Un Belge du NPA, seul étranger tête de liste aux Européennes
LYON, 27 mai 2009 (AFP) - Raoul-Marc Jennar, 62 ans, qui conduit aux Européennes la liste du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) dans la circonscription du Sud-Est, cultive une singularité par rapport à toutes les autres têtes de liste de l’Hexagone : il est le seul étranger.
« Je suis en France comme un poisson dans l’eau et parfois il me sort complètement de la tête que je suis Belge », confie ce jovial Wallon. « On me rappelle parfois mes origines parce que j’ai un accent quand je dis huit », ajoute malicieusement ce novice de la politique française, qui vit depuis 2003 dans un petit village des Pyrénées-Orientales.
Depuis 1993, M. Jennar peut voter et être éligible en France pour les élections municipales et européennes, comme tous les autres ressortissants communautaires résidant dans un Etat membre dont ils ne sont pas citoyens. Quand on évoque devant lui le précédent de l’ex-coureur automobile finlandais Ari Vatanen, réélu en 2004 à Strasbourg sur la liste UMP, M. Jennar répond qu’il n’est qu’« un modeste militant, pas un as du sport ». Et savoir qu’il est le seul non-Français éligible le 7 juin « ne le préoccupe pas plus que ça ».
Né dans les faubourgs de Charleroi au sein d’une famille ouvrière, dans une région de charbonnages et de corons, Raoul-Marc Jennar dit avoir trouvé « chaussure à son pied » avec le NPA. Au gré de ses meetings de campagne, il espère « montrer qu’une autre Europe est possible », fustigeant l’actuelle Union européenne qui, selon lui, « légalise le dumping social, fiscal et environnemental ». Des grandes grèves belges de 1960, qui l’ont « profondément marqué » à l’adolescence, émergent les « premières bribes » d’une conscience politique qui le pousse encore aujourd’hui à se définir comme « rebelle et non violent ». Il s’oppose à la guerre du Vietnam, milite pour la dépénalisation de l’avortement, « fait » Mai 68 à Paris dont il tirera un livre et sera objecteur de conscience.
Un temps engagé dans la gauche antilibérale belge, ce docteur en science politique se détournera de l’extrême gauche locale, la trouvant « trop engluée dans des thèses dogmatiques » entre « exégèses de Mao et de Marx ». Enseignant un temps, collaborateur au gouvernement et au Parlement belge avant d’être consultant pour de grandes institutions internationales, M. Jennar sera co-auteur et signataire en octobre 2004 « de l’appel des 200 pour un non de gauche » au traité constitutionnel européen. Dans son ouvrage « Europe, la trahison des élites », primé en 2004 par les Amis du Monde Diplomatique, il dénonce la soumission de l’UE aux intérêts des grands groupes industriels et financiers.
Chantre de l’altermondialisme, il sera en 2007 l’un des porte-parole de José Bové lors de la campagne présidentielle. Séparé de son épouse, Raoul-Marc Jennar a une fille et deux garçons.
Les derniers sondages attribuent au NPA pour le 7 juin quelque 6% des intentions de vote.
dfa/jeb/so/phi
Par Daniel ABELOUS
« Besancenot et la filière corse »
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C’est l’ouverture à la mode Besancenot : un rapprochement avec les « patriotes » corses.
Présent hier soir à Bastia (Haute-Corse) pour un meeting, le facteur du Nouveau Parti anticapitaliste a profité de son passage sur l’Ile de Beauté pour sceller son alliance avec les indépendantistes, ses nouveaux amis politiques. Car le NPA compte bien bénéficier d’une partie des voix nationalistes pour obtenir au moins un élu lors des élections européennes du 7 juin dans la grande région du Sud-Est.
Entre les trotskistes et la Corse, c’est une vieille histoire de compagnonnage. Elle remonte aux temps où, dans les années 1970-1980, la presse indépendantiste était en vente à la Ligue communiste révolutionnaire. Le NPA de Besancenot a pris la suite et garde, selon Christophe Bourseiller, spécialiste de l’extrême gauche, « une empathie pour tous les mouvements indépendantistes, des Corses aux Guadeloupéens du LKP ».
