et ceux qui luttent au quotidien. Contre le chômage et les licenciements, contre les privatisations, pour la défense du pouvoir d’achat, la réduction du temps de travail, le droit à la sécu et à la retraite, pour un plan ambitieux de reconversion écologique, la mise en place d’un grand service public de l’énergie, contre toutes les formes de discrimination et d’oppression ....
Et ce programme trouve sa traduction à l’échelle des conseils régionaux, sans toutefois se laisser enfermer dans le carcan budgétaire et légal..
Ce programme est la base des listes que nous entendons constituer dans les 21 régions. Nous nous engageons à le défendre dans les conseils régionaux et à le mettre en œuvre partout où le rapport de forces le permettra. Mais nous ne sommes pas prêts à brader nos idéaux, à tourner le dos aux aspirations populaires, à nos responsabilités d’écologistes radicaux, dans un gouvernement de région dirigé par le PS tel qu’il est. Nous voulons être libres de nos votes. On ne peut pas allier, sauf à se renier, ceux qui subventionnent les lycées privées, les boites qui licencient et ceux qui veulent mobiliser les fonds publics dans l’intérêt des salariés et de la population, ceux qui veulent gérer le système et ceux qui veulent rompre. Le programme des socialistes et de plus en plus proche de celui du Modem et de plus en plus éloigné des aspirations populaires, d’un programme 100 % gauche.
En 2004, les socialistes ont annoncé que les 20 régions sur 21 régions métropolitaines qu’ils dirigeaient seraient un rempart pour protéger les populations contre la droite. La pratique a démontré que c’est loin d’être le cas. Il faut une autre politique, alternative aux gestions social libérales des régions.
Ces élections ont donc bien un double enjeu, national et régional. National car dans cette dernière échéance majeure avant 2012, il s’agit de faire naître une dynamique politique qui combatte résolument les mesures réactionnaires de Sarkozy et qui offre un projet réellement alternatif, en rupture avec les politiques d’accompagnement du système. Seule l’émergence d’un rassemblement de la gauche radicale pourra susciter espoir, dynamique et contribuer aux victoires de demain dont nous avons tant besoin.
Ce sont ces raisons fondamentales qui justifient que nous tournions le dos à toute alliance de premier tour avec le PS. Et c’est l’urgence sociale et écologique qui impose la clarté, la lisibilité de notre accord à l’échelle nationale. Donc un accord national et pas un accord à géométrie variable.
Sans hésiter, nous ferons tout pour battre les listes soutenues par Sarkozy et nous voulons utiliser la loi électorale telle qu’elle est pour obtenir un nombre d’élus qui correspond à la proportion de la population que nous représentons. Ainsi nous prenons notre part dans la défaite nécessaire du pouvoir central et nous permettons à nos électeurs du premier tout de revoter pour nous au second.
C’est pourquoi nous sommes prêts à envisager des fusions « démocratiques » ou « techniques » selon les dénominations.
Évidemment, même démocratique/technique, c’est un geste politique. Et là dessus, nous avons une ligne de conduite :
– nous pouvons fusionner avec les forces de gauche avec lesquelles nous proposons l’unité dans la rue, face à la droite aux élections. Ce qui inclut le PS et ce qui exclut le Modem.
– avec le PS, la seule fusion possible, c’est une fusion pour battre la droite, assurer la représentation proportionnelle des rapports de force issus du premier tour et pas une fusion sur une base programmatique commune introuvable.
Le 15 octobre 2009.
Contribution des Alternatifs
Les Alternatifs communqué du 16 octobre 2009
Jean-Jacques Boislaroussie
AVANCER VERS L’UNITE DE L’AUTRE GAUCHE
Le 16 octobre, les formations de la gauche de transformation sociale et écologique ont abordé sur le fond la question de la stratégie de construction de leur rassemblement aux élections régionales. Rien n’est encore acquis, mais un débouché unitaire est possible. Une nouvelle réunion aura lieu le 28 octobre, les Alternatifs souhaitent qu’elle permette enfin l’affirmation d’un positionnement commun en faveur de listes untaires des gauches anticapitaliste, antilibérale et de l’écologie radicale, et que s’engage le travail sur un projet alternatif commun.
