Caracas,
Le traumatisme du référendum perdu de décembre 2007 était encore dans toutes les têtes des militants du Parti socialiste unifié du Venezuela (Psuv, parti de Chavez), à l’annonce des résultats des élections fédérales et municipales. Mais, très vite, l’anxiété a laissé place aux sourires. Au total, le Psuv gagne dix-sept des 22 États, plus le district fédéral (l’État d’Amazonas ne participait pas à ces élections, du fait d’un statut particulier).
Ce qui fait indiscutablement du Psuv la première force politique du pays. Il a donc passé avec brio son premier test électoral. L’autre satisfaction tient au taux de participation. Alors que, d’habitude, la participation aux élections locales atteint difficilement les 30 %, elle a dépassé 65 %, dimanche 23 novembre. Preuve, s’il en est, de la prise de conscience populaire de l’importance de ces élections pour redynamiser le processus, après le référendum perdu.
Toutefois, tout n’est pas rose (ou plutôt rouge) dans le nouveau paysage électoral qui s’est dessiné hier. Si l’opposition est largement battue, elle remporte des victoires symboliques. Elle est arrivée tout d’abord à conserver des États traditionnellement hostiles au processus, comme Zulia (où Chavez s’était personnellement impliqué dans la campagne) et Nueva Esparta. Mais, surtout, elle a réussi à gagner les États de Tachira, Carabobo et, enfin, le plus important, l’État de Miranda, qui englobe Caracas.
Pire encore, concernant les élections municipales, au niveau de la ville de Caracas, si les chavistes conservent la partie centrale de la ville (Municipio Libertador), avec la victoire du chaviste Jorge Rodriguez, la véritable défaite est advenue au niveau de l’Alcadia Mayor (le Grand Caracas), puisque Aristobulo Irutiz (une des figures les plus emblématiques et populaires du chavisme) a dû s’incliner face au candidat de l’opposition.
Certes, pas de quoi stopper le processus. La victoire est nette. Toutefois, les pertes électorales subies sont suffisantes pour rappeler à Chavez qu’il est urgent de s’attaquer à un certain nombre de problèmes (corruption, insécurité, inflation…) qui minent le quotidien des Vénézuéliens.