Il aura suffi qu’une demi-douzaine de patrons soient retenus - quelques heures ! - par leurs salariés pour que se déchaîne une vaste campagne politico-médiatique sur les « séquestrations », les « prises d’otages », le « climat de violence » et les « atteintes à l’Etat de droit » !
Et même ceux qui, à gauche, affirment « comprendre » les salariés en colère se croient obligés de s’en démarquer et de condamner ces formes d’actions. Eh bien, pas nous !
Des dirigeants et des actionnaires qui se goinfrent de stock-options, de dividendes, de bonus et de parachutes dorés, quand de plus en plus gens ordinaires connaissent des fins de mois difficiles : ça, c’est violent ! Des salariés qui ont trimé dix, vingt ou trente ans pour des salaires médiocres, qu’on vire du jour au lendemain, qui se retrouvent sur le carreau, au cœur de régions sinistrées, sans espoir de retrouver un emploi : ça c’est violent ! Des travailleurs usés, abîmés par les cadences et le stress, qui meurent au travail, soit par accident, soit par suicide : ça c’est violent ! Des « cadres stratégiques », envoyés par la multinationale, qui débarquent dans une entreprise, sortent moult chiffres et graphiques, font bien comprendre aux salariés qu’ils ne sont qu’un « coût de production » à réduire d’urgence, et qui annoncent brutalement la fermeture du site, puis repartent sévir ailleurs : ça, c’est violent !
Lorsqu’en désespoir de cause, parce qu’ils n’ont plus rien à perdre, par sursaut de dignité aussi, des salariés décident de « retenir » leur patron - le plus souvent uniquement pour obtenir l’ouverture de négociations - imagine-t-on seulement la somme de souffrances et d’exaspérations, face à la rapacité et à l’arrogance patronales qu’il leur faut, pour passer à l’acte ?
Alors, franchement, comme ils sont vraiment dérisoires les cris d’orfraies des bonnes âmes hypocrites qui confondent les débats policés et mondains qu’elles affectionnent avec… la lutte de classe !
Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA)
Le 14 avril 2009
Déclaration d’Olivier Besancenot. La direction de Caterpillar doit cesser ses provocations !
Provocations et répression : la direction de Caterpillar ne recule devant rien ! Caterpillar c’est 3.56 milliards de bénéfices en 2008 733 licenciements annoncés en 2009.
La direction de l’entreprise Caterpillar vient de démontrer son mépris pour les négociations, qu’elle s’est vu imposée par la mobilisation des salariés des sites de Grenoble et d’Echirolles, et notamment par la retenue de quatre dirigeants de l’entreprise. La direction de Catrepillar a remis en cause, le mercredi 15 avril, les quelques « avancées » arrachées lors des négociations et pratique le chantage pour que leurs organisations et les salariés accepetent ses conditions, faute de quoi ce serait bien 733 licenciements et non plus 600 comme annoncés il y a peu. De plus, les dirigeants de l’entreprise ont fait appel aux forces de l’ordre qui se sont déployés sur le site d’Echirolles, prêtes à intervenir contre les travailleurs mobilisés. Et 9 salariés en lutte depuis un mois sont assignés en justice. Motif : « entrave à la liberté de travail » ! De quel « liberté du travail » peut-il s’agir quand la direction de Caterpillar montre la porte de sortie aux travailleurs ? Le NPA qui soutient, depuis le début, la mobilisation des salariés contre le plan de licenciements de la direction, exige l’abandon de toute poursuite contre les neuf salariés poursuivis et de tous les licenciements annoncés par la direction.
Le 16 avril 2009.
Les gaziers et électriciens en lutte victimes de la répression
Communiqué du NPA
Dans le cadre du mouvement social en cours des gaziers et électriciens, entamé après une grève victorieuse des gaziers à Fos-sur-Mer et à Montoire fin mars sur les salaires, une centaine d’entre eux, accompagnés par leurs représentants et leurs délégués syndicaux se sont présentés à la Mairie de Paris pour être reçus.
La réponse de la Mairie de Paris a été d’appeler la police et elle est entrain d’embarquer les salariés.
Le NPA condamne l’attitude de la mairie de Paris qui contribue ainsi à la répression du mouvement social.
Depuis fin mars, les salariés de l’énergie ont engagé un mouvement sur la durée qui a donné lieu à une journée d’action et de grève réussie le 9 avril.