CONTRIBUTION DES ALTERNATIFS REUNION DU 16 OCTOBRE
Le processus de discussion engagé entre les forces de la gauche de transformation sociale et écologique doit conduire chacune de ces forces à exposer clairement sa stratégie : c’est la condition d’un travail en commun en confiance et dans la durée. Pour les Alternatifs l’enjeu stratégique est de faire émerger une gauche alternative, féministe, autogestionnaire et écologique, à vocation majoritaire, ancrée dans les mobilisations et à même de porter et appliquer des objectifs permettant de dépasser le capitalisme productiviste.
Le combat contre ce système est à mener d’abord dans les mobilisations sociales et aussi dans les urnes. La mobilisation populaire est la clef de ce combat, et ce, quelles que soient par ailleurs la place respective que peuvent donner nos diverses organisations aux luttes et aux élections dans leur stratégie. Etre en capacité de porter des réformes majeures d’abord dans les luttes, et si les conditions en sont remplies dans les institutions, est aussi un facteur de construction d’une gauche d’alternative.
En effet, l’enjeu pour la population se situe sur ce terrain plus que sur celui du changement des rapports de forces entre formations de gauche, souvent renvoyées dos à dos dans une période de crise profonde de l’engagement et des perspectives politiques.
Le système capitaliste n’est plus supportable, sur les plans économique, démocratique, social, et écologique. On ne peut s’en tenir à des aménagements à la marge. Une alternative globale est vitale : là est la ligne de partage première avec les sociaux et écolos libéraux ; Aucune de nos organisations n’est seule en mesure de construire une force politique efficace à une échelle de masse. Ensemble, nos organisations doivent constamment contribuer à développer l’échange, sans hiérarchisation entre le social et le politique, avec les mouvements d’émancipation, féministes, altermondialistes, écologistes, sociaux, démocratiques...
Nous ne pouvons préjuger de la forme que prendra/prendront la force/les force(s) politique(s) au service de l’émancipation. Au stade actuel, c’est un front commun durable des forces et organisations de la gauche de transformation écologique et sociale qui est à l’ordre du jour.
Le front commun peut donner espoir dans les luttes, et force à nos propositions. Sa durabilité est condition de crédibilité. Nous devons assumer la rupture stratégique avec le sociaux et écolo-libéraux et leurs organisations, car nos projets sont contradictoires. Mais cette affirmation ne nous conduit pas à mettre un trait d’égalité entre la droite d’une part, le PS et les écolo-libéraux d’autre part, et ce, tant en termes de bases sociales que d’orientation. Nous pouvons assumer des compromis avec ces forces sur des plate formes communes, mais toujours à l’aune des rapports de forces et de contenus en mesure de changer vraiment la société, pas au nom d’un moindre mal souvent alibi de l’alignement.
Pour ce qui concerne les élections régionales, cette démarche conduit les Alternatifs au positionnement suivant :
Les Alternatifs réaffirment leur orientation en faveur d’un rassemblement durable, dans les mobilisations comme dans les urnes, d’une gauche de transformation sociale et écologique, pour une alternative au capitalisme et au productivisme. Cette construction politique nécessite tout autant l’unité des organisations politiques de gauche de transformation sociale et écologique que la mobilisation et la créativité populaire, non comme relais des partis politiques mais comme contribution décisive au processus de rassemblement Les régionales à venir peuvent être l’occasion de faire un pas en avant pour, ensemble, avec les citoyens-ne-s, les associatifs et les syndicalistes, porter les exigences des travailleurs et des classes populaires, et contribuer ainsi à encourager, renforcer l’unité contre la droite et le patronat pour changer le rapport de force.
Au premier tour, les Alternatifs défendent la perspective d’un accord national pour des listes communes de la gauche et de l’écologie antilibérales et anticapitalistes, sur la base d’une plate- forme et de propositions communes, listes indépendantes du PS. Nous ne sous-estimons pas le travail qui a pu être mené par des élu-e-s du PCF, du PG et d ’autres courants dans les conseils régionaux, cependant, pour les Alternatifs des listes untaires larges de la gauche de transformation sociale et écoloqiue peuvent permettre de renforcer la présence de la gauche anticapitaliste et antilibérale dans les conseils régionaux, d’adosser le travail de ses futurs élu-e-s à une vrai dynamique politique et militante.
