Ce n’est pas la facétieuse provocation d’un « humoriste » en mal de médiatisation. En invitant les 5 000 spectateurs du Zénith à ovationner le négationniste Faurisson par un « tonnerre d’applaudissements », en lui décernant sur scène le prix de « l’infréquentabilité et de l’insolence », remis par un technicien grimé en déporté portant l’étoile jaune, Dieudonné a déguisé en « humour » une entreprise de promotion de l’antisémitisme. Au nom de la « liberté d’expression », il a permis à Faurisson de se prétendre traité en « Palestinien dans son propre pays ».
Parmi les spectateurs, des personnalités d’extrême droite, dont Le Pen lui-même, l’élu régional Dominique Joly, Alain de Benoist [1]. Dans le contexte de crise du capitalisme et de crimes de guerre perpétrés par l’État d’Israël à Gaza, on devine la carte nauséabonde que veut jouer ce petit monde. C’est la tentative parfaitement orchestrée et ancienne de détourner les colères populaires au profit du racisme.
À l’antisémitisme à prétention sociale, amalgamant Juifs et finance, s’ajoute un antisémitisme à prétention anti-impérialiste. Le prétexte de la Palestine vise à séduire la jeunesse des quartiers populaires. Comme si les Palestiniens pouvaient espérer quoi que ce soit d’un Le Pen ou d’un Faurisson !
La vigilance des antiracistes, des anti-impérialistes, de l’ensemble du mouvement ouvrier et démocratique, s’impose pour empêcher que se répande ce poison. Le Zénith affichait complet ce 28 décembre.
Note
1. Plus de détails sur http://memorial98.over-blog.com/