Malgré les nombreuses déclarations des autorités locales et du représentant de l’Etat, exhibant notre Pays comme un modèle français des droits de l’homme, de liberté et de justice en opposition à nos voisins et frères du Pacifique Sud à qui la France reproche souvent l’absence de démocratie, nous vivons en réalité en Nouvelle Calédonie, dans une république bananière où les calédoniens ne sont rien d’autres que des colonisés, des exploités sous l’emprise de spéculateurs de toutes sortes dont les intérêts se mélangent à ceux de l’Etat colonial Français.
Une situation que nous rappelle tout d’abord le comportement du Haut-commissaire de la République en Nouvelle Calédonie qui n’a cessé d’user de la force pour réprimer systématiquement les grèves menées par l’Ustke. Un châtiment pour lequel d’autres syndicats de la place n’ont jamais été inquiétés. Ajouté à cela, les engagements du représentant de l’Etat pris avec le Président de l’Ustke, dans le cadre du conflit Aircal, qui n’ont jamais été respectés. Un non-respect de la parole donnée qui avait pourtant amené le Président et les responsables de l’organisation à suspendre le 10 juin dernier la grève générale après 3 jours de mobilisation. Un affront dans un Pays où la parole est sacrée.
Ensuite le parquet de Nouméa à l’origine du mandat de dépôt exigé contre 6 parmi nos 28 camarades et dont les condamnations, de la peine d’amendes, en passant par le sursis, jusqu’à 12 mois fermes requis contre 2 responsables de l’Ustke dont le Président, sanctionnent des faits identiques commis le même jour à la même heure … !? Une injustice rendue au nom du peuple français et dont le caractère colonial apparaît dans ce procès entièrement à charge et sans instruction ayant conduit à l’emprisonnement des responsables syndicalistes.
Voilà maintenant 1 mois que le président de l’Ustke et 3 autres camarades des fédérations commerce et BTP sont incarcérés au Camp Est. Une détention qui atteint les 2 mois pour le SG du BTP et son 1er adjoint et un peu moins pour le 1er Secrétaire Général adjoint de la Fonction Publique de l’Ustke.
Des responsables syndicaux, pères de famille, emprisonnés pour motifs politiques qui nous ramènent aux périodes sombres de la colonisation française à laquelle la Nouvelle-Calédonie ne s’est toujours pas libérée. Une situation que l’Ustke dénonce et n’accepte plus.
Les révélations du conflit Aircal nous rappellent également le parti pris probable du gouvernement calédonien, majoritairement de droite dont les membres passés et actuels n’ont jamais su s’imposer dans un conflit qui dure depuis le 17 mars dernier.
Une issue était néanmoins possible avec la suspension de la grève générale le 10 juin dernier après 3 jours de mobilisation et la signature, le 11 juin suivant, par notre Président, Gérard Jodar, d’un protocole d’accord. Un document rédigé par les émissaires de la compagnie domestique et accepté par nos camarades de la section d’Aircal.
Une bonne foi de l’Ustke qui a trouvé comme seule réponse le mépris et les appels à l’emprisonnement de nos camarades de la part du Président du Conseil d’administration d’Aircal entouré de quelques personnalités en mal de reconnaissance et d’autres trop heureux de nuire à l’Ustke réputée pour défendre l’emploi local dans les entreprises calédoniennes.
Un statu quo confirmé lors du Conseil d’administration de la compagnie Aircal le 24 juillet dernier à l’issue duquel son Président a considéré que le règlement du conflit n’était pas une priorité. Des déclarations tapageuses à laquelle nous a habitué Nidoish Naisseline encouragé dans son insolence par le mutisme complice des autorités locales et le soutien indéfectible du représentant de l’Etat Français en Kanaky.
Fort de ces constats le bureau confédéral considère que ses responsables ont été trompés et décide à l’unanimité de ses membres de réactiver ce lundi 27 juillet 2009 sa grève générale illimitée, pour la défense des droits syndicaux, du droit de grève et contre la criminalisation de l’action syndicale.
Toutes les fédérations, les Unions provinciales et les unions communales dans l’ensemble du Pays sont invitées à faire respecter ce mot d’ordre et à rester en contact permanent avec les responsables du BC.
L’Ustke invite par ailleurs les forces progressistes et indépendantistes à répondre massivement au rassemblement organisé par le collectif pour le respect des droits et des libertés et pour la libération des syndicalistes, le mardi 28 juillet 2009 à partir de 08h00 sur le parking de la Baie de la Moselle.
Nouméa, le 27 juillet 2009
Le Bureau Confédéral