« Percée électorale », « construit médiatique » ou « phénomène médiatique », les
observateurs et acteurs de la vie politique s’interrogent beaucoup sur le cas d’Olivier
Besancenot et l’écho qu’il rencontre dans le pays. L’objet de cette analyse, basée sur
l’observation des enquêtes d’opinion et des résultats électoraux, est de mettre à jour
les logiques d’opinion à l’œuvre dans ce phénomène politique.
Premier constat, comme on peut le remarquer sur les deux graphiques suivants, la
popularité élevée (plus de 60 % d’opinion favorable dans le Baromètre Ifop/Paris
Match de mai 2008) ne s’est pas construite ces dernières semaines ou ces derniers
mois. Il s’agit d’un mouvement plus ancien et la progression depuis la présidentielle
de 2002 s’est faite par palier à l’occasion de trois événements politiques majeurs. Il
s’agit, tout d’abord, du référendum sur la Constitution européenne, puis quelques
mois plus tard du conflit sur le CPE et enfin de la présidentielle de 2007, où Olivier
Besancenot s’est imposé dans les urnes comme le principal représentant de la gauche
de la gauche. Cette victoire politique et symbolique a d’ailleurs entériné comme
un passage de témoin (ou un changement de génération) entre son aînée Arlette
Laguiller et le jeune facteur de Neuilly, qui la devance depuis cette date en termes
de popularité parmi les sympathisants de gauche.
Première « poussée », la campagne référendaire de 2005
Si l’on remonte quelques années en arrière, la première « poussée » en termes de
popularité pour Olivier Besancenot se produit lors du référendum de 2005 sur la
Constitution européenne. Il passe ainsi auprès des Français de 38 % d’opinion
favorable en avril à 46 % en juillet, cette progression étant plus fulgurante encore
auprès des seuls sympathisants de gauche : de 35 % à 65 %, soit une hausse de 30
points. Ceci démontre bien rétrospectivement qu’une forte dynamique du « non » s’est
déployée dans l’électorat de gauche. Nourri notamment par une critique antilibérale
du texte et par une défense des services publics à la française, le front du « non de
gauche » a trouvé en Olivier Besancenot un de ses principaux porte-drapeaux aux
côtés de Marie-George Buffet et de Laurent Fabius. Comme on peut le voir sur le
graphique suivant, dès cette période où beaucoup de choses se sont jouées à gauche,
le leader de la LCR a creusé l’écart dans l’opinion avec son concurrent de LO.
La progression d’Olivier Besancenot, qui a su tirer profit de son rôle actif et de sa forte
exposition durant la campagne du « non » a été particulièrement sensible dans les
milieux populaires, chez les jeunes et les femmes, soit les catégories habituellement
les moins politisées. Par ses arguments, il a donc su sensibiliser et intéresser des
populations potentiellement critiques à l’égard du libéralisme et de la mondialisation
mais qui s’étaient progressivement retirées du champ politique. Parallèlement,
le leader de la LCR a, lors de cette campagne, conforté son audience auprès des
soutiens de l’extrême-gauche, marqué des points dans l’électorat communiste au
point d’y atteindre plus de 70 % de bonne opinion en septembre 2005 et progressé
chez les sympathisants socialistes, où il franchit la barre des 50 % de bonne opinion
à l’occasion du référendum.
Seconde étape, le conflit du CPE
Autre moment marquant de notre vie politique et sociale récente, le conflit du CPE
a eu, lui aussi, de par son intensité et sa durée, un impact important sur la popularité
d’Olivier Besancenot. Il est ainsi passé de 44 % à 50 % de bonne opinion dans le
grand public entre janvier et avril 2006 et de 55 à 66 % auprès des sympathisants de
gauche. Cette progression a ainsi notamment permis au porte-parole de la LCR de
s’imposer, aux yeux des sympathisants de gauche, comme le principal représentant
de l’extrême-gauche, loin devant Arlette Laguiller, Marie-George Buffet ou bien
encore José Bové, cette situation annonçant de manière un peu prémonitoire l’état
du rapport de force à la gauche de la gauche au soir du premier tour de l’élection
présidentielle un an après.