Pour le second tour, afin de battre la droite, les Alternatifs défendent une fusion démocratique assurant une répartition juste entre les différentes listes se réclamant de la gauche et de Régions Ecologie. Une telle démarche exclut des accords avec des listes intégrant le MODEM. Les élu-e-s issu-e-s du rassemblement de la gauche de transformation sociale et écologique seront au service des mobilisations et porteurs de propositions alternatives. En cas de victoire face à la droite, si le rapport de force ne permet pas d’appliquer un projet commun, nous ne nous engagerons pas dans une solidarité de gestion. Les élus s’engageront à soutenir toute proposition allant dans le sens du projet et à combattre toute proposition contraire. Pour les Alternatifs, l’existence de divergences sur le type d’accords après le deuxième tour (participation ou non à l’exécutif régional) parmi les composantes du rassemblement ne doit en aucun cas être un préalable au rassemblement lui-même ; le pluralisme de celui ci doit être assumé et il faut battre la droite.
C’est avec la volonté d’aboutir à un accord politique pour les élections régionales, première étape d’un front commun durable à vocation majoritaire, que les Alternatifs participent aux réunions de toutes les forces de la gauche antilibérale et anticapitaliste.
Les Alternatifs agiront pour que s’engage maintenant, à partir de ce cadre unitaire, un large débat
• sur les contenus d’une politique en rupture avec la logique du système capitaliste et du productivisme pour les régions,
• pour une politique de solidarité et de coopération juste et équitable au niveau international
• pour des démarches et propositions communes au service des mobilisations populaires
• pour l’ouverture, à travers la mise en place de forums citoyens, de ce cadre unitaire aux citoyennes et aux citoyens, associatifs, syndicalistes, intéressé-e-s par les contenus et la démarche de ce rassemblement
• plus globalement pour des discussions sur tous les points à régler pour trouver un accord, y compris la démarche stratégique, permettant de construire l’unité de la gauche de gauche et de l’écologie radicale.
Afin de ne pas dissocier le dire et le faire, nous devons travailler à un programme pour les régions et aux mesures clés à porter dans les conseils régionaux, y compris dans le cadre de discussions avec le PS et les Verts. A défaut, nous reproduirions les vieilles démarches : programme radical pour les élections, compromis au rabais dans les institutions. Notre responsabilité est grande : divisés nous laisserions le champ politique s’organiser à gauche autour d’un débat entre le PS et les Verts, avec l’appoint éventuel du MODEM. Construire notre unité, c’est refuser le choix sans espoir entre soumission au PS et marginalité, c’est aussi exprimer et traduire en positif à travers un projet alternatif l’écœurement généralisé et la désespérance et la colère sociale grandissantes qui peuvent -faute d’espoir et de perspectives- faire l’objet d’une récupération par l’extrême-droite.
Contribution de Gauche Unitaire à la réunion du 16 octobre
Lors de la dernière rencontre du groupe de travail sur les élections régionales, nous avons décidé d’entamer un processus permettant de vérifier si les conditions d’un accord entre nos différentes forces étaient réunies. Pour cela nous avons pris la résolution de commencer par discuter de l’ambition et de la stratégie de notre éventuel rassemblement. Nous voudrions par cette courte contribution donner le point de vue de Gauche Unitaire sur ces points.
Il convient d’abord de revenir sur le contexte dans lequel se dérouleront les élections régionales de mars 2010.
La crise du capitalisme n’est pas finie. Cette crise est systémique, elle est celle de toute une étape de l’histoire du capitalisme, elle frappe en d’autres termes le mode d’accumulation qui prévalait ces dernières décennies, elle entraîne avec elle un modèle néolibéral tendant à une marchandisation généralisée, des mots et des choses, des corps et des esprits, de la nature et de la culture. Elle est globale, touchant tous les pays et tous les secteurs de l’économie. Elle révèle l’âpreté d’une crise écologique.
En France, la politique de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement à pour objectif de faire payer la crise au plus grand nombre. La droite poursuit sans relâche ses entreprises de refonte réactionnaire de la société et du champ politique.
