Réunis en assemblée générale ce jeudi 23 juillet à 13h, les salariés de New Fabris ont décidé de continuer leur mouvement car ils considèrent que les 11 000 euros avancés par M. Estrosi la veille ne sont pas suffisants.
Nous exigeons toujours une prime de licenciement de 30 000 euros en plus des indemnités légales.
Nous appelons l’ensemble des salariés des entreprises qui, comme nous,sont sous la menace d’une fermeture de leur entreprise ou de licenciements, du bassin châtelleraudais et de toute la France, à nous contacter de façon à coordonner nos luttes et à former un collectif contre les patrons voyous et licencieurs..
Nous appelons l’ensemble des salariés en lutte pour l’emploi à une manifestationà Chatellerault jeudi 30 juillet à 14h.
Nous invitons également tous les responsables politiques et syndicaux à
venir se joindre à nous.
Vous pouvez nous contacter en écrivant à : newfabrisenlutte yahoo.fr
Communiqué de la CGT New Fabris, Châtellerault, le 24 juillet à 11h.
« New Fabris : appel à une grande manifestation le 30 juillet »
(AP) Les salariés de l’équipementier automobile New Fabris en liquidation judiciaire ont décidé jeudi d’organiser une grande manifestation le 30 juillet prochain à Châtellerault (Vienne), la veille de l’ultimatum au delà duquel ils menacent de faire sauter leur usine. Pour l’heure, les bonbonnes de gaz restent encore sous clé.
« Nous appelons toutes les entreprises en difficulté à nous rejoindre le 30 juillet pour participer à une grande manifestation symbolique au départ de l’usine occupée. Nous voulons montrer au gouvernement qu’il n’y pas que les salariés de New Fabris qui sont dans le désarroi. Nous ne sommes pas 366 à être dans la galère mais des milliers un peu partout en France » a déclaré Guy Eyermann, délégué CGT, dans l’entrepôt où s’étaient rassemblées une centaine de personnes. Il a aussi lancé un appel à « tous les responsables des partis politiques, à l’exception du FN » et « aux élus nationaux de chaque syndicat ».
Les salariés de New Fabris menacent toujours de faire sauter leur usine le 31 juillet pour obtenir une prime de 30.000 euros, mais ont décidé de ne pas réinstaller les bouteilles de gaz dans l’établissement. Pour Eric Poisson, délégué CFDT, « la porte de la négociation a été ouverte (mercredi) au ministère à Paris, nous ne voulons pas la refermer ».
Un sentiment partagé par Dominique Duval (FO). « On est arrivé à Paris avec zéro. On revient avec 11.000 euros et l’ouverture de négociations. Si le 31 juillet, nous n’aboutissons pas à ce que l’on veut, il faudra voir. Mais pour l’heure, si on met encore une trop grosse pression sur l’Etat, on va tout perdre ! ».
Guy Eyermann a rappelé que les bouteilles de gaz étaient toujours dans « le local fermé où elles avaient été déposées lundi après-midi, prêtes à être ressorties ». « N’allons pas faire n’importe quoi qui entraînerait l’arrêt des négociations. Soyons intelligents, il ne reste que huit jours ! », a-t-il lancé.
Les salariés demandent à leur anciens clients Peugeot et Renault, qui représentaient environ 70% des commandes, de verser 30.000 euros pour chacun des 366 employés licenciés. Cette somme correspond à la prime de licenciement versée par les deux constructeurs automobiles français à chacun des 200 salariés licenciés de Rencast. Comme New Fabris, Rencast appartient au groupe italien Zen.
A l’issue d’une réunion mercredi à Bercy, le ministre de l’Industrie Christian Estrosi avait annoncé que le groupe PSA et Renault s’étaient « engagés » à racheter le stock de New Fabris pour 2,4 millions d’euros et une partie de son outillage pour 1,3 million d’euros. Ces 3,7 millions d’euros seront entièrement dévolus à « l’aide personnelle à la recherche d’emploi ». AP
Communiqué de presse CGT New Fabris (Châtellerault - Vienne)
Partis ce matin à 6h de Châtellerault, nous étions 180 salariés de New Fabris à arriver devant le siège de Renault, quai Le Gallo à Boulogne-Billancourt à 10h15, bien décidés à nous faire entendre de la direction de Renault.