Si l’on regarde dans le détail, il est intéressant d’observer que le gain de popularité
d’Olivier Besancenot s’est opéré de manière progressive tout au long du conflit,
notamment pour les deux catégories politiquement et statistiquement importantes
que sont les sympathisants socialistes et les ouvriers.
Au terme de ce conflit, la popularité du leader trotskyste est sortie renforcée dans
bon nombre de segments de la population mais particulièrement dans son « cœur de
cible » : les catégories populaires, les jeunes actifs (25-34 ans) et les sympathisants de
gauche, PC et PS compris, avec une intensité toute particulière parmi les électeurs
du « non de gauche ». A un an d’écart avec le référendum, le même mécanisme s’est
donc reproduit globalement auprès des mêmes publics avec une intensité renouvelée,
permise par un phénomène de répétition rapprochée dans le temps.
Ces différents indices – progression par palier à l’occasion d’événements politiques
importants dans lesquels Olivier Besancenot a joué un rôle actif, consolidation et
élargissement des soutiens depuis l’extrême-gauche vers les catégories populaires
et des fractions importantes des autres composantes de la gauche et capacité à
apparaître dans les enquêtes comme le principal représentant de la gauche de la
gauche (en distançant largement ses concurrents) – nous incitent à penser qu’il s’agit
là d’un phénomène politique construit, solide et durable et non pas d’un effet de
mode médiatique. Bien entendu, l’intérêt des médias et la place importante qu’ils
accordent au dirigeant de la LCR ne sont pas sans effet et viennent renforcer et
amplifier ce mouvement, qui s’appuie néanmoins sur des logiques profondes et
datant désormais de plusieurs années.
Présidentielle 2007 : Olivier Besancenot, un candidat différent des autres
Les données du Baromètre Politique Français, grande enquête de l’Ifop menée pour
le Cevipof, permettent de mieux cerner quelle était l’image dont jouissait chacun
des principaux candidats et sur quelles dimensions tel ou tel a pu s’appuyer pour se
différencier des autres compétiteurs. En février 2007, la structure d’image d’Olivier
Besancenot offre un profil très spécifique puisque, si c’est celui qui (avec Marie-George Buffet) a le moins « l’étoffe d’un président de la République », il est dans
le même temps (et un lien de cause à effet existe sans doute pour de nombreux
Français entre ces deux éléments...) celui qui apparaît le plus honnête (encore une
fois avec un score très proche de celui de la candidate communiste). Précisons qu’ici
le terme « d’honnêteté » renvoie davantage au registre politique et idéologique (il
croit en ce qu’il dit) qu’au registre moral ou judiciaire. Sans doute que la fidélité
aux mêmes messages et que la cohérence de la ligne politique réaffirmée tout au
long de la campagne sont venues renforcer cette dimension d’honnêteté. On notera
d’ailleurs que c’est uniquement sur ce registre que l’image d’Olivier Besancenot a
connu quelques changements au cours de la campagne puisque 65 % des Français
l’estimaient « honnête » à l’automne 2006 contre 75 % en février 2007.
Se dégage alors l’idée d’un candidat sincère et convaincu mais ne faisant pas partie
de l’establisment politique et du cercle des politiciens professionnels. Cette image
est renforcée par une assez grande proximité : il se classe ainsi en seconde position
derrière François Bayrou, sur un registre certes différent, sur l’item « il comprend
les problèmes des gens comme vous ». Il est intéressant de constater que, sur cette
capacité d’empathie et de prise en compte des problèmes, le porte-parole de la LCR
surclasse ses rivaux de gauche (Marie-George Buffet et Ségolène Royal) parmi les
enseignants et les ouvriers, catégorie dans laquelle Le Pen est aussi très nettement
distancé tout comme chez les chômeurs où Olivier Besancenot fait aussi bien que les
représentants du PC et du PS.
Enfin, relevons que les cadres supérieurs et les professions libérales lui accordent
la même capacité que Ségolène Royal à comprendre leurs problèmes. Et si Olivier
Besancenot apparaît comme un « pur » il n’est pour autant pas perçu comme un
« dur ». En effet, 61 % des Français estimaient certes qu’il « voulait vraiment changer
les choses » mais seuls 30 % déclaraient qu’il les inquiétait.