L’ensemble des acquis sociaux, hérités de décennies de luttes progressistes, sont systématiquement remis en cause. Les inégalités sociales flambent comme jamais. Les libertés fondamentales sont remises en question, les principes de la laïcité sont attaqués, les droits syndicaux se révèlent de plus en plus bafoués, les immigrés se voient toujours davantage transformés en boucs-émissaires des maux de la société, la justice est mise au pas. La concentration des pouvoirs au sommet de l’État atteint un niveau inégalé sous une V° République pourtant congénitalement antidémocratique. La prétendue réforme des territoires et collectivités locales vise à éloigner toujours davantage les citoyens des centres de décision.
Tout doit être mis en œuvre pour faire reculer cette droite et la battre. C’est parfaitement possible ! Si le pouvoir a su garder l’initiative et unifier son camp autour d’un projet cohérent de régression sociale et démocratique, il n’est pas aussi fort qu’il en donne l’image. Les gigantesques mobilisations des derniers mois ont amplement attesté d’une volonté bien plus puissante, potentiellement, que la sienne : le salariat, soutenu par une très large majorité de l’opinion, n’accepte pas la politique dont il est la victime désignée. Mais pour le moment cette résistance pâti de l’absence d’alternative à gauche. La perspective politique qu’attendent les salariés et le peuple doit partir des problèmes que rencontre le plus grand nombre, des choix de société qu’ils révèlent au quotidien, des exigences qui montent de la société pour proposer une politique à même de donner confiance aux luttes, de favoriser l’essor d’un puissant mouvement social, d’affirmer une force apte à la faire triompher, dans la rue, par la grève et aux élections.
La gauche menacée de désagrégation.
Tel n’est pas, chacun le constate, le choix vers lequel s’oriente la majorité du Parti socialiste.
Alors que la crise rend plus indispensable que jamais une réponse anticapitaliste cohérente, que les périls s’accumulent sur la scène internationale, que le sarkozysme ne tire sa capacité de nuisance que de la faiblesse de ses opposants et des difficultés du mouvement social, elle s’oriente vers une alliance avec le Modem, perspective également portée par Europe écologie et Daniel Cohn-Bendit. Cette évolution menace la gauche tout entière d’une authentique catastrophe. Elle ne peut répondre à aucune des attentes qui s’expriment au sein de la société. Elle conduira donc inévitablement à une défaite similaire à celle qui a vu la disparition de la gauche italienne face à Berlusconi. Pour battre la droite, il faut au contraire une gauche déterminée, refusant les prétendues « ouvertures » au centre, défendant sans atermoiements une proposition de rupture avec le système. Une gauche qui tire sa force de son indépendance revendiquée envers un Parti socialiste qui ne peut nous mener qu’à des défaites en série. Une gauche qui situe son combat au cœur de la gauche, avec l’ambition d’y battre l’orientation sociale libérale et qui s’emploie à faire renaître l’espoir.
Pour battre réellement la droite en mars 2010, il faut battre sa politique, donc offrir aux résistances sociales un point d’appui essentiel, se mettre résolument au service du bien commun et de la population, refuser de s’inscrire dans les logiques de la marchandisation et de la soumission aux intérêts dominants. C’est au suffrage universel de trancher entre les deux orientations qui traversent la gauche.
Dans ce contexte, Gauche Unitaire milite pour des listes de la gauche de gauche autonomes au premier tour des élections régionales. Des listes constituées avec toutes les organisations qui convergeraient sur la même ambition et sur le même programme de rupture avec le libéralisme.
Notre ambition est une ambition à vocation majoritaire, cela signifie pour nous que nous ne nous présentons pas à ces élections pour témoigner de la nécessité du changement mais pour le mettre en œuvre et donc que nous voulons gouverner des régions.
Si les électeurs nous portent en tête de la gauche, nous proposerons alors au second tour aux autres listes de gauche de constituer avec nous des majorités solidement ancrées à gauche pour mettre en œuvre notre programme.
Dans les autres cas de figure, dans l’objectif de battre la droite et de conserver à gauche la majorité des régions, nous devrons rechercher la fusion avec les autres listes de gauche, dans le respect de l’indépendance politique des unes et des autres, sur la base des résultats respectifs de chacune au premier tour, et sans accord avec le Modem.
