BERLIN CORRESPONDANTE
L’option d’une alliance du Parti social-démocrate (SPD) allemand avec la gauche radicale Die Linke dans le Land de Hesse est définitivement écartée. Lundi 3 novembre, moins de vingt-quatre heures avant un scrutin prévu au Parlement régional, quatre députés SPD ont annoncé leur refus d’un rapprochement avec « l’extrême gauche », privant la patronne de leur fédération, Andrea Ypsilanti, de la majorité nécessaire pour se faire élire ministre-présidente.
L’échec de cette main tendue à la gauche radicale conforte la ligne réformiste défendue par le nouveau président du SPD, Franz Müntefering, et le candidat du parti à la chancellerie, le ministre des affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, en prévision des élections législatives de septembre 2009.
Dix mois après les élections régionales de janvier dernier en Hesse, Mme Ypsilanti avait finalement trouvé un accord pour constituer avec les Verts un gouvernement minoritaire soutenu au Parlement régional par Die Linke. La riche région de Francfort aurait été la première, en Allemagne de l’Ouest, à tenter une telle coopération.
Le chrétien-démocrate (CDU) Roland Koch, ministre président sortant, va donc pour un temps continuer à gérer les affaires courantes. Ce rebondissement illustre les désaccords au sein du SPD sur l’attitude à adopter face à Die Linke. Des alliances régionales entre les deux partis existent déjà en ex-RDA, notamment dans la ville-Etat de Berlin. Mais la direction du SPD rejette toute coopération au niveau fédéral avec la gauche radicale, créditée de 13 % d’intentions de vote à moins d’un an des législatives.
Après son élection à la tête du SPD le 18 octobre, M. Müntefering avait choisi d’éviter une guerre ouverte avec la gauche du parti et laissé la fédération de Mme Ypsilanti libre de son choix.
Tout en critiquant officiellement l’attitude des quatre réfractaires hessois, le président du SPD a souligné que les démêlés de la Hesse n’avaient « aucune influence sur la campagne des législatives ».