La campagne présidentielle a donc modifié certains aspects de l’image personnelle
du candidat de la LCR, elle a aussi et surtout sensiblement amélioré qualitativement
sa popularité comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous.
Dans le Tableau de Bord Ifop/Paris-Match, « l’excellente opinion » permet de quantifier
la proportion de l’électorat la plus en phase et la plus proche d’une personnalité,
ce qui s’apparente assez à ce que l’on pourrait qualifier d’un « noyau dur fidélisé ». Pour autant, cet indicateur ne correspond pas à l’audience électorale. A quinze jours
de l’élection présidentielle, 10 % des Français avaient une « excellente opinion »
d’Olivier Besancenot, alors que le candidat n’allait obtenir qu’un peu plus de 4 %.
Il s’agit donc en fait davantage de l’électorat potentiel, c’est-à-dire un électorat qui a
de bonnes chances de pouvoir voter pour le candidat, dont il apprécie très fortement
la personnalité et les idées, mais qui ne s’interdit pas certains arbitrages comme par
exemple de voter utile.
Dans le cas d’Olivier Besancenot, il est intéressant de constater que « l’excellente
opinion » a connu une première poussée provisoire dans les mois qui ont suivi le
référendum pour se tasser ensuite avant de progresser sensiblement à la fin de la
campagne présidentielle sans redescendre depuis. Cet indicateur a même connu une
nouvelle progression, certes plus légère, à partir du mois de février 2008, durant la
campagne des municipales et au moment où la défiance contre Nicolas Sarkozy a été
la plus importante. C’est désormais 12 à 13 % de Français qui ont une « excellente
opinion » d’Olivier Besancenot contre 4 à 5 % en 2003 et 2004…
Une géographie électorale qui confirme l’implantation de la LCR
Révélation de la présidentielle de 2002, Olivier Besancenot et son organisation ont
transformé l’essai en arrivant en tête des candidats situés à la gauche du PS en
2007. Après avoir devancé le PC dès 2002, c’est maintenant Arlette Laguiller qui
s’est s’inclinée devant le nouveau porte-drapeau de l’extrême-gauche. Ce passage
de témoin s’observe assez nettement sur la carte. Alors qu’en 2002, la géographie
électorale d’Olivier Besancenot était assez spécifique, elle rappelle aujourd’hui assez
nettement la carte historique de l’implantation du PC.
Le candidat de la LCR obtient ainsi ses meilleurs résultats dans le Nord-Pas-de-
Calais, la Picardie, les industrielles Seine-Maritime et Ardennes. A cela s’ajoute la
Lorraine métallurgique et les bastions communistes anciens du Centre-Bretagne et
du Centre de la France (Indre, Cher, Haute-Vienne, Allier et Puy-de-Dôme). La
captation d’héritage opérée par le jeune postier concerne aussi sa concurrente de
Lutte Ouvrière qui le voit prospérer dans des zones à forte concentration ouvrière où
elle régnait jusqu’ici sur la gauche du PS. C’est le cas de la région de Caen, du Mans,
et des arrière-pays nazairien et belfortin. Mais parallèlement à cette percée dans
les fiefs communistes ou les zones de force de LO, le candidat de la LCR conserve
également son implantation de 2002, qui était davantage concentrée dans le grand
Sud et spécifiquement dans des zones pauvres et de montagne : massif pyrénéen,
Cévennes et Alpes de Haute-Provence. C’est cet alliage d’un vote radical, ancré dans les
terroirs pauvres de la France du sud, et du vote « révolutionnaire » de la France du
Nord industriel, qui lui a permis d’assurer son hégémonie sur la gauche de la gauche
en captant un électorat ouvrier qui lui faisait jusque là défaut.
Entre 2002 et 2007, la dynamique du vote Besancenot s’est principalement
concentrée dans la moitié nord du pays soit là où Arlette Laguiller
le devançait largement en 2002.
