Au Brésil l’évêque du diocèse de Barre, à Bahia, dom Luiz Flavio Cappio, fait une grève de la faim contre la transposition de Rio San Francisco, le deuxième fleuve du pays. Dans une lettre à Lula, il demande le retrait de l’Armée, chargée de la réalisation de l’ouvrage et l’abandon définitif du projet, conditions de la suspension de la grève de la faim. Cette action entraîne des actions et des mobilisations de soutien des couches populaires en soutien aux demandes de l’évêque, de la part des mouvements sociaux et politiques, avec la Commission pastorale de la terre, le Mouvement des Sans Terre, la centrale syndicale Coordination nationale de luttes, le PSOL.
Ce projet est la principale œuvre du gouvernement pour résoudre le problème de la secheresse du nord-est brésilien, annoncée comme la cause de la pauvreté dans la région. Pourtant, l’Institut brésilien de l’agriculture et de l’environnement, qui a approuvé le projet, avoue que 70% de l’eau était destinée à l’irrigation, que 26% pour l’approvisionnement des villes, que 75% de l’eau destiné aux étangs serait évaporée, que 62% du nouveau lit du fleuve devrait être soumis au contrôle pour cause d’érosion. De même, le Comité de gestion du Bassin, lui aussi favorable au projet, calcule que 44% de la population rurale continuera sans eau et qu’il atteindra seulement 20% des zones semi-arides. De plus, le gouvernement a initié l’ouvrage sans bien évaluer son impact sur les terres indigènes le llong du Bassin. Il a obtenu l’agrément du projet de façon irrégulière par le Conseil National de Ressources Hydriques et le projet garanti l’arrosage des terres de l’agro-business de la zone.
Il existe pourtant déjà d’autres projets, bien meilleurs comme, par exemple, l’Atlas du nord de l’Agence Nationale des Eaux, composé de 530 œuvres petites et moyennes, permettant l’alimentation en eau de 34 millions de personnes de la région ; les actions développées par la Coordination du Semi-Aride ; le financement de réservoirs d’eau de pluie, construits par des petits agriculteurs...
De plus, outre le coût financier pharaonique de l’ouvrage, calculé à 7 milliards de réais, les désastres sociaux seront également énormes : des milliers de familles paysannes, atteintes par l’ouvrage, se voient forcées à migrer vers les bidonvilles, car les indemnités exiguës sont insuffisantes pour payer les préjudices. Vivant dans des conditions plus que précaires, elles sont obligées de déménager pour aller composer les Sans Toit urbains. Elles sont déjà en train de subir les effets du projet.
C’est la deuxième fois que l’évêque fait la grève de la faim pour la même raison. Il y a deux ans, elle fut suspendue grâce aux promesses non tenues de Lula. A présent, Dom Luiz est à l’hopital et sa vie en jeux, ce qui provoque un débat au sein de l’église car cela peux être interprété comme un suicide, interdit par l’église.
Heloisa Helena et des militants du PSOL ont rendu visite à Dom Luiz pour confirmer leur solidarité, et leur soutien à cette lutte contre le projet anti-social, anti-écologique du gouvernement.