PARIS, 6 oct 2008 (AFP) - Olivier Besancenot a donné lundi sa conception de la violence en politique, notamment dans les révolutions, alors que la polémique continue sur l’adhésion de Jean-Marc Rouillan, membre-fondateur d’Action directe, au Nouveau parti anticapitaliste (NPA) qui doit succéder à la LCR.
« La LCR a toujours toujours dénoncé les méthodes d’action directe », « la révolution pour moi ce n’est pas le terrorisme, ça ne l’a jamais été », a réaffirmé le porte-parole de la LCR sur France Inter. « La question de la violence dans les révolutions est plutôt posée du fait des contre-révolutions. Les révolutions commencent en général bien, ce sont les contre-révolutions qui sont violentes », a expliqué le leader d’extrême gauche citant la Commune de Paris, en 1870, comme « un très bon exemple ». « On a parfois un peuple qui se dresse pour se partager les richesses, se partager les pouvoirs, le fait plutôt tranquillement pendant un mois, deux mois et puis on a une minorité de privilégiés qu’on a toujours aujourd’hui dans la société -les Versaillais à l’époque de la Commune- qui là utilisent une vraie violence », a-t-il dit.
« Le NPA ne se bat pas pour la lutte armée en France, ça se saurait, le NPA n’est pas la vitrine légale d’Action directe en voie de reconstitution », a insisté M. Besancenot. « Nous on se bat pour que notre politique voie le jour, y compris par une combinaison du suffrage universel et de la démocratie directe, le problème c’est que ce jour-là il y aura une minorité d’individus qui ne se laissera probablement pas faire et pour pour moi le nombre ça vaut tous les fusils », a-t-il poursuivi.
« Pour moi la révolution ce n’est donc pas tuer les patrons à chaque coin de rue, ce n’est pas plus de violence, c’est une majorité de la population qui fait irruption là où ne l’attend pas, c’est-à-dire sur la scène politique, là où se dessine son propre destin », a-t-il dit.
« L’arme c’est le nombre », a-t-il martelé, le bulletin de vote « ça peut être un outil » mais « ça ne suffit pas ».