De notre correspondante à Montpellier CAROLE RAP
« La gauche trahie ! Le 16 mars, résistez ! Montpellier a besoin des Verts », clame une banderole déployée place de la Comédie hier, à Montpellier. Devant, la secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot s’affiche en soutien de Jean-Louis Roumégas, tête d’une liste Verts-LCR pour le second tour dans une triangulaire inattendue.
La maire socialiste Hélène Mandroux, qui a réuni le PS, le PCF et le Modem dès le premier tour, affronte en effet l’UMP Jacques Domergue mais aussi les Verts qui ont fusionné mardi avec la Ligue communiste révolutionnaire, suite à l’échec des négociations avec le PS. Qui les a fait échouer ? Selon la version officielle, ce serait les Verts eux-mêmes. Dans un communiqué, la candidate socialiste affirme : « Au regard de son score, 11,12 % au premier tour, Jean-Louis Roumégas pouvait prétendre à trois sièges. Il en a demandé neuf. Nous lui avons fait une proposition intermédiaire qu’il a refusée. » Mais le communiqué a été rédigé vers 21 h 30 le lundi soir. Au même moment, les militants Verts étaient encore en réunion, votant leur accord sur cette « proposition intermédiaire », à savoir six places éligibles sur une liste de 61 noms.
Quand Jean-Louis Roumégas rappelle l’équipe Mandroux vers 22 heures, on lui explique que le conseil fédéral du PS vient de se réunir. Les socialistes ont voté l’impossibilité d’un accord avec les écologistes. Fait étrange, le président de région et de l’agglomération Georges Frêche, bien qu’exclu du PS, était présent. Sixième sur la liste, artisan du rapprochement avec le Modem, il a pris la parole pour approuver l’idée qu’un accord était impossible avec les Verts. Des Verts qui, comme par hasard, contestent l’excès de pouvoir de Frêche et sa future réélection à l’agglomération.
Depuis, les socialistes distillent les prétextes pour justifier l’absence d’accord. Ils affirment que les Verts avaient jusqu’à lundi 19 heures pour donner leur réponse. Faux, répondent les écologistes qui rappellent que les listes pouvaient être déposées jusqu’à mardi 18 heures.
Les socialistes expliquent aussi qu’ils ne pouvaient accepter qu’à Saint-Jean-de-Védas, commune de l’agglomération, le maire (PS) Jacques Atlan soit mis en difficulté face à une liste issue de la fusion entre celle de l’UMP et celle d’un candidat adhérent des Verts, Michel Lenthéric. Qui se justifie : « Ce n’est qu’un prétexte. D’abord je n’ai pas pris l’étiquette Verts pour cette élection. Ensuite, les socialistes oublient de dire que cette liste du second tour comporte aussi des candidats du Modem et des ex du PS virés par Atlan, un autocrate. »
De son côté, Roumégas assure que le cas de Saint-Jean-de-Védas n’a jamais été évoqué comme une condition sine qua non pendant les négociations. Négociations auxquelles Hélène Mandroux a participé le matin seulement, laissant son directeur de cabinet Félix Beppo terminer seul le travail. Une grande responsabilité pour ce membre du conseil national du PS et colistier de Daniel Vaillant à Paris…