Le succès de la grève fin mars qui a permis aux gaziers d’obtenir une prime de 1300 euros, 5% d’augmentation et a entraîné l’abandon par le PDG et le directeur général de Suez-France de leurs stocks-options a bousté la mobilisation dans le secteur de l’énergie sur les salaires, les conditions de travail.
Le NPA soutient cette mobilisation, la journée d’action prévue le 16 avril, et exige la libération des gaziers et électriciens arrêtés à la Mairie de Paris.
Le 15 avril 2009.
Olivier Besancenot rencontre les ouvriers de Toyota le 16 avril
Communiqué du NPA
Les ouvriers de Toyota, à Valenciennes, sont en grève depuis le lundi 6 avril pour exiger le paiement à 100% des jours chômés, une prime de 1000 euros et l’augmentation des salaires.
Ils refusent de faire les frais de la crise et ils ont mille fois raison alors que l’entreprise cumule les bénéfices depuis des années.
Le NPA soutient totalement le mouvement de grève et les revendications des ouvriers de Toyota.
Olivier Besancenot sera présent sur l’entreprise, Parc d’activité de la vallée de l’Escaut, jeudi 16 avril, à partir de 13h30, pour apporter son soutien à leur lutte.
Célanese, non aux licenciements !
Communiqué NPA 64
Le groupe Texan, Celanese, envisage la fermeture d’une usine de production chimique à Pardies (64) malgré des bénéfices conséquents.
Cette décision entraînerait le licenciement de 350 salariés. 1500 emplois indirects seraient de plus menacés sur le bassin de Lacq.
Les hommes et les femmes qui produisent les richesses sont utilisés comme variables d’ajustement afin de garantir des profits toujours plus élevés aux actionnaires.
L’indignation affichée par la classe politique est légitime mais ne saurait suffire. Nous devons répondre par la nationalisation de l’outil de production et la réappropriation des brevets sous le contrôle des travailleurs.
Nos vies valent plus que leurs profits !
Pau, le 15 avril.
Le 15 avril 2009.
L’équipementier automobile Trèvesannonce la fermeture de deux sites
Communiqué d’Yvan Zimmermann, tête de la liste NPA aux élections européennes dans la circonscription Grand Est
L’équipementier automobile Trèves a annoncé vendredi 10 avril lors d’un comité de groupe la fermeture de deux de ses sites dont le site PTPM d’Aÿ dans la Marne.
Après une première vague de licenciements en 2007, et l’hypothèse d’un nouveau plan social en début d’année 2009, les 133 travailleurs du site avaient obtenus fin mars, après un premier conflit dur (séquestration, grève de la faim) un moratoire sur le projet de plan social.
Après le coup de massue de l’annonce de la fermeture, la colère des travailleurs de PTPM est plus que légitime quand l’on sait notamment que cette entreprise bénéficie en ce moment même de mesures de chômage partiel avec une participation financière de l’Etat, que le groupe Trèves, un des premiers à bénéficier d’une dotation du nouveau Fonds de modernisation des équipementiers automobiles venait tout juste de recevoir 55 millions d’Euros en contrepartie de l’engagement de ne pas fermer de sites industriel ou encore que lors de son installation à Aÿ en 1990 le groupe Trèves avait bénéficié d’aides de la Région, du Département et de la commune !
L’exemple de PTPM et de tant d’autres ne peuvent qu’accroitre la colère sociale qui s’exprime aujourd’hui à travers l’hexagone. Le capital n’a pas de morale, et malgré les belles déclarations du gouvernement et N.Sarkozy, rien ne vient l’entraver dans l’utilisation imbue de fonds publics !
Leur crise se sont nous tous, salariés des donneurs d’ordre comme PSA, des équipementiers et plus généralement tous les salariés qui tous les jours continuons d’en faire les frais.
C’est de tout cœur, pour connaître des situations semblables comme ouvrier chez PSA, que j’apporte tout mon soutien et ma solidarité aux salariés de Trèves et que je m’emploierai de toutes mes forces à faire connaître leur situation comme j’essaierai de contribuer à la mobilisation la plus large dans l’unité afin que chaque usine ne reste pas isolée dans son combat, pour imposer, dans la rue et dans les urnes, l’interdiction des licenciements !
Non au chômage à Arcelor-Mittal
Communiqué du NPA
Après avoir fermé Gandrange, le PdG d’Arcelor-Mital s’attaque maintenant à l’aciérie de Florange et prévoit de mettre au chômage pendant plusieurs mois la moitiés des salariés du site, avec les répercussions dramatiques pour les sous-traitants.
