Sarkozy vole notre temps et notre santé. Avec sa proposition de « monétiser les jours de RTT », il met non seulement hors jeu l’augmentation des salaires pour le plus grand bénéfice des patrons, mais il insulte les salariés, qui perdent leur santé au travail. Les salariés ont déjà payé les 35 heures avec la chasse aux pauses, la flexibilité et le calcul annuel du temps de travail, l’augmentation de l’intensité du travail et les maladies professionnelles qu’elle provoque. Maintenant, ils devraient perdre les quelques jours de repos chèrement payés.
Les patrons n’attendaient que cela, normal ! Dès le lendemain, la direction de La Poste propose à ses salariés de leur racheter leur cinquième semaine de congés payés. Malheureusement, c’est bien la façon dont les 35 heures ont été mises en œuvre par la gauche qui permet au piège de Sarkozy de se refermer sur les travailleurs. Dans de nombreuses entreprises, grandes ou petites, il est impossible de récupérer les heures supplémentaires, de prendre les jours de RTT, voire même les congés payés, faute de personnel. Au bout du compte, puisque les salaires n’augmentent pas, puisque de toute façon on ne peut pas prendre ses jours de repos, autant se les faire payer, ce sera toujours un peu plus d’argent à la fin du mois.
À titre d’exemple, à l’usine de Renault Cléon, depuis la mise en place du compte capital temps, en septembre 1999, les 4 700 salariés totalisent l’équivalent de dix-sept siècles de travail en jours de congés non pris ! Soit 300 emplois à temps plein pendant toutes ces années. C’est le lamentable bilan de la réduction du temps de travail non compensée par des embauches.
Les patrons veulent le beurre et l’argent du beurre, Sarkozy les leur sert sur un plateau… Pour notre pouvoir d’achat, notre santé, nos vies, il n’y a pas d’arrangement : compensation intégrale de la RTT par des embauches pour travailler moins et travailler toutes et tous ; augmentation des salaires, de tout le salaire, net bien sûr, mais aussi des cotisations sociales, qui permettent d’assurer les retraites et l’indemnisation de celles et ceux qui sont privés d’emploi, afin que personne ne vive avec moins de 1500 euros par mois.