Les « Continental » défilent pour l’arrêt des poursuites contre 7 d’entre eux
PARIS, 24 juin 2009 (AFP) - Plusieurs centaines de salariés de l’usine Continental de Clairoix (Oise), qui doit fermer prochainement, ont manifesté mercredi à Paris pour réclamer la relaxe de sept d’entre eux, poursuivis après le saccage le 21 avril de bureaux de la sous-préfecture de Compiègne.
Ces sept salariés, parmi lesquels se trouve Xavier Mathieu, délégué CGT et leader de la mobilisation des « Conti », sont convoqués le 17 juillet devant le tribunal de grande instance de Compiègne. Selon le procès verbal de convocation en justice envoyé à Xavier Mathieu et daté du 5 mai, que l’AFP a pu lire, celui-ci est poursuivi pour « destructions en réunion » et « avoir détruit des biens au préjudice de l’Etat ».
Xavier Mathieu a reproché à la fin de la manifestation aux secrétaires généraux de la CGT Bernard Thibault et de la CFDT François Chérèque de ne pas avoir manifesté aux côtés des salariés. « Les Thibault, les Chérèque ne sont pas là (...) Il faudrait leur dire que c’est eux qui devraient être là aujourd’hui et ils préfèrent frayer avec le gouvernement », a-t-il lancé au micro.
En revanche, Oliver Besancenot ainsi que le député PS de la Seine-Saint-Denis Claude Bartolone ont rejoint les manifestants à leur arrivée près du ministère.
Les manifestants, 800 selon les syndicats et 600 selon la police, sont arrivés en train à la gare du Nord puis ont marché jusqu’à la place Vendôme, où se situe le ministère de la Justice. Ils ont finalement été bloqués rue de la Paix, à l’angle de la place. Sur la banderole de tête, on pouvait lire : « Patrons voyous protégés, ouvriers licenciés... condamnés ? Arrêt des poursuites contre nos sept camarades ». Les manifestants n’ont pas pu déposer leur motion au ministère, comme ils le souhaitaient, à cause du changement de ministre mercredi. Les responsables syndicaux ont indiqué qu’ils contacteraient dès jeudi le cabinet de Michèle Alliot-Marie, qui succède à Rachida Dati.
La motion réclame « la fin des poursuites contre nos sept camarades et la relaxe pour eux ». « Tout laisse à penser que l’acharnement contre nos sept camarades vise à nous punir (...) d’avoir refusé le sort de victimes consentantes », selon le texte, qui ajoute : « nous sommes conscients qu’à travers les poursuites contre nos sept camarades ce sont tous les ouvriers de ce pays à qui on voudrait faire peur ».
« Si l’Etat ne veut plus entendre parler des Continental, il suffit de relaxer les sept. Après, les Conti pourront partir en vacances tranquillement », a assuré Xavier Mathieu, interrogé par l’AFP. L’usine de pneu Continental de Clairoix, qui comptait 1.120 salariés, est la plus grande usine fermée depuis le début de la crise.
ctx/vdr/bma
EDF : enjeu syndical
Plus de 200 salariés, militants syndicaux de la CGT en grande majorité, sont menacés de sanctions graves par les patrons d’EDF SA.
200 salariés menacés de sanctions graves : c’est évidemment un chiffre énorme, qui montre la volonté d’affaiblir et d’intimider durablement le mouvement syndical au sein d’ERDF-GRDF. Plusieurs d’entre eux ont été convoqués par la police dans le cadre d’enquêtes préliminaires visant les coupures de courant réalisés dans le cadre de la grève. La police recherche les salariés qui seraient intervenus sur l’outil de travail. Et, dans le même temps, les salariés en grève dans les centrales nucléaires sont requis pour se rendre au travail, sous peine de sanctions graves, sous prétexte d’une mise en danger du réseau en cas de menace de canicule.
Cerise sur le gâteau ultralibéral, les fédérations CGT et FO sont assignées au TGI de Bobigny, le 26 juin, pour une remise en cause des préavis permettant aux salariés du nucléaire de continuer la grève de ceux d’ERDF-GRDF. Cette entreprise, dont le capital est détenu majoritairement par l’Etat, déploie un arsenal antigrève très violent. C’est une attaque frontale contre le secteur industriel le plus syndiqué de ce pays.
Pourtant, les fédérations concernées semblent totalement apathiques : la CGT a lancé une pétition et FO a publié un communiqué. Espèrent-elles encore que la négociation fera reculer le gouvernement et la direction de l’entreprise ? Cette stratégie est pourtant largement questionnée, dans les syndicats CGT en particulier, tant est grand le sentiment qu’elle a mené à une série de défaites. Aujourd’hui, seuls la fédération SUD-Energie et certains syndicats CGT appellent à une riposte à la hauteur.
Bien sûr, la situation est difficile, mais la résistance remarquable des agents des centrales nucléaires, qui continuent à se battre sur les revendications de tous, leur sang froid face aux menaces patronales sont pourtant un important point d’appui. Organiser une montée nationale à Paris, le 26 juin, paraissait tout à fait possible. Organiser un front intersyndical contre la répression et pour nos revendications, qui donne des perspectives pour tenir pendant les vacances, est attendu par les équipes syndicales, par les salariés qui ont été dans la lutte.
Assurément, ce qu’il va se passer dans les semaines qui viennent à EDF-GDF sera très important dans les rapports de forces entre patronat et mouvement ouvrier au niveau national. C’est donc un enjeu qui concerne l’ensemble du mouvement syndical, social et la gauche politique.
Paco Lélec
* Paru dans « Tout est à nous » n° 14 du 25 juin 2009.
Besancenot vient soutenir les salariés de la fonderie morbihannaise SBFM
CAUDAN (Morbihan), 23 juin 2009 (AFP) - Le dirigeant du NPA Olivier Besancenot s’est rendu mardi pour la quatrième fois en moins d’un an dans le Morbihan pour soutenir les salariés de la Société bretonne fonderie et mécanique (SBFM), inquiets de l’offre de rachat récemment déposée par un groupe espagnol.
Accueilli à l’aéroport de Lann-Bihoué par 500 des quelque 550 salariés de la fonderie, selon une source syndicale, M. Besancenot a assisté à leur assemblée générale sur le site de l’entreprise à Caudan, près de Lorient.
« Quand on voit l’argent dépensé pour le ’show’ de Nicolas Sarkozy à Versailles, 450.000 euros pour 45 minutes de blabla, ça fait 1 000 euros la minute, alors que des gens dans le même temps se battent pour leur emploi », a-t-il souligné.
Les salariés en grève depuis une semaine multiplient les actions depuis l’annonce du tribunal de commerce de Lyon sur le nom de l’éventuel repreneur, CIE Automotive.
Une table-ronde réunissant des représentants de CIE Automotive et des constructeurs automobiles Peugeot et Renault, principaux clients de la SBFM, est prévue vendredi à la préfecture de Vannes. Selon la CGT, le plan de reprise du groupe espagnol, basé à Bilbao (Pays basque espagnol, impliquerait « 220 licenciements » dans une entreprise qui compte 550 salariés, et qui fournit des collecteurs d’échappement à PSA et à Renault.
En redressement judiciaire depuis novembre 2008, le sort de l’entreprise, héritière des Forges d’Hennebont qui a compté jusqu’à 1.600 salariés, sera scellé le 30 juin par le tribunal de commerce de Lyon, siège du groupe italien Zen, son propriétaire.
cor-cal/lby/lln