On se souvient du grand battage médiatique déclenché par les mesurettes du Grenelle de l’environnement. Parmi les décisions les plus attendues, figurait le moratoire sur la culture d’OGM, notamment du maïs MON810, seule variété cultivée en France. Le 25 octobre, Sarko souhaitait « que la culture commerciale des OGM pesticides soit suspendue ». Le 9 novembre, la secrétaire d’État à l’écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, s’engageait à transmettre à la Commission européenne le dossier permettant d’activer la clause de sauvegarde, seule façon de mettre en œuvre un moratoire et d’interdire la culture d’un OGM.
Les choses s’annonçaient plutôt bien. Mais, une fois les feux médiatiques éteints, le gouvernement a publié, le 5 décembre, un arrêté visant à suspendre la culture du MON810, en attendant la mise en place d’une autorité qui réévaluera cette variété. Mais cette suspension ne peut aller au-delà du 9 février, date à laquelle la loi devra être adoptée. À aucun moment n’est évoquée la clause de sauvegarde.
En réaction à cet arrêté, l’Alliance pour la planète a claqué la porte, Agir pour l’environnement a dénoncé une « décision cosmétique » et son délégué général considère « [qu’]interdire un maïs transgénique en période hivernale lorsque ce dernier n’est pas cultivé revient à interdire le chauffage électrique en pleine canicule ou la climatisation en période de froid intense ! »
La grève de la faim, envisagée – par José Bové notamment – puis suspendue à la suite des promesses gouvernementales, devrait débuter le 3 janvier si, d’ici là, rien n’est fait pour un véritable moratoire.