Pour la satisfaction de leurs revendications économiques et sociales
Liberté immédiate pour les prisonniers de Sidi Ifni
Le 7 juin 2008, les habitants de Sidi Ifni, un port du Sud du Maroc, ont été victimes d’une répression généralisée. Plus de 4000 policiers et forces auxiliaires ont violemment réprimé le blocage du port qu’avaient organisé, depuis le 30 mai dernier, plusieurs centaines d’habitants excédés du silence des autorités comme toute réponse à leurs revendications de création d’emploi, de développement local et de renforcement des services publics.
Les forces de répression, après avoir démantelé le blocage du port, ont attaqué et investi les demeures des quartiers populaires, terrorisant la ville entière, n’épargnant ni les femmes ni les enfants et se livrant à des tabassages systématiques, au saccage, aux vols et à des actes de violences sexuelles.
Les citoyens de Sidi Ifni ont été depuis longtemps ignorés des autorités marocaines, aucun projet de développement local n’a été initié et la ville ne bénéficie pas de l’activité portuaire, le poisson étant seulement débarqué pour être ensuite conditionné et conservé ailleurs. Aussi depuis 2005 les habitants ont décidé de refuser l’exclusion dont ils sont victimes et de proposer des alternatives concrètes à la pauvreté, au chômage et à la marginalisation économique et sociale. Ils ne réclament pas des actions de bienfaisance, mais un véritable plan de développement local, social et durable et l’accès à leurs droits fondamentaux au travail, à la santé, à l’éducation, etc.
La brutalité des violences policières vient montrer que la page des années de plomb n’est pas tournée et que le régime marocain continue à répondre aux revendications légitimes des citoyens par la matraque, la torture et les emprisonnements. Certains parlent même de morts.
C’est pourquoi, le réseau CADTM-Afrique (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde), réuni à Koulikouro (Mali) à l’occasion du 7e Forum des Peuples du 6 au 9 juillet 2008, tient par la présente déclaration à manifester sa totale solidarité avec la section d’Attac Ifni, membre de notre réseau, ainsi qu’avec l’ensemble des habitants de Sidi Ifni et son soutien à leurs aspirations légitimes.
Nous exigeons la libération immédiate de notre camarade Brahim Bara et de l’ensemble des prisonniers de Sidi Ifni et l’arrêt de toute poursuite à leur encontre.
Nous nous engageons à faire connaître la lutte des habitants de Sidi Ifni dans nos pays respectifs et à reste vigilants sur les suites qui seront données à leur mouvement.
Fait à Bamako le 10 juillet 2008
CADTM- Afrique