Nous tenons à remercier les quelques dizaines de salariés et de militants syndicaux de Renault Flins, Renault Le Mans, Renault Guyancourt, Renault Rueil, Renault Lardy et des succursales Renault, mais aussi de Peugeot Poissy, qui sont venus nous soutenir.
Une délégation de 4 représentant syndicaux de New Fabris a été reçue par des représentants de la direction de Renault à 11h. Mais après une heure trois quarts de semblant de négociation, la direction de Renault est restée sur sa position, c’est-à-dire le rachat des stocks qu’elle évalue à 1,2 million d’euros. Cela fait 3.300 euros par salarié. C’est la même somme proposée par PSA. Comme si Renault et PSA s’étaient entendus… mais sur notre dos. Cela ferait en tout 6 600 € par salarié.
On est loin des 30 000 euros que nous revendiquons. C’est pour cela que nous avons ensuite manifesté notre colère dans les rues de Boulogne- Billancourt. Le gouvernement n’a rien trouvé de mieux que de nous envoyer les gardes mobiles. Ceux-ci ont usé de violence et menacé d’employer des gaz lacrymogènes contre des manifestants pourtant pacifiques.
Le gouvernement fait moins de zèle contre les patrons voyous. Renault et PSA sont responsables de la fermeture de New Fabris car ce sont eux qui ont décidé du jour au lendemain d’arrêter de travailler avec New Fabris, alors que nous travaillons à 90 % pour ces 2 sociétés, et cela depuis des dizaines d’années.
Nous continuons donc notre lutte, bien déterminés à obtenir notre dû. Dans l’après midi, M. Estrosi a annoncé vouloir nous recevoir lundi 20 juillet. Mais nous attendons autre chose de cette rencontre que des CTP (Contrat de Transition Professionnelle). Le gouvernement a su trouver des milliards d’euros pour les constructeurs automobiles ou des centaines de millions pour les équipementiers. Il n’y a pas de raison qu’il n’y ait que les patrons qui touchent cet argent et pas les salariés. 30 000 euros pour les 366 salariés de New Fabris, cela ne représente que 11 millions d’euros.
Nous nous adressons également à tous les salariés des entreprises menacées de licenciement ou de fermeture. D’abord à ceux de Nortel à Chateaufort (Yvelines) et de JLG à Tonneins (Lot-et-Garonne) qui, comme nous, ont menacé de faire sauter leur entreprise pour se faire entendre. Nous nous adressons aux salariés des entreprises de la Vienne touchés par les licenciements : Valéo, Aubade, Isoroy, Magneti-Marelli, Fenwick-Linde … Mais aussi à tous les autres : à ceux de Continental, Good Year, Mecacorp, SKF, Heuliez, Hewlet- Packard, Alcatel-Lucent, Michelin, Air France, Marrionaud, DHL, Chafoteaux et Maury, ABB, Molex, Altran et bien d’autres. La liste est hélas trop longue pour les citer tous. Nous nous adressons à eux pour que nous disions tous ensemble NON à ces dizaines ou centaines de milliers de licenciements. Tous ensemble, nous pouvons nous faire respecter : pour obtenir de meilleures primes et conditions de départ, mais aussi pour arrêter cette vague de licenciements et pour garder nos emplois.
L’union fait la force. Alors battons nous tous ensemble !
Vous pouvez nous contacter en écrivant à : newfabrisenlutte yahoo.fr
Châtellerault, jeudi 16 juillet à 20h
New Fabris, l’été de tous les dangers
Depuis début juillet, les 366 ouvriers de New Fabris, constructeur de pièces automobile pour Renault et PSA, menacent de faire sauter l’usine s’ils n’obtiennent pas une prime de licenciement de 30 000 euros chacun.