Dans le cas ou le rassemblement devrait se faire autour d’une autre liste de gauche, la décision de participer à la direction de la région n’est pas une question qui se tranche à priori. Une fois affirmée comme élément central lors de la campagne notre volonté de mettre en place des majorités sur un programme répondant à l’urgence sociale et écologique, il faudra apprécier si les conditions de notre participation à la direction des régions sont effectivement réunis en terme de rapport de force, de contenus politiques en rupture avec le libéralisme et le productivisme.
Nous pouvons avoir entre nous des appréciations différentes sur le fait que ces conditions soient alors ou non réunis mais cela ne peut aucunement conditionner l’accord politique permettant la présentation de liste commune de la gauche de gauche au premier tour.
Dans tous les cas de figure, nous conserverons notre liberté d’appréciation et de vote sur toutes les mesures proposées au débat des assemblées régionales.
Gauche Unitaire
REACTIONS DU M’PEP A LA CONTRIBUTION DU PCF
Comme prévu, le PCF a fait parvenir le 15 octobre 2009 au « groupe de travail » de la gauche de gauche une « contribution » pour sa réunion du 16 octobre. Le M’PEP a des points d’accord, des interrogations et des points de désaccord avec ce texte.
I.- POINTS D’ACCORD
1.- Se rassembler sur des « objectifs politiques essentiels » et des « points politiques clés »
Il faut maintenant en dresser la liste. Chaque organisation pourrait peut-être se livrer à cet exercice pour, dans un second temps, en comparer les résultats.
2.- « Créer les conditions de majorités régionales susceptibles de mettre en œuvre des politiques en rupture avec les choix sarkozystes et les logiques libérales »
Le Parti socialiste n’a pas le projet de rompre avec les politiques sarkozystes et les logiques libérales, comme le montre le bilan des régions qu’il dirige. La publication du projet du PS pour les régionales devrait le confirmer. La gauche de gauche aurait tout intérêt à diffuser très vite son programme pour les régionales sur quelques « points politiques clés » afin de peser sur le débat à gauche.
3.- Clarifier la question du second tour
Il faut en effet, comme le propose la contribution du PCF, annoncer avant le 1er tour qu’il faudra au 2e tour travailler « au rassemblement et à la fusion de toutes les listes de gauche et écologistes, avec l’objectif de battre la droite, de permettre l’élection et la constitution de majorités solidement ancrées à gauche », « en allant jusqu’à la participation aux exécutifs, à l’exclusion de toute participation du MoDem, si les conditions existent de mettre en œuvre » des objectifs de gauche. Cette faculté dépendra du rapport de forces à gauche, et du score réalisé par la gauche de gauche au 1er tour. Le NPA devra clarifier sa position.
II.- INTERROGATIONS
Le M’PEP ne comprend pas la signification des expressions suivantes :
- « vocation majoritaire de notre démarche » ;
- « l’ambition majoritaire de notre combat ».
Cette formule est ambiguë car être majoritaire ne peut être un principe en soi. Tout dépend des raisons pour lesquelles on veut être majoritaire et de ce que l’on veut faire de cette majorité.
III.- DESACCORDS
1.- Le texte du PCF n’évoque pas la nécessité de créer un pôle à la gauche du PS dès le 1er tour
Cette question est pourtant essentielle. Elle doit être clarifiée, il faut annoncer clairement et explicitement qu’il n’y aura pas de listes communes avec le PS au 1er tour.
2.- Le M’PEP est en désaccord avec le PCF sur les enjeux des élections régionales
Pour le PCF, ces élections « auront un double enjeu politique » : « l’avenir des politiques » régionales ; un « signal » sur les attentes des Français.
Ces deux enjeux sont propres à n’importe quelle élection, ils ne qualifient pas spécifiquement l’élection régionale de 2010.
Pour le M’PEP, ces élections régionales auront 3 enjeux :
– Faire émerger un pôle (ou un bloc, ou un front) de la gauche de gauche, à la gauche du PS, dès le 1er tour, s’inscrivant dans une perspective longue de réidentification de la gauche.
– Saisir cette occasion pour mener une bataille idéologique et politique dynamique et offensive sur ce que signifieraient des régions appliquant de véritables programmes de gauche.
– Battre la droite au 2e tour, et peser sur le PS en fonction des résultats du 1er tour.
Le 16 octobre 2009.