Menara 30/01/2006
« Un autre Maghreb est possible ». Le ton était clairement annoncé sur les banderoles étirées à l’entrée du complexe Moulay Rachid de la jeunesse et de l’enfance de Bouznika où s’est tenue, du 27 au 29 janvier 2006, l’Assemblée préparatoire du Forum Social Maghrébin.
Le Maghreb refuse de rester en marge de l’éclosion d’une mondialisation des résistances et le fait savoir. En marge du Forum social mondial polycentrique à Bamako (Mali) et à Caracas (Venezuela), les altermondialites du Maghreb se sont retrouvés à Bouznika pour encourager la construction d’un « Maghreb des peuples ».
« L’échec des États de la région à réaliser l’unité du Maghreb et à résoudre les conflits régionaux nous place devant l’urgence de rechercher des alternatives afin de créer un espace maghrébin de paix, de prospérité et de démocratie », soulignent les organisateurs qui ont articulé leurs efforts autour d’ateliers de travail thématiques d’où devaient émerger des propositions pour le Forum Social Maghrébin. Lire aussi : La visite de Zapatero à Sebta et Mellila est i... Abbas va demander au Hamas de reconnaître Israël Les clubs français vont pouvoir entrer en Bourse Microsoft va former quelque 20 millions de personnes ... Tout petit mais bourré de talents... Le pétrole va continuer à faire perdre de l’argent ...
Venus de Tunisie (Forum Social de Tunisie), d’Algérie (Forum Social Algérien), de Mauritanie - la Libye était absente -, mais aussi d’Europe, d’Amérique et du continent africain, des représentants de la société civile sont venus apporter leur contribution à la naissance du Forum Social Maghrébin.
Cet espace de rencontre, qui inscrit son action dans celle de la charte de Porto Alegre, est destiné à stimuler la réflexion de la société civile qui s’oppose au néo-libéralisme et à la domination du monde par le capital.
Durant trois jours les participants ont abordés des thèmes aussi divers que la sécurité internationale, les Droits de l’homme, l’égalité des femmes, les migrations, l’environnement... Le tout, bien entendu, axé sur une condamnation ferme de la mondialisation néolibérale qui, selon les participants, « constitue un danger imminent qui menace les peuples de la région et tous les peuples de la planète, de plus de précarité, d’exclusion sociale et culturelle et de chômage. »
La profusion des débats organisés témoigne de la vitalité et de la richesse de la société civile maghrébine, mais la composition éclatée des acteurs de « mouvements sociaux » rappelle aussi les critiques qui sont émises à l’encontre du mouvement associatif mondial. Certains reprochent au mouvement de ne pas avoir de base légitime et de ne pas proposer d’alternative concrète.
Interrogé sur la question, M. Candido Grzybowski, l’un des fondateurs et membre du secrétariat du Forum Social Mondial rappelle la nature du mouvement et explique que la dynamique des forums sociaux n’a pas pour objectif, comme ce fut le cas avec l’Internationale communiste, d’accéder au pouvoir politique. Les Forums sociaux proposent essentiellement un « cadre de travail ».
L’Assemblée préparatoire de Bouznika a abouti à la création du Forum social Maghrébin. La première session du forum se tiendra en mai 2007.