Contrairement aux discours officiels, la
méthode n’a rien à voir avec une négociation.
Les associations environnementales
participant au Grenelle ont exposé
les mesures qu’elles voulaient voir adopter,
parfois avec l’appui des syndicats de salariés.
En face, le MEDEF et la FNSEA principalement,
ont freiné des quatre fers à propos de
toutes les mesures remettant peu ou proue
en cause leurs marges de profit. Et maintenant…
c’est à Sarkozy qu’on laisse le soin de
trancher.
Dans ces conditions, que peut on espérer de
ce Grenelle ? Sûrement pas grand-chose.
Comment imaginer que Nicolas Sarkozy mette
en péril les affaires de ses amis industriels,
publicitaires, semenciers ou grands propriétaires
terriens ? Le gouvernement, et Nicolas
Sarkozy en tête, mènent depuis cinq mois
une véritable politique au service des plus
riches. Ceci a aussi des répercussions sur les
questions environnementales. Aucune politique
écologique digne de ce nom ne pourra
faire l’impasse d’une confrontation avec les
tenants du capitalisme.
Les associations environnementales participant
au Grenelle se félicitent aujourd’hui d’avoir
réussi à faire admettre à tous que les
problématiques écologiques sont graves et
menacent réellement la planète. Ce qui est
présenté comme un grand pas n’est en fait
qu’une nouvelle manière qu’a trouvé le pouvoir
(politique et économique) pour ne surtout
rien faire. Ainsi, nous serions tous d’accord,
nous partagerions tous le même constat,
la planète est danger et l’humanité avec.
Mais ce consensus n’est qu’un leurre. La question
que se posent les puissants n’est pas de
savoir ce qui est vrai. Leur préoccupation
première est de trouver une manière de continuer
à faire fonctionner le système sans
remettre en cause les fondements même de
leur puissance actuelle.
Ainsi, et POUR NE PAS FAIRE DE FAUX PROCÈS,
JUGEONS LES ACTES :
– Dans le domaine agricole : au lieu de
remettre en cause l’agriculture productiviste,
grosse consommatrice d’eau, d’engrais,
de pesticides… en fixant des seuils contraignants
de décroissance de ces consommations
nuisibles, le gouvernement va encourager
à la production de biocarburants afin
de toujours plus indemniser les gros agriculteurs.
– Dans le domaine des transports : au lieu de
chercher les moyens d’encourager la relocalisation
des productions, de permettre aux travailleurs
de se loger à une distance raisonnable
de leur lieu de travail, le gouvernement
préfère appuyer le plan fret de la SNCF qui
vise à diminuer encore un peu les possibilités
de transport de marchandise par le rail. Le
gouvernement semble également prêt à prendre
des mesurettes sur la réduction de
10 km/h des vitesses maximales sur toutes
les routes sans pour autant avoir le courage
d’interdire la vente des grosses cylindrées
polluantes et pouvant allégrement dépasser
les limitations.
– Dans le domaine énergétique : au lieu de
financer un grand plan de rénovation thermique
des logements, de promouvoir les économies
d’énergie et d’engager de très importants
moyens de recherche dans le domaine
des énergies renouvelables, le gouvernement
préfère engloutir des moyens financiers pharaoniques
dans la filière nucléaire, impasse
énergétique et risque majeur et terrifiant
pour l’ensemble de la population.
Nous ne pouvons donc pas compter sur ce
gouvernement pour mettre en œuvre une
véritable politique écologique. Ce n’est que
logique de la part d’un gouvernement qui
prend directement ses ordres au MEDEF.
Pourtant, une politique réellement écologique,
ne craignant pas de rompre avec le fonctionnement
du capitalisme puisque c’est lui qui
nous a menés dans cette impasse, est plus
nécessaire que jamais. Mais pour cela, nous ne
pouvons compter que sur la mobilisation des
travailleurs, jeunes et précaires, puisqu’ils
seront les premières victimes des catastrophes
écologiques. Il est donc urgent de construire,
partout où nous le pouvons, des mobilisations
pour réclamer les quelques mesures préalables
à toute politique cherchant réellement à
enrayer la crise écologique :
* MORATOIRE SUR LES CULTURES OGM EN PLEIN
CHAMP AVANT QU’UNE CONSULTATION DÉMOCRATIQUE NE
SOIT ORGANISÉE SUR LE SUJET ;
* MORATOIRE IMMÉDIAT SUR LA CONSTRUCTION DU
NOUVEAU RÉACTEUR NUCLÉAIRE EPR AVANT LA MISE EN
ŒUVRE D’UN PLAN DE SORTIE DU NUCLÉAIRE METTANT
LA PRIORITÉ SUR LES ÉCONOMIES D’ÉNERGIE ET LE DÉVELOPPEMENT
DES ÉNERGIES RENOUVELABLES ;
* MORATOIRE SUR TOUTES LES CONSTRUCTIONS D’AUTOROUTES
ET D’AÉROPORTS AFIN DE RÉORIENTER LES
FINANCEMENTS PUBLICS VERS UNE VÉRITABLE POLITIQUE
ALTERNATIVE EN TERMES DE TRANSPORTS DE MARCHANDISES
ET DE DÉVELOPPEMENT DES TRANSPORTS PUBLICS ;
* MORATOIRE SUR LES INCINÉRATEURS DE DÉCHETS ET
DÉVELOPPEMENT DES ALTERNATIVES À L’INCINÉRATION.
Catastrophe sanitaire annoncée aux Antilles
Le 18 septembre, un rapport concernant l’empoisonnement de la
population antillaise par les pesticides a été présenté à
l’Assemblée Nationale par le cancérologue Dominique Belpomme.
Récidiviste, il avait lancé l’Appel de Paris le 7 Mai 2004 avec tous les
scientifiques Français les plus prestigieux, et déclarait que : « L’espèce
humaine est en danger à cause de la pollution chimique ».
Après une enquête sanitaire de deux mois sur le terrain en Martinique
et en Guadeloupe, il