Nous n’attendons aucun changement des élections du 7 septembre 2007au Maroc. Les changements passeront par les luttes populaires des opprimés et des exploités.
Médias et meetings relaient les discours dominants autour de ces élections qui déboucheront sur un nouveau parlement et un nouveau gouvernement supposés résoudre tous les problèmes du Maroc et des Marocains. Ils nous avancent que tous les programmes des multiples partis qui se présentent promettent des milliers d’emplois, un taux de croissance élevé, qu’ils élimineront toute marginalisation et exclusion dans les campagnes et émanciperont les femmes. Ces discours trompeurs, nous les entendons depuis plus de 30 ans, depuis les élections de 1977.
Or depuis, nous ne constatons que le renforcement d’une politique d’austérité, qui a hypothéqué l’avenir du Maroc à coup de politiques d’endettement et d’ajustements structurels imposées par les grands organismes financiers internationaux. Ces politiques n’ont profité qu’aux grands capitalistes, aux grands rapaces corrompus qui ont dilapidé et détourné les fonds publics au détriment d’une population de plus en plus appauvrie et chaque jour en plus grand nombre. Les conséquences de ces politiques ont entraîné un démantèlement des services publics : santé, éducation... Et les privatisations n’ont produit que plus de chômage, de surexploitation, de précarité et de pauvreté.
Parallèlement les libertés publiques sont toujours étouffées. Les nombreuses répressions qui avaient écrasé tous les soulèvements populaires dans les différentes villes et villages se poursuivent encore aujourd’hui et les sinistres mouroirs tel Tazmamart continuent de hanter tous ceux qui s’élèvent contre ces politiques.
A chaque nouvelle campagne électorale, ils nous miroitent à coup de miraculeux slogans l’amélioration de nos conditions de vie qui ne cessent de se dégrader depuis. Au bilan des 30 années de cette démocratie parlementaire, le Maroc aura détruit la moindre infrastructure sociale, réduisant sa jeunesse à ne voir comme ultime recours que la fuite et l’immigration clandestine. Toutes leurs promesses n’ont abouti qu’à briser l’espoir des jeunes générations.
Ce parlement et les institutions pseudo-démocratiques qui surgiront des urnes émanent d’une Constitution octroyée après un référendum truqué. Cette Constitution concentre tout le pouvoir dans les mains d’une seule personne. Cette démocratie, loin de donner le pouvoir au peuple, n’est de fait qu’un pouvoir absolu, une dictature au sens plein.
Ce parlement n’est qu’une mascarade démocratique servant à appliquer des politiques antipopulaires décidées par une minime couche de nantis au service des intérêts du capital international pour poursuivre le pillage de nos richesses et nos ressources naturelles. De fait, ces nombreux partis qui se présentent ne seront que la voix d’un parti unique qui appliquera les politiques néolibérales qui lui sont dictées.
Depuis l’indépendance formelle du Maroc, leur « processus démocratique » ou « alternance démocratique » n’ont servi qu’à asseoir la domination d’une minorité. Le changement ne viendra pas du parlement, il se fera grâce aux luttes populaires que mènent depuis des décennies ouvriers, paysans pauvres et l’ensemble des opprimés.
Quelles sont nos tâches pour un réel changement ? Développer, rassembler et unir les luttes ouvrières et populaires ; élargir les réseaux de solidarité nationale et internationale ; redonner espoir pour des luttes et ressusciter l’espoir pour un changement ; renforcer les outils de lutte à travers les syndicats, les jeunes, les femmes, les opprimés et les exploités ; rassembler les forces vives dans la construction d’un parti révolutionnaire.