Voici les champignons que nous avons vus au parc, par ordre chronologique de la visite :
• En bas, dans la montée qui longe le collège, avant le terrain de ping-pong, sur une souche, l’Auriculaire mésentérique : Auricularia mesenteric. Le dessus est clair, hérissé de nombreux poils. La partie inférieure (hyménium), portant les spores, est brun foncé et fortement plissée.
• Avant la souche, dans cette même montée, sur un pied de sureau, un champignon blanc qui recouvre entièrement le pied et les branches du sureau : Hyphodontia sambucci.
• Sur la souche du terrain de sport et de ping-pong, trois champignons :
– le Collybie à pied velouté, champignon « classique » à lamelles orange, comestible, cultivé par les Japonais sous la forme Enoki ;
– un champignon à moitié résupiné, le Stérée pourpre, ou Stereum purpureum. En fin de saison, il a perdu sa belle couleur violette, améthyste.
– quelques oreilles de Judas, Auricularia auricula-judae. C’est le traditionnel champignon noir de la cuisine chinoise. On peut le sécher et le réhydrater au moment de la consommation.
• À droite, en montant vers la zone aménagée, sur l’escalier, un polypore : Oxyporus latemarginatus. Les pores sont blancs et petits (plusieurs pores au millimètre).
Oxyporus latemarginatus, décembre 2008 (cliché André Lantz).
• Dans la friche, vers le couscoussier, quelques exemplaires de la tubaire hivernale, Tubaria hiemalis. Ils étaient, comme sur la photo prise l’an passé, assez clairs car pas très jeunes : le manque d’humidité leur donne cette couleur crème. En revanche, les lames conservent bien leur couleur rouille (pour une photo plus typique, voir en fin d’article).
Photo : Tubaire hivernale (cliché André Lantz 2008).
• Ensuite, toujours dans la friche, vers le vieux saule, deux champignons :
– le premier sur le tronc debout : le polypore brulé, Bjerkandera adusta. Le dessus est clair, velouté, l’hyménium est gris légèrement foncé. Les pores sont petits. C’est aussi un champignon résupiné.
– sur le tronc couché : Coriolopsis gallica. Les pores sont nettement plus grands et plus longs. La couleur est brune.
• En remontant le chemin qui longe la rue des 4-Ruelles nous avons vu le plus beau ganoderme du parc : Ganoderma aplanetum, sur un vieux merisier ou cerisier. La chair est très dure, comme du bois. Il est utilisé par la médecine chinoise, comme d’autres ganodermes, pour soigner les cancers. C’est à la fois un parasite et un saprophyte.
• Sur un tronc mort au début de la prairie qui conduit à la butte sud, une Trametes versicolor (polypore) Le dessous présente des pores et le dessus admet des zones brunes de couleurs différentes par alternance. Il se trouvait aussi là un ascomycète en forme de petite sphère noirâtre : Daldinia concentrica.
• En remontant ensuite dans le parc, nous avons retrouvé sur des troncs un autre ascomycète avec des petites boules ovoïdes de 1 à 2 mm : Dacrymyces stillatus. Un peu plus loin, des Shizophylles communes qui datent de l’an passé ; et aussi des pleurotes en forme d’huître : Pleurotus ostreatus (bon comestible, également utilisé pour diminuer le taux de cholestérol). Enfin, nous avons pu observé d’autres Daldinies concentriques.
• En redescendant les marches, après le diplodocus (dinosaure), sur un morceau de bois de bouleau utilisé pour base d’un ancien sapin de noël, une colonie de Stérées hirsutes : Stereum hirsutum. Le chapeau est très poilu et l’hyménium est lisse et jaunâtre.
Petit lexique :
• Résupiné : champignon attaché par le dessus du chapeau ou entièrement appliqué sur le support.
• Hyménium : alignement de cellules fertiles, produisant les spores.
• Mycélium : appareil végétatif des champignons constitué de nombreux filaments. Le mycélium ne se voit que rarement. Il se trouve dans le substrat nutritif (sol, litière, arbre ou bois mort).
• Hirsute : présentant de nombreux poils raides et désordonnés.
Un mot de plus sur la Tubaire hivernale
Tubaria hiemalis ou, en français, Tubaire hivernale.
Ce petit champignon, dont la taille du chapeau varie de 1 à 4 ou 5 cm maximum, se développe en hiver, comme son nom l’indique.
Il se trouve dans l’herbe ou à terre, sur des débris ligneux.
La couleur du chapeau est rouille orangée, mais en séchant il perd vite sa belle couleur pour des teintes beiges claires.
Les lames ocres sont assez épaisses et écartées.
Photo : Tubaire hivernale (cliché André Lantz 2008).
Ce champignon se trouvait dans la friche est le 22 février 2008 dernier.
On pouvait aussi le trouver dans le bois de Vincennes à la même date.
La photos introduite dans l’article, plus haut, a été prise au parc des Beaumonts, la seconde, ci-dessous, à partir d’exemplaires collectés au bois de Vincennes. Elle est plus « caractéristique » de cette espèce de champignons.
Photo : Tubaire hivernale, bois de Vincennes (cliché André Lantz, 2008).
CHAMPIGNONS SAPROPHYTES
Une branche morte ?
Photo : Champignons saprophytes (cliché André Lantz, déc. 2008).
Sur cette branche morte photographiée en décembre 2008 au parc des Beaumonts se trouvent trois champignons.
Dans la partie inférieure on distingue des petits groupes rouges qui sont caractéristiques d’un ascomycète : Nectria cinnabarina.
Sur la partie supérieure gauche apparaissent quelques petits coussinets roses. Ils sont formés par un anamorphe (champignon à reproduction non sexuée) du champignon précédent (Nectria cinnabarina) et désigné par Tubercularia vulgaris. La présence de ces deux champignons sur le même substrat n’est pas très courante. Habituellement, on rencontre surtout Tubercularia vulgaris Tuber seul.
La région médiane blanchâtre est le résultat de la colonisation d’un basidiomycète nommé Cylindrobasidium evolvens.
Ces trois espèces sont courantes en hiver. Ces champignons décomposent les branches mortes à terre. On les désigne par champignons saprophytes.