Contribution de INFO BIRMANIE – septembre 2008
Info Birmanie, les Amis de la Terre, la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH), la Ligue des Droits de l’Homme, Reporters Sans Frontières et Ritimo ont remis ce 19 septembre 2008 plus de 8 000 signatures de citoyens français demandant à la France d’user de toutes ses ressources diplomatiques pour l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Birmanie.
La résolution envisagée exigera du régime birman qu’il relâche Aung San Suu Kyi et l’ensemble des prisonniers politiques birmans et qu’il travaille avec le bureau du Secrétaire général des Nations unies à la restauration d’un régime démocratique.
Elle exhortera en outre le régime à garantir aux Nations unies et aux organisations humanitaires internationales un accès immédiat, sûr et sans entrave à toutes les zones du pays afin qu’elles apportent une aide humanitaire aux populations les plus vulnérables, notamment les personnes déplacées intérieurement.
La volonté de voir le Conseil de sécurité se saisir de la question birmane date de plusieurs années.
Le 20 septembre 2005 était publié le rapport « Threat to the Peace : A Call for the UN Security Council to Act in Burma » (traduit en français par Info Birmanie et toujours disponible auprès de l’association), rédigé par le cabinet d’expertise américain DLA Piper Rudnick Gray Cary et démontrant que la Birmanie remplissait tous les critères pour une intervention du Conseil de sécurité des Nations unies. Desmond M. Tutu, archevêque émérite du Cap et lauréat du prix Nobel de la paix 1984, et Vaclav Havel, ancien président de la République tchèque, écrivaient dans l’avant-propos du rapport qu’il ne faisait « aucun doute que le problème birman cause de sérieux problèmes, probablement permanents, outrepassant les violations des droits de l’homme. »
Un an plus tard, le 15 septembre 2006, une première étape d’importance était franchie avec l’inscription de la Birmanie à l’ordre du jour permanent du Conseil de sécurité.
Le 12 janvier 2007 était cependant rejetée une proposition de résolution déposée au Conseil de sécurité par les Etats-Unis. Membres permanents du Conseil, et bénéficiant de ce fait d’un droit de veto, la Chine et la Russie s’étaient alors opposés à cette proposition soutenue par la France.
Malgré cette opposition des géants russe et chinois, les organisations ayant pris part à la campagne estiment nécessaire de maintenir la pression sur le Conseil de sécurité, seul organe des Nations unies à même d’obtenir des évolutions du régime.
« Les agences onusiennes sont dépourvues de pouvoir », précise Frédéric Debomy, président d’Info Birmanie. « Elles peuvent suggérer au régime d’entreprendre des évolutions mais elles ne peuvent le contraindre à suivre ses recommandations. Une action du Conseil de sécurité serait plus intimidante. Le Conseil ayant pour fonction de veiller à la paix mondiale, elle contredirait de plus le principal argument de la junte pour se maintenir au pouvoir : l’idée qu’ils sont les seuls à pouvoir garantir la stabilité du pays. »
Les signatures seront remises par le ministère des Affaires étrangères français à Ban Ki-Moon, secrétaire général des Nations unies, afin que le Conseil de sécurité soit informé de cette mobilisation de la société civile française pour l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité sur la Birmanie.