Le diagnostic est juste : « Le système de santé français, basé sur la solidarité, permettant à chacun d’être soigné pour l’essentiel selon ses besoins, et pas selon ses moyens, va laisser place à un système mixte, où la part de la solidarité sera réduite, tandis qu’augmentera la part des financements personnels des assurés par la souscription des assurances privées. »
Il prend un relief particulier, car il vient de responsables médicaux et paramédicaux d’hôpitaux parisiens et de grands centres hospitaliers de province, qui dénoncent « la logique de l’hôpital-entreprise et la marchandisation de la santé », dans un appel intitulé « Sauver l’hôpital public » [1]. L’existence de cet appel permet de renforcer la nécessaire mobilisation face à la contre-réforme mettant à mal l’hôpital public.
On regrettera toutefois que l’analyse des professionnels ne débouche que sur dix propositions de réaménagement partiel du système et, surtout, que l’appel reste muet sur la prochaine loi Bachelot, « Santé, patients et territoires », qui sera soumise au Parlement à l’automne.
Cette loi vise, en effet, à limiter les missions de l’hôpital et à en transférer une partie vers la médecine libérale, les cliniques commerciales ou le secteur médico-social. La création des agences régionales de santé et des communautés hospitalières de territoire, les fusions public-privé, la liquidation du statut des praticiens et personnels hospitaliers, mises en place par cette loi, vont porter le coup fatal à l’hôpital public. Étant donné l’ampleur des attaques du gouvernement, il aurait été souhaitable que l’appel traite de ces points cruciaux.
Mais, n’en doutons pas, les signataires trouveront toute leur place dans les mobilisations unitaires de l’automne en défense de l’hôpital public et du droit aux soins.
Notes
1. Peut être consulté et signé sur le site : www.appel-sauver-hopital.fr