Depuis 2005 les jeunes et la population de Sidi Ifni multiplient les initiatives pour avoir satisfaction de leurs revendications sociales et démocratiques : des emplois pour les jeunes au chômage, des médicales pour les citoyens, développement des infrastructures et des routes pour désenclaver la petite ville, et une administration civile au service de la population à la place d’une administration sécuritaire et répressive….
Pour faire avancer ces revendications, une coordination locale s’est formée des associations et organisations locales agissantes sur le terrain sociale, syndicale, culturelle et politique…
Plus d’un sit-in et manifestations sont organisés, les autorités locales refusaient tout dialogue avec les membres de la coordination, laissant à chaque fois aux forces de répressions de remplir leur mission répressive. Plusieurs arrestations ont eu lieux depuis le déclenchement de cette mobilisation, mais la population n’a pas cédé.
En 2008 une nouvelle dynamique de lutte est réapparue. Sous l’effet combiné de la dégradation des conditions sociales et l’évaporation des illusions sur le processus électoral et l’essoufflement des promesses du nouveau règne, les mobilisations reprennent.
Le 30 mai une vingtaine de jeunes en chômage et de travailleurs informels occupaient pacifiquement l’entrée du port. Les autorités locales refusaient tout dialogue avec les jeunes, l’occupation a duré une semaine.
Le samedi 7 juin, les forces de l’orde débarquaient par la mer et la terre pour occuper le port et enlever plus de 20 des jeunes en les transportant dans des camions vers des lieux secrets.
L’après midi la majorité des habitants descendait dans la rue. Face à la réaction des habitants, les militaires ont mené une attaque répressive et meurtrière contre la population. Une vraie guerre des rues s est alors déclenchée.
Sous la direction directe des trois sanguinaires ( Benslimane, Bannani et Anaigri) les militaires, les forces auxiliaires, la gendarmerie royale et les forces anti-émeutes ont organisé un terrible massacre.
Le sang a coulé, des morts, des centaines de blessés, des disparus, des vols et des viols.
Des médecins militaires se chargent de l’hôpital sous contrôle militaire, sans doutes pour transférer les morts en un lieu non connu. Les gendarmes et les forces auxiliaires menaient avec leurs chiens une action sous surveillance des avions dans les montagnes qui entourent la ville. Les forces
d’intervention rapide s’occupaient des quartiers populaires.
Le dimanche 8 juin, sous l’état de siège, une manifestation dirigée par les femmes a été sauvagement réprimée. C’est toute la population qui est visée.
Le 12 juin, une grève générale est largement suivie : rien ne bouge, sauf les bottes noirs qui circulent. Linsurrection de la population de Sidi Ifni est loin d’être terminée.
Nous appelons à la solidarité internationale. Déjà des manifestations sont organisées en France et en Espagne, d’autres initiatives sont programmées pour les jours qui viennent.
Nous exigeons :
1- La levée de l’état de siège et le retrait des forces de l’ordre de la ville.
2- L’arrêt des poursuites et la libération immédiate des détenus de sidi Ifni (la liste provisoire est composée de 10 personnes) et des étudiants militants de l’UNEM à Marrakech (7 sont condamnés le 9 mai à un an de prison ferme, 11vont être traduit devant le tribunal dans les jours qui viennent).
3- L’ouverture d’une enquête indépendante et la poursuite des auteurs de ce massacre à Ifni et à Marrakech.
4- L’indiminisation des victimes.
5- La satisfaction des revendications des habitants de Sidi Ifni et des étudiants.
6- Le respect des libertés politiques et syndicales.
Le 13 Juillet se tiendra a Paris le sommet de l’Union pour la Méditerrané, nous lançons un appel a toutes les organisations démocratiques, les associations des travailleurs et immigres en France, et à tous les amis du peuple marocain pour exiger le retour de la délégation criminelle qui prétend représenter la volonté et les intérêts du peuple Marocain.
Envoyer vos fax de protestation aux adresses suivantes :
– Mr Le Premier Ministre : courrier pm.gov.ma Fax n° 037768656
– Mr Le Ministre de la Justice : courrier mj.gov.ma Fax n° : 212 037723710
– Mr Le Ministre de l’Intérieur : courrier mi.gov.ma Fax n° 212 037766861 / 037767404