Fini les beaux sourires. La ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, veut faire passer sa contre-réforme de l’université, tout comme le ministre de l’Éducation, Xavier Darcos, avec sa contre-réforme du bac pro [1], en n’hésitant pas à faire intervenir la police. Voici deux exemples, Brest et Lyon, représentatifs de la logique policière dans laquelle s’enfonce le pouvoir, au mépris des étudiants et des jeunes qui se mobilisent pour leur avenir.
Brest. Jeudi 13 décembre, la mobilisation des jeunes et des enseignants contre la réforme de bac pro a été importante dans toute la Bretagne avec des manifestations dans les petites villes comme Carhaix. Dans le Finistère, la manifestation départementale regroupait toutes les organisations syndicales. Elle a rassemblé des jeunes issus des lycées professionnels, auxquels se sont joints des jeunes de « quartiers défavorisés », fils d’ouvriers ou de chômeurs. Dans l’après-midi, des affrontements très violents se sont produits, avec une police provocante. On a assisté, pour la première fois à Brest, à l’expression d’une exaspération de la part des très jeunes qui, sans doute désespérés, sans encadrement politique, ne trouvent d’autre issue que de s’attaquer aux symboles de la société (police, mobilier urbain, présidence de l’université…). Les comparutions immédiates se sont succédé et la répression frappe durement.
Lyon II. Pour briser la grève, le président de l’université a fait appel à des vigiles privés, apostrophant et tutoyant avec arrogance tous les étudiants pour vérifier leurs cartes, et n’hésitant pas à employer la force pour faire dégager les passages. Tous les jours, des cars de CRS arrivent pour déloger les étudiants, soutenus par la gendarmerie mobile. Mises en joue au flashball, plaquages au sol et matraquages sont courants. Deux dirigeants syndicaux ont été arrêtés après avoir été désignés du doigt par des policiers en civil. Les arrestations s’effectuent à partir de repérages filmés au préalable. Le droit de grève est remis en cause, la faculté est un petit État policier et le président affirme que la situation est redevenue « normale ».