Les ouvriers de New Fabris ont accepté, au cours d’une assemblée générale, lundi 20 juillet, de retirer les bonbonnes de gaz, placées devant l’usine de Châtellerault (Vienne). C’était un préalable imposé par Christian Estrosi, le ministre de l’Industrie, qui refusait toute rencontre « sous la menace », de peur que d’autres salariés dans la même situation suivent cet exemple. Les New Fabris n’ont pourtant pas abandonné leurs revendications et ce rendez-vous prévu mercredi 22 juillet a pour seul objectif d’obtenir que le gouvernement fasse pression sur Renault et PSA, afin que chacun des deux donneurs d’ordre leur versent une prime de départ de 15 000 euros par personne. Le résultat de cette rencontre sera déterminant pour la suite des événements, et « si à l’issue de la réunion au ministère, il n’y a rien de concret concernant les primes, une demi-heure après, les bouteilles seront sur les toits », déclarait le délégué CGT, Guy Eyermann.
Ils ont par ailleurs appelé les boites en lutte de l’automobile à prendre contact avec eux.
Depuis début juillet, l’incandescence de la lutte sociale, la révolte désespérée des 366 ouvriers de New Fabris font la une des médias et alimentent le feuilleton estival et dramatique de l’impasse économique dangereuse dans laquelle les salariés sont précipités. Les rôles sont parfaitement distribués : ouvriers et personnels méprisés par l’actionnariat et le gouvernement, appareils de directions syndicales nationales semblant inaudibles, émotion et désespoir, nouvelle étape dans la radicalisation avec la menace maintenue de détruire l’usine au 31 juillet. Et après ?
Il manque néanmoins deux acteurs principaux à ce feuilleton châtelleraudais : le débat politique et la solidarité de la convergence des luttes. Pourquoi des cordons industriels de convergence, regroupant l’ensemble des constructeurs, sous-traitants et équipementiers automobiles, en lutte au niveau national, n’ont-ils pas déjà été organisés ?
Pourquoi le groupe Renault oppose-t-il une grossière fin de non-recevoir aux Fabris, ne proposant que 3 500 euros de prime par personne, mais propose en Bretagne de reprendre SBFM (fonderie du groupe ZEN, comme Fabris d’ailleurs), sans perte d’emplois ?
La pauvreté du débat politique sur la compréhension de cette crise et l’absence de propositions concrètes sur le Châtelleraudais soulignent l’opportunisme inutile des décideurs politiques de cette région.
La réalité immédiate pour ces ouvriers et employés est le Pôle emploi - autre nom de la fourrière pour humains - et une période de chômage irrémédiable, longue, difficile, qui exigera des sacrifices douloureux.
Châtellerault sait très bien que son bassin d’emploi est condamné. Dépasser les moments de mobilisations initiaux pour arriver à un projet durable demanderait un réel débat social, politique, démocratique, environnemental avec, bien sûr, la participation, la consultation et le respect des choix de la population. Un véritable projet ancré dans le concret que la population pourrait construire et s’approprier.
Guy Besse
* Paru dans Tout est à nous n° 18 du 23 juillet 2009.
Solidarité avec les New Fabris ! (CGT PSA Poissy)
Mardi 07 juillet, prés de 150 salariés de l’usine NEW FABRIS sont venus manifester leur colère devant les bureaux du siège à Poissy.
Dans cette usine située à Châtellerault, les ouvriers fabriquaient des collecteurs d’échappement pour Peugeot et Renault. Leur usine a été mise en redressement judiciaire, un repreneur devait reprendre le site mais Peugeot et Renault ont décidé que l’usine devait fermer, et ils n’ont plus passé de commande.
Les 366 salariés de New Fabris ont reçu leurs lettres de licenciement avec les indemnités légales de licenciement (entre 2 000 et 5000 euros en fonction de l’ancienneté). Ils considèrent que c’est Peugeot et Renault, en tant que donneur d’ordre, qui sont les vrais responsables de leurs licenciements.
