Au pays du tout nucléaire…
10 avril 2009
France — Paris, le 10 avril 2009. Petit à petit, le voile se lève sur les pratiques scandaleuses de l’opérateur public d’électricité. Acculée, EDF ne nie plus. La face cachée d’une industrie qui se croit tout permis apparaît au grand jour… Barbouzeries et culture du secret, espionnage et musellement de ses détracteurs, coups bas et mensonges au plus haut niveau… Nucléaire et transparence sont décidemment antinomiques. Le nucléaire est un danger pour la démocratie comme pour l’avenir de notre planète.
La suspension en fin d’après-midi vendredi 10 avril des deux « responsables » chez EDF de ces pratiques inadmissibles ne doit pas exonérer la direction générale de l’entreprise publique et son PDG, M.Gadonneix, de rendre publiquement des comptes. Elle ne doit surtout pas exonérer le gouvernement français d’une remise à plat d’un système énergétique qui appelle naturellement à de telles dérives.
« Si les choses étaient vraies, dans quel pays vivrait-on ? » se demandait lors de l’explosion de cette affaire, M.Borloo, ministre de l’environnement et ministre de tutelle d’EDF. La réponse tombe sous le sens : on vit au pays du tout nucléaire, au pays où EDF et Areva sont rois, au pays ou le Président de la République, M.Sarkozy, peut décider sur un simple coup de tête, sans la moindre consultation ni expertise économique, de la création d’un 2e réacteur EPR, au pays ou les intérêts d’EDF et d’Areva guident ceux du gouvernement.
Il est temps d’avoir enfin un vrai débat démocratique sur la place du nucléaire en France. Le pays a besoin d’une énergie citoyenne, décentralisée et transparente, une énergie qui se mette au service des citoyens et de la planète et non contre eux, une énergie qui relève enfin le défi des changements climatiques.
Affaire d’espionnage : c’était écrit ! Visionnez une ancienne publicité d’EDF : http://www.greenpeace.fr/edf/
EDF nous rend visite
En 2007, EDF diffuse cette publicité ...
Le nucléaire est une nouvelle fois au cœur d’un scandale d’espionnage majeur visant des militants de Greenpeace et qui impliquerait cette fois EDF. Quatre personnes, dont l’un des responsables de la sécurité de l’entreprise publique ont déjà été mis en examen ce mardi 31 mars... Greenpeace s’est constituée partie civile.
Il est inadmissible qu’une grande entreprise publique comme EDF se permette de recourir à de telles méthodes de barbouzes. De quoi a donc peur EDF ? Qu’a-t-elle donc de si grave à cacher ?
Une fois encore, la preuve est faite que le nucléaire ne résiste pas à la transparence et au débat démocratique que nous sommes tous en droit d’attendre sur le système énergétique français.
Aujourd’hui comme hier, le nucléaire propre et sûr est un mythe. Le nucléaire est un modèle dangereux, coûteux et qui est très loin de répondre aux défis des changements climatiques.
En France, les citoyens ont toujours été mis à l’écart des choix qui ont été faits par les hauts responsables politiques. Or, on peut se passer du nucléaire... Promotion des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique sont autant de choix écologiquement, socialement et économiquement porteurs.
Plus que jamais, le débat sur la place du nucléaire en France doit être ouvert.
Dénégations d’EDF : de qui se moque-t-on ?
08 avril 2009
France — Paris, le 8 avril 2009. Selon les révélations du Canard Enchaîné du mercredi 8 avril, l’espionnage dont a été victime Greenpeace ne serait pas qu’informatique. Un hangar servant d’entrepôt de matériel pour l’association aurait lui aussi été espionné. De plus, le recours à des officines privées pour espionner ses détracteurs semble être monnaie courante chez l’opérateur public d’électricité.
Il est temps pour M. Borloo, ministre de tutelle d’EDF, et M. Gadonneix, son PDG, de tirer les conséquences de ces pratiques scandaleuses. En attendant que toute la lumière soit faite, les fonctions du directeur de la sécurité d’EDF, le contre-amiral Durieux, doivent immédiatement être suspendues.
« De qui se moque EDF ? Sa ligne de défense ne tient pas ! déclare Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France. Cette affaire d’espionnage n’est pas le fait isolé d’un hacker irresponsable. Elle témoigne de la volonté manifeste d’espionner l’ensemble de notre travail… Dans ces conditions, l’opération de communication de M.Gadonneix, PDG d’EDF, dans Le Monde d’aujourd’hui est parfaitement indécente ! En attendant que toute la lumière soit faite sur cette affaire, il devrait plutôt prendre ses responsabilités et, dans un premier temps, suspendre les fonctions de Pascal Durieux, le responsable hiérarchique de la cellule d’espionnage qu’EDF avait mis en place. »
EDF semble considérer que tout ce qui peut nuire à ses ambitions commerciales devait être espionné et torpillé, au mépris total de la loi. Or, Greenpeace a toujours pointé du doigt l’ineptie de ce projet industriel qu’est l’EPR : il est inutile d’un point de vue énergétique, puisque la France exporte déjà de l’électricité, il est très coûteux, et il est très peu créateur d’emploi. Rappelons qu’à investissement égal, les économies d’énergie et les renouvelables créent quinze fois plus d’emplois que le nucléaire… Comment peut-on dans ses conditions avoir le culot d’affirmer, comme M.Gadonneix, que « la compétitivité du nucléaire a entièrement bénéficié aux consommateurs » ? !