Prétextant un ralentissement de l’activité et malgré les 9 milliards de dollars de bénéfices, Arcelor-Mittal veut faire payer la crise aux salariés. Déjà échaudés par la fermeture de Gandrange, malgré les promesses, non tenues de N. Sarkozy, les salariés craignent, à terme, la fermeture de ce site.
C’est pourquoi, plusieurs centaines d’entre eux ont interrompu la réunion du comité d’entreprise extraordinaire, aujourd’hui 9 avril, en exigeant une date de reprise de l’activité.
Le NPA soutient la mobilisation des sidérurgistes contre la fermeture du site de Florange et exige le paiement à 100% des jours de chômage. Ce n’est pas aux salariés de payer la crise mais aux requins de la finance et de l’industrie qui, à longueur d’année, font des profits sur le dos des salariés avant de vouloir les virer en fonction de la conjoncture économique.
Le temps est venu d’agir collectivement, en associant les salariés de tous les sites concernés d’Arcelor-Mittal, pour bloquer les projets patronaux de destruction de l’emploi.
Le 9 avril 2009.
Chômage ras le bol
Communiqué du NPA
Sur les deux premiers mois de l’année 2009, les satistiques officielles enregistrent 170 00 chômeurs de plus.
Le chômage frappe durement les jeunes, mais pas seulement. La totalité de ceux et celles qui postulent pour un emploi stable à temps plein, en tenant compte de ceux qui ont été rayés des listes, excède très largement les 2,3 millions de chômeurs officiellement reconnus.
Des régions entières sont frappées et deviennent des déserts du point de vue de l’emploi. A tous les plans sociaux frappant les grandes enreprises s’ajoutent des myriades de licenciements chez les sous-traitants et les petites entreprises.
Les discours lénifiants de N. Sarkozy et de son entourage sur le soi-disant plan de relance ce n’est que bonnes paroles et poudre aux yeux. Les salariés de Continental l’ont expérimeté par eux-mêmes quand ils sont venus à Paris et ont été reçus à l’Elysée, mercredi 25 mars. Toutes les mesures législatives et fiscale en faveurs des patrons et des 6 à 7% de la population, qui tient le haut du pavé, restent en place.
Les propos de Geoffroy Roux de Bézieux, président de l’Unedic au titre du MEDEF et ancien dirigeant de l’association « Croissance plus » sur la comparaison des rythmes de croissance du chômage entre 1993 et aujourd’hui tombent complètement à côté de la plaque et sont surtout destinés à noyer le poisson.
Il faut lutter ensemble, salariés et chômeurs, pour la levée du secret bancaire, commercial et industriel, l’ouverture de compte des entreprises qui licencient, l’interdiction des licenciements, l’augmentation des minimas sociaux et des indemnités de chômage qui devraient être versées à tous les chômeurs.
Le 26 mars 2009.
Continental : l’arnaque patronale
Déclaration d’Olivier Besancenot et de Christine Poupin, tête de liste NPA dans le Nord-Ouest
Grugés par la direction de l’entreprise, les 1120 salariés de Continental à Clairoix dans l’Oise en ont gros sur la patate.
Après avoir accepté, en 2007, le retour aux 40 heures pour sauver l’entreprise, les voilà foutus à la porte. Marché de dupes à l’évidence !
Des secteurs entiers profitent de la crise du capitalisme pour épargner les actionnaires, augmenter leurs dividendes, notamment dans les entreprises du CAC 40 qui continuent à engranger des profits et faire payer la crise aux salariés.
Le NPA soutient les salariés de Continental dans les actions qu’ils mèneront pour bloquer la fermeture de cette entreprise.Il n’ y a rien à attendre du MEDEF si ce n’est des mauvais coups, rien à attendre de Nicolas Sarkozy le démagogue dont les promesses de campagne électorale sur le pouvoir d’achat n’étaient destinées qu’à détourner des voix à son profit.Il faut interdire les licenciements.
Il est intolérable que des entreprises qui ont bénéficié de subventions publiques en profitent pour licencier.
Seule la lutte, la mobilisation interprofessionnelle, la grève permettra d’imposer au MEDEF, au gouvernement cette exigence. La lutte victorieuse en Guadeloupe, en Martinique montre qu’au-delà des journées de mobilisation réussies comme le 29 janvier, il faut ancrer dans la durée la mobilisation interprofessionnelle.