Les municipales 2008 : nouvelle illustration de la structuration progressive de l’électorat de la LCR
La Ligue Communiste Révolutionnaire a obtenu en moyenne 4,6 % au premier tour
des municipales dans les 87 villes de plus de 10 000 habitants où elle se présentait.
Ce score moyen cache de profondes disparités avec des résultats oscillant entre
15,3 % à Quimperlé et 1 % à Besançon ou 1,4 % à Toulon par exemple. Si les
résultats de la LCR sont donc à « géographie variable », l’organisation d’Alain Krivine
peut néanmoins se réjouir d’avoir supplanté les autres formations d’extrême-gauche.
S’appuyant sans doute en partie sur l’image et la popularité d’Olivier Besancenot qui
avait largement devancé Arlette Laguiller et Gérard Schivardi lors de la présidentielle,
la LCR dépasse Lutte Ouvrière dans 47 des 48 duels qui les opposaient. Rappelons qu’aux municipales de 2001, LO s’était imposée dans 18 duels sur 25.
Ce renversement de tendance était relativement attendu dans des villes étudiantes
comme Rennes, Grenoble ou bien encore le 18e arrondissement de Paris où la
sociologie de la population locale est plus favorable à la LCR qu’à LO, mais cette
dernière est également très largement distancée par l’autre organisation trotskyste
(4,6 % contre 14,6 %) à Sotteville-lès-Rouen, cité ouvrière et cheminote. Un autre
critère permet de mesurer la prédominance nouvellement acquise par la LCR sur
la « gauche de la gauche » : elle obtient en effet en moyenne 69 % du total des voix
d’extrême-gauche dans les communes où elle se présentait face à LO et/ou au Parti
des Travailleurs.
Les zones de force de la LCR correspondent pour certaines à des villes où l’implantation
de l’extrême-gauche est relativement ancienne. C’est le cas par exemple à Sotteville
(14,6 % en 2008, 10,5 % pour le total extrême-gauche en 2001), Clermont-Ferrand
(13,8 % contre 13,7%), Louviers (10,4 % contre 10,1 %) ou bien encore Lormont
(10,4 % contre 11,5 % à l’époque). Mais des percées ont également été enregistrées
dans des communes où l’extrême-gauche était absente en 2001 : Rezé, Bar-le-Duc
ou Foix par exemple. Le profil des villes ayant accordé de bons scores aux listes de
la LCR lors des municipales est assez diversifié. On retrouve des communes à forte
tradition ouvrière (Clermont-Ferrand, Louviers) où Olivier Besancenot est parfois
venu soutenir des luttes sociales (comme lors de la grève des agents SNCF du dépôt
de Sotteville sur les régimes spéciaux, ou avec le gréviste du centre de tri postal de
Saint-Brieuc). La LCR obtient aussi de bons résultats dans des villes populaires de
gauche situées à la périphérie des grandes agglomérations bordelaise (Cestas, Pessac,
Lormont, Cenon) ou nantaise (Rezé). En région parisienne, la Ligue enregistre des
scores significatifs dans certains bastions communistes de l’ancienne ceinture rouge :
en Seine-Saint-Denis (7,6 % à Saint-Ouen et 6,3 % à Montreuil), mais aussi dans le
Val-de-Marne (7,8 % à Ivry et 7,1 % à Choisy-le-Roi) ou les Hauts-de-Seine (9,5 % à
Gennevilliers). On pourrait également citer ici le cas de Ploufragan, fief communiste
des Côtes-d’Armor où la LCR atteint 8,5 %. Pour autant, toutes les places fortes du
PC n’ont pas réservé le même accueil aux listes soutenues par Olivier Besancenot
qui n’ont ainsi recueilli que 3,8% à Nanterre, 4,3% au Blanc-Mesnil et 4,5% à
Nanterre.
Si la sociologie et les traditions politiques locales jouent donc un rôle important,
l’offre politique existant au premier tour est encore plus déterminante et permet
assez bien d’expliquer les variations des résultats de la LCR comme le montre le
tableau suivant. Dans les communes où elle n’était en concurrence avec aucune
autre liste d’extrême-gauche, cette dernière voit ainsi passer son score moyen de 7 %,
quand la gauche de gouvernement (PS/PC/Verts) était rassemblée, à 3,4 % quand
plusieurs listes de cette gauche étaient présentes.