L’EPR : un naufrage annoncé
Le PDG d’EDF a beau se faire fort de vanter la réussite du réacteur EPR, depuis 2006, la vitrine que se devait d’être Flamanville s’est très largement fendue : le chantier a pris des années de retard, le budget a déjà dépassé de 20% les prévisions les plus hautes. M. Gadonneix souhaite pourtant « vendre des clones de Flamanville » !... Quant au chantier de l’EPR finlandais, sa facture a grimpé de 50% et il accuse la bagatelle de 38 mois de retard…
Greenpeace continuera de l’affirmer : en France comme en Finlande, l’EPR est un naufrage industriel, énergétique, écologique et économique. Dans ces conditions, continuer à le promouvoir partout dans le monde tient de l’aveuglement le plus irresponsable.
Scandale d’espionnage : Greenpeace demande la suspension du directeur de la sécurité d’EDF, le contre-Amiral Durieux
03 avril 2009
France — Paris, le 3 avril 2009 - Les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la criminalité technologique, l’OCLCTIC, ont passé ce matin 3 heures dans les bureaux de Greenpeace France. Selon les éléments dont Greenpeace a pris connaissance, les faits d’espionnage dont l’association a été victime relèvent d’un travail d’expert ciblé. Greenpeace s’est déclarée prête à fournir les éléments nécessaires, sauvegardes et ordinateurs touchés, afin que ces faits d’une extrême gravité soient tirés au clair.
Greenpeace appelle d’ores et déjà M.Borloo, ministre de tutelle d’EDF, et le président de l’entreprise publique, M.Gadonneix, à tirer les conséquences de ces pratiques d’un autre âge. De telles barbouzeries ne sont pas admissibles dans une démocratie. Les fonctions du directeur de la sécurité d’EDF, le contre-Amiral Durieux, doivent être suspendues en attendant que toute la lumière soit faite.
« Trois jours après l’explosion de ce scandale, la ligne défendue par EDF et Kargus Consulting ne tient plus, déclare Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France. Il ne s’agit pas de faits isolés d’un hacker irresponsable. Ils témoignent de la volonté manifeste d’espionner l’ensemble de notre travail... Dans quel but ? De quoi EDF a-t-elle peur ? »
« Compte tenu de la technique utilisée, il est certain que Kargus consulting a eu accès a beaucoup d’informations sur Greenpeace, explique Loic Prévotat, responsable du service informatique de Greenpeace France. On peut se demander dans quelle mesure les serveurs internationaux de l’organisation n’ont pas aussi été touchés... Nous n’avons pas les moyens techniques et financiers de nous protéger contre des actes de piraterie professionnels commandités par de grosses entreprises ! »
A la différence d’EDF, Greenpeace n’a rien à cacher
En 2006, Greenpeace, avait rendu public un document classé faisant état de la vulnérabilité de la centrale de Flamanville, jouant alors son rôle de lanceur d’alerte. Or, c’était le moment où EDF avait pris la décision d’implanter son réacteur EPR à Flamanville et d’en faire une vitrine pour le commercialiser partout dans le monde... Manifestement, EDF a considéré que tout ce qui pouvait alors nuire à ses ambitions commerciales devait être espionné et torpillé, au mépris total de la loi.
A cette époque comme aujourd’hui, Greenpeace pointait du doigt l’ineptie de ce projet industriel qu’est l’EPR : il est inutile d’un point de vue énergétique, puisque la France exporte déjà de l’électricité, il est très coûteux, et il est très peu créateur d’emploi. Rappelons qu’à investissement égal, les économies d’énergie et les renouvelables créent quinze fois plus d’emplois que le nucléaire... Le recours au nucléaire étouffe la mise en œuvre de toute vraie solution face aux changements climatiques.
Du reste, depuis 2006, la vitrine que se devait d’être Flamanville s’est très largement fendue : le chantier a pris des années de retard, le budget a déjà dépassé de 20% les prévisions les plus hautes. Quant au chantier de l’EPR finlandais, sa facture a grimpé de 50% et il accuse la bagatelle de 38 mois de retard... Greenpeace continuera de l’affirmer : en France comme en Finlande, l’EPR est un naufrage industriel, énergétique et économique.
ONG écologiste et pacifiste, Greenpeace travaille dans 42 pays pour dénoncer les atteintes à l’environnement et proposer des solutions. Acteur essentiel de la société civile, Greenpeace produit des rapports d’analyse scientifique et des prises de positions publiques grâce au soutien de 117 000 adhérents en France et plus de 3 millions dans le monde.
Barbouzeries à EDF : Greenpeace se constitue partie civile
31 mars 2009
France — Paris, le 31 mars 2009 - Suite aux révélations du site Médiapart.fr aujourd’hui faisant état de l’espionnage de militants de Greenpeace par EDF, Greenpeace a mandaté son avocat pour se constituer partie civile. Toute la lumière doit être faite sur ces pratiques d’un autre âge.
« Greenpeace est une organisation écologiste, pacifiste et non-violente, s’indigne Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France. Le fait qu’on nous traite comme des terroristes parce que nous osons remettre en cause le modèle énergétique français montre bien à quel point le nucléaire supporte mal la transparence et le débat démocratique ! »
Greenpeace condamne vivement les barbouzeries d’EDF et de ses officines privées et demande que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Il est pour cela essentiel que le travail des enquêteurs puisse continuer dans le calme, à l’écart de toute pression ou tentative de déstabilisation.