C’est l’exigence qu’il faudra faire valoir au lendemain de la grève générale du 19 mars.
Le 12 mars 2009.
Besancenot : « Une révolte légitime de salariés à bout »
Propos recueillis par Cécile Amar.
Le Journal du Dimanche
Olivier Besancenot, en grève lui-même à La Poste, comprend les actions des salariés de Sony, qui ont séquestré leur patron toute la nuit de jeudi à vendredi.
Le leader du NPA explique au Journal du Dimanche pourquoi des conflits minoritaires et radicaux se multiplient, pour « l’honneur ». « L’unité et la radicalité, ce sont des bons mots d’ordre », affirme l’ancien porte-parole de la LCR.
Le PDG de Sony retenu par les salariés, c’est le symbole des nouveaux conflits ?
C’est comme pour le patron de Continental qui se prend des oeufs, c’est une révolte légitime de salariés à bout. Ils sont traités comme des moins que rien, exploités et virés. Nous, si on occupe le siège de La Poste jusqu’à ce qu’on soit reçus, c’est la même chose. Des milliards d’euros volent au-dessus de nos têtes et on n’en voit jamais la couleur... C’est un mouvement qui s’étend et se radicalise. L’unité et la radicalité, ce sont de bons mots d’ordre. Dans le camp d’en face, ça se radicalise aussi. Les patrons disent : « On ne lâchera pas. » Ceux qui sont responsables de la crise sont renfloués par les deniers publics et les salariés doivent se serrer la ceinture. Alors, forcément, l’air du temps reprend de la couleur.
Pour l’instant, à La Poste, vous avez obtenu quel résultat ?
Aucun pour le moment. La direction nous envoie plus souvent au tribunal et au commissariat qu’à la table de négociations. Ils veulent nous mettre la tête sous l’eau. Mais cette grève est à l’image d’autres conflits en ce moment, radicaux mais déterminés, qui ne lâchent rien. Ils se font sur des ressorts autres que comptables, sur la fierté, la dignité. Un gréviste m’a dit au début du mouvement : « Je ne suis pas sûr qu’on puisse gagner grand-chose, mais je veux relever la tête, je ne suis plus une machine à trier. » Et quand vous gagnez 1150 euros et que chaque jour de grève vous coûte 50 euros, vous ne pouvez pas arrêter sans avoir rien obtenu. La seule issue, c’est qu’on obtienne des victoires sociales. Le gouvernement peut lâcher, il l’a montré dans l’éducation ou en Guadeloupe.
La Guadeloupe, c’est un modèle ? Domota, votre nouveau Malcolm X ?
Domota est une grande figure, il a fait un sans-faute. Le LKP est un exemple à suivre et à méditer. Au-delà de l’histoire coloniale, tout le monde a un point commun avec eux, c’est la spoliation, la « profitation » comme ils disent. Il faudrait faire des collectifs contre la « profitasyon » partout en France.
La « profitation », ça devrait être ça, les mots d’ordre des manifestations du 19 mars ?
Le 19 mars doit être un succès, mais vingt-quatre heures de mobilisation, ça ne suffit pas. Il faut taper plusieurs jours de suite avec le même marteau sur le même clou. C’est là que les organisations syndicales et politiques pourraient s’inspirer de la Guadeloupe. Grâce à la grève générale, l’augmentation des salaires est devenue acceptable !
Madoff en prison, c’est une bonne nouvelle ?
Je ne vais pas verser une larme de crocodile sur Madoff. Mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Il ne faut pas faire le procès d’un seul homme, mais celui du système : le procès du capitalisme dans son ensemble, et pas seulement celui du capitalisme financier. Le capitalisme entrepreneurial célébré par Sarkozy est un anachronisme. D’ailleurs, quand il part en vacances, il ne va pas chez des artisans boulangers ou des plombiers, mais chez Bouygues, Bolloré, chez des chefs de holdings qui sont dans l’industrie et la finance ou chez un milliardaire mexicain, tout récemment.
Comment qualifiez-vous le sarkozysme ?
Comme une politique de classe. Il est élu par 53% des voix mais il agit pour les 6 à 7% qui ont tout le patrimoine. Tout le reste, la surenchère verbale, les commentaires sur son style, je m’en fous. Je le critique sur le fond, sur sa politique de classe menée de manière autoritaire.