Dans les villes où la LCR était en concurrence avec une ou des listes d’extrême-
gauche, son score moyen est quasiment identique que l’ex-gauche plurielle soit
rassemblée (4,5 %) soit divisée (4,2 %). Si la concurrence d’autres listes d’extrême-
gauche a donc été dommageable au score de la LCR, ce dernier a encore été davantage
impacté par la présence ou non de plusieurs listes de la gauche de gouvernement. On
constatera, de fait que dans les trois villes où le parti d’Olivier Besancenot a obtenu
ses meilleurs scores (Quimperlé, Sotteville-lès-Rouen et Clermont-Ferrand), on ne
comptait qu’une seule liste de gauche « classique ». Tout se passe donc comme si
cette configuration d’une gauche rassemblée avait laissé un large espace à la LCR,
qui avait alors vu venir à elle, hormis ses soutiens traditionnels, des électeurs de
gauche insatisfaits de ce remake local de la « gauche plurielle » jospinienne.
Plus globalement, on voit ainsi depuis quelques années se structurer, scrutin après
scrutin, une offre politique à la gauche de la social-démocratie réformiste, à l’instar
de ce que l’on observe outre-Rhin avec l’apparition de Die Linke, formation alliant les
anciens communistes du PDS et des déçus du SPD et qui est aujourd’hui représentée
dans dix parlements régionaux.
A l’heure où le Parti socialiste débat sur sa stratégie d’alliance et sur l’opportunité de faire
sien un certain libéralisme après avoir définitivement et officiellement abandonné la
référence révolutionnaire, le courant politique incarné par Olivier Besancenot pourrait
alors se voir ouvrir de nouvelles perspectives, notamment si le train des réformes
sarkozystes continue au même rythme. Engendrant mobilisation et radicalisation
éparses dans différents secteurs de la société, la « rupture » pourrait amener certaines
clientèles de gauche (enseignants, fonctionnaires, syndicalistes, précaires) à se tourner
vers le Nouveau Parti Anticapitaliste, incarnant le mieux l’opposition frontale au
sarkozysme.
Le vote utile, dont on a vu l’efficacité en 2007, pourra certes endiguer partiellement
ce phénomène, mais le saut qualitatif opéré par Olivier Besancenot, dont la stature
politique et médiatique s’est nettement développée, devrait rendre plus légitime que
par le passé l’option d’un vote en sa faveur. Les résultats du second tour des dernières
élections municipales, dans les villes où la LCR s’est maintenue, pourraient d’ailleurs
constituer une illustration de la légitimité accrue de ce vote. Ainsi, loin de s’effondrer
entre les deux tours, le score de la liste d’extrême-gauche est passé de 13,8 % à 15,3 %
à Clermont-Ferrand et il est resté stable à Concarneau (11,8 % à 12,1 %). Dans cette
dernière ville, le maintien de cette liste a d’ailleurs fait perdre la gauche tout comme à
Quimperlé. Dans d’autres communes, ce sont des reports imparfaits des voix d’extrême-
gauche qui ont empêché la liste de gauche de gagner (Saint-Brieuc) ou l’ont fait perdre
la mairie (Morlaix). Ces cas non isolés ne sont pas pour autant légion et la qualité
des reports a été assez bonne dans la plupart des villes. Rappelons également, que
selon l’enquête post-électorale de l’Ifop pour le Cevipof, 76 % des électeurs d’Olivier
Besancenot déclarent avoir voté pour Ségolène Royal au second tour, 12 % pour
Nicolas Sarkozy et 12 % ont préféré s’abstenir. Ces chiffres montrent bien que dans
une configuration de second tour, le PS peut toujours compter sur les reports des voix
d’extrême-gauche même s’ils ne sont plus aujourd’hui aussi automatiques que par le
passé ce qui, associé à une progression de son score au premier tour, vient accroître la
capacité de nuisance de la LCR.