TaPaGeS s’est associé, ce dimanche 8 mars 2009, à l’appel à rassemblement
initié par nos amies de La Lune à l’occasion de la Journée Internationale
des Femmes en Lutte. Rassemblement qui à réuni une quarantaine de
personnes place Kléber à 17 h.
Une journée des femmes en lutte habilement, et depuis des décennies,
récupérée par l’idéologie patriarcale...
Il y a bientôt cent ans, en 1910, à la Conférence Internationale des
Femmes Socialistes, était créée « une journée annuelle des femmes en lutte
».
Depuis, la journée s’est institutionalisée, transformée médiatiquement, et
pour le plus grand bonheur de certainEs, en « Journée de la Femme ».
Nous ne célébrons pas la Femme. Nous ne la commémorons pas.
Nous laissons cela aux marchands (d’aspirateurs, de fers à repasser), aux
idéologues de la femme (et de son sixième sens, de sa sensibilité, de sa
nature), à la presse « féminine », etc.
« LA femme » nous ne la connaissons que par ce que nous en dit le pouvoir
patriarcal.
Nous n’en sommes pas.
Nous descendons dans la rue, ce 8 mars, parce qu’il s’agit d’une journée
de lutte.
Celle des femmes qu’un système hétérosexiste, patriarcal opprime.
Le mot qui dit la lutte contre ce système est : « féminisme ».
Nous sommes fièrement féministes : ils ont fait de ce mot une insulte. Il
doit redevenir (il le redevient) l’emblème même de celles et ceux
déterminéEs, collectivement, à arracher l’existence à son « destin »
d’oppression et d’exploitation.
Nous sommes féministes dans un monde où les femmes sont les victimes
quotidiennes de leurs compagnons, de leurs pères, de leurs enfants, des
rapports domestiques, des inégalités sociales, de l’idéologie sexiste, des
rapports de classe, de la domination Nord-Sud, du racisme.
Féministes, nous savons qu’il n’y a là ni nature ni fatalité, mais une
politique à l’œuvre qui peut être combattue, inversée, renversée.
Nous sommes historiquement féministes : trans’, pédés, gouines, bi, avec
toutes nos singularités, nous savons ce que nous devons aux luttes des
femmes, leur importance dans nos libérations. Nous savons aussi leur
importance dans notre devenir.
Nous sommes présentement féministes : les provocations récentes de la
droite appellent la mobilisation.
Celle-ci n’avait, par ailleurs, aucune raison de cesser. Jamais l’égalité
n’a été atteinte, jamais les droits n’ont été assurés. L’idéologie sexiste
règne toujours en maître, asservit les corps et les désirs, quadrille et
détruit les vies...
Nous sommes nécessairement féministes car il n’existe aucune perspective
émancipatrice et égalitaire qui ne le soit.
TaPaGeS, le 8 mars 2009
LESBIENNES : UN ENFANT SI JE VEUX, COMME JE VEUX !
Plus tôt ce jour, à 15h30, 25 personnes, à l’appel de TaPaGes et de La
Lune, ont manifesté devant de CMCO (Centre Médico-Chirurgical et
Obstétrical) de Strasbourg à Schiltigheim.
Le choix symbolique de ce centre d’Assistance Médicale à la Procréation
s’imposait pour dénoncer publiquement l’interdiction faite aux lesbiennes
françaises d’avoir recours à la Procréation Médicalement Assistée (PMA)
depuis la loi de bioéthique de 1994.
Nous, lesbiennes françaises, sommes obligées de nous tourner vers des pays
voisins comme la Belgique ou l’Espagne pour mener à bien nos projets
parentaux.
Les moins fortunées d’entre nous sont contraintes de braver la loi et de
bricoler des inséminations artisanales dans le secret de leur chambre.
Cette discrimination met en lumière le fait que, dans la France de 2009,
le corps des femmes ne leur appartient toujours pas et qu’elles continuent
de subir les prescriptions hétéropatriarcales sur leur désir d’enfant.
Alors que les lois de bioéthique encadrant l’accès à la PMA sont censées
être révisées l’an prochain, TaPaGeS et La Lune dénoncent la situation
discriminatoire dans laquelle elles mettent les lesbiennes françaises
depuis 15 ans.
Tandis qu’en Europe, 10 pays (Espagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas,
Belgique, Norvège, Suède, Danemark, Finlande, Belgique, Allemagne) ouvrent
légalement la parentalité aux personnes LGBTI, la France se distingue par
son conservatisme : le gouvernement Sarkozy s’apprête à nous concéder les
miettes d’un «  statut de beau-parent » aux « droits » strictement
limités (chercher l’enfant à l’école, l’amener chez le médecin), et déjà
la réaction homophobe, hétéropatriarcale et religieuse des Boutin,
Vanneste, Villiers et Le Pen est en ordre de marche, éructant son couplet
suranné sur « papa-maman et l’intérêt de l’enfant ».
Nos enfants ne sont pas plus malheureux que ceux des hétéros.
Nous espérons même que certains d’entre eux seront plus heureux, pour peu
que leurs parentEs ne reproduisent pas dans leur éducation les carcans
hétérosexistes qui oppressent autant les homos que les hétéros.
Nous ne voulons pas des miettes de droits entérinant notre infériorité
légale : nous voulons l’égalité des droits pleine et entière !
Nous exigeons :
– L’accès à la procréation médicalement assistée pour les lesbiennes
– L’ouverture de l’adoption aux couples de même sexe
– La reconnaissance légale du second parent
– La légalisation de la gestation pour autrui pour touTEs.
La Lune / TaPaGeS, le 8 mars 2009
Photos sur le site :
http://tapages67.org/_pages/actions...
TaPaGeS, le 8 mars 2009
TransPédéGouines de Strasbourg