Visiteur régulier des journées nationalistes de Corte l’été, Olivier Besancenot était hier soir l’hôte d’Alain Mosconi, qui figure en troisième position sur la liste. Responsable marin du Syndicat des travailleurs corses (STC), proche des milieux indépendantistes, Mosconi fait, dit-on, « la pluie et le beau temps sur le port ». « Nous avons l’anticapitalisme et le droit à l’autodétermination du peuple corse en commun », justifie le facteur, avec l’emblématique drapeau à la tête de Maure derrière lui. Le goût de l’action radicale aussi. Personnage contesté, y compris au sein du STC, Mosconi a été en septembre 2005 la figure de proue du détournement du navire « Pascal Paoli » vers Bastia avant de provoquer l’intervention du GIGN. Qui trouvait-on à l’époque dans le comité de soutien ? Un certain Besancenot, qui clame « son admiration » pour le « mutin »…
« Son discours sur la reconnaissance de notre peuple et de notre nation est intéressant »
Mais hier soir, Mosconi n’est pas seul sous le chapiteau planté près d’une plage. Edmond Simeoni, un des « pères » du nationalisme corse, est là. Des militants du STC et de Corsica Libera, qui regroupe à l’Assemblée territoriale une partie de la nébuleuse indépendantiste, ont fait le déplacement au côté du sulfureux Jean-Guy Talamoni, considéré par les uns comme « le porte-serviette des cagoulés » et par les autres comme « une incarnation du nationalisme à visage humain ». En 2007, cette figure (qui s’est invitée récemment dans la villa corse de Christian Clavier…) avait accordé son parrainage d’élu au facteur pour la présidentielle. A l’époque, l’« historique » Alain Krivine avait servi de rabatteur. « Je ne défends pas le programme de Besancenot, mais son discours sur la reconnaissance de notre peuple et de notre nation est intéressant », admet Talamoni. Bien en vue aussi, les militants de A Manca nationale (la Gauche nationale), un groupuscule indépendantiste issu, il y a dix ans, d’une scission du FLNC. Si tout recours à l’action armée et à la clandestinité est exclu, les objectifs n’en restent pas moins clairs et portent entre autres sur « le rapprochement puis la libération des prisonniers politiques corses ». « Et de tous les prisonniers, Yvan Colonna (NDLR : condamné pour l’assassinat du préfet Claude Erignac) compris », souligne Serge, l’un de ses fondateurs.
Il en faudra plus pour ratisser les voix nationalistes. Sur 800 chaises installées hier soir, les trois quarts sont restées vides. « Veille de Pentecôte, tout le monde est rentré au village » explique-t-on.
Par Eric Hacquemand
* Le Parisien du 31 mai 2009.
Meetings
1200 personnes à Nantes
Forte affluence au meeting de Rézé près de Nantes mardi soir, 26 mai 2009.
Devant une salle remplie et chaleureuse, Olivier Besancenot et Laurence Debouard, tête de liste NPA dans la grande région ouest ont pu développer les axes de la campagne européennes de notre partie.
Dans un contexte peu propice aux réunions publiques, vu le peu d’intéret porté sur la campagne des européennes, ce meeting est une bonne nouvelle. Il témoigne de la sympathie que nous rencontrons et de l’audience de nos propositions.
A quelques jours du vote, c’est aussi le signe de l’essor de la campagne du NPA.
400 à Guéret...
Le NPA, le temps d’un meeting, prend la mairie de Guéret en l’habillant des couleurs de la lutte sociale.
Après la bataille des services publics et ses boules de neige en 2005, Olivier Besancenot et Christian Nguyen, tête de liste NPA sur la grande région Massif Central- Centre se sont de nouveau retrouvés à Guéret, où ses 15 000 habitants ont pris une charge forte et symbolique avec le meeting du 27 mai 2009. Devant une salle chaleureusement décorée, c’est 400 personnes qui l’ont totalement remplie et électrisée jusque dans la rue pendant les interventions offensives, drôles et émouvantes des différents intervenant-es.
C’est la démonstration que le NPA est au cœur de la campagne réelle, celle de l’ensemble des salariés rencontrés dans la journée à Châteauroux puis à La Souterraine, des jeunes et de la population dans son ensemble qui ne veulent pas payer la crise des capitalistes.