Le Grenelle de l’environnement avait été l’objet d’un troc : les associations écologistes ne feraient pas du nucléaire un dossier « chaud » et le gouvernement mettrait un terme à la culture des plantes génétiquement modifiées en plein champ. C’était un marché fort discutable – que certains mouvements ont refusé. C’était aussi un marché de dupes. Le gouvernement avait assuré que la « clause de sauvegarde » serait activée pour interdire la culture en plein champ de l’OGM « pesticide » MON810. Il avait menti.
Une fois la page des négociations tournée, après la grève de la faim engagée par José Bové (avec d’autres militants) et les élections municipales, l’heure des multinationales semencières et des grands céréaliers français a de nouveau sonné. Ils ont bien fait leur travail de lobby. Une loi, préparée en catimini, autorise la culture commerciale, en plein champ, des OGM « pesticides ». Ce qui conduit à accepter leur dissémination sauvage, puisque nul ne peut ordonner au vent de ne pas souffler et aux insectes de ne pas butiner. Mais la contamination des cultures non génétiquement modifiées ne saurait déplaire à l’agro-industrie !
Cette loi scélérate, qui revient à légaliser l’impossible coexistence entre cultures OGM et cultures non-OGM, doit être présentée à l’Assemblée nationale, le 2 avril. Les collectifs et les associations militant contre la culture des plantes génétiquement modifiées en plein champ appellent à manifester partout en France, le samedi 29 mars [1]. Pour la liberté et le droit de produire et consommer sans OGM !
Notes
1. Voir le calendrier d’activité sur www.stop-ogm.org