C’est donc pour cela qu’ils sont venus manifester au pole tertiaire et à l’entrée de l’usine à Poissy pour demander une prime de dédommagement de 30 000 Euros par personne.
La fermeture de New Fabris n’est pas un cas isolé. L’exemple de l’usine LEAR qui fabrique les sièges est significatif. Jusqu’en juin 2009 il y avait une usine à Lagny qui fabriquait les sièges pour Peugeot Citroën Aulnay et une autre à Cergy qui travaillait pour Poissy. La direction de Peugeot a demandé aux fournisseurs de se regrouper. Il n’y a donc plus qu’une seule usine à Cergy qui travaille pour 2 sites. Et la plupart des 250 ouvriers de Lagny ont été licenciés.
La liste des entreprises sous-traitantes qui licencient n’arrête pas de s’allonger : THYSSEN KRUPP, SONAS, TREVES, RENCAST, KEY PLASTIC, etc. et même FAURECIA qui est une filiale de PSA.
Dans toutes ces usines, il y a des grèves, des manifestations contre les licenciements ou pour obtenir des primes de départs plus importantes. L’exemple le plus connu est celui de Continental. Pendant 2 mois, les 1200 salariés de l’usine de Clairoix se sont mobilisés pour faire pression sur Continental et le gouvernement. Finalement ils ont obtenu une prime comprise entre 50 000 et 100 000 euros et des conditions de départ en préretraite ou de reconversion plus favorables.
Peugeot et Renault ont reçu 6 milliards d’aides de l’Etat et les équipementiers 600 millions. Devant les caméras, les constructeurs se sont engagés à maintenir les emplois et à investir. Mais c’est tout le contraire qui se passe.
La CGT est solidaire des luttes menées par les sous traitants. Nous sommes tous concernés par la situation des salariés des entreprises sous traitantes. Les fermetures et les licenciements dans ces entreprises ne protègeront pas les emplois à Poissy. Tout ce qui s’est passé ces dernières années nous le prouve. De 11 000 salariés embauchés en 1995, on se retrouve aujourd’hui à moins de 6 000 salariés. Et la production d’un bon nombre de pièces (les sièges, la câblerie, l’usinage des moteurs, l’assemblage des pare-chocs, les roues …) est aujourd’hui externalisée. La direction n’envisage pas du tout de rapatrier ces productions sur le site.
Pour fabriquer les voitures c’est le travail de tous les salariés de Peugeot et des sous-traitants qui est indispensable.
La ville de Poissy et l’usine en état de siège.
Lorsque les manifestants de New Fabris sont arrivés le matin devant le pole tertiaire, la police et un important déploiement de CRS avaient bloqué toute la circulation dans Poissy. Une délégation a été reçue par la direction de Peugeot mais cela n’a rien donné. Ensuite, à 14h30 les manifestants se sont dirigés vers l’entrée de l’usine porte de Poissy pour discuter avec les salariés de Peugeot de leur situation. Ils se sont retrouvés face à un cordon de CRS qui bloquaient le rond point du parking B5. Les CRS empêchaient les ouvriers de l’équipe 12 de sortir en voiture (ils ont du traverser l’usine pour sortir porte d’Achères). Les salariés de l’équipe 22 qui étaient en voiture ne pouvaient pas rentrer dans l’usine. Le même dispositif était en place à la porte d’Achères. Certains cars de ramassage étaient bloqués dans Poissy, et pour la sortie de l’équipe 12, ils manquaient.
En demandant l’intervention des forces de l’ordre, la direction de Peugeot a créé un énorme bouchon dans toute la ville de Poissy et aux alentours. Elle a aussi crée une grosse pagaille dans tous les ateliers au changement d’équipe.
A 150 les manifestants de New Fabris ont mis en panique la direction de PSA. Leur lutte et leurs revendications sont légitimes. Nous en sommes solidaires !
CGT PSA Poissy
Poissy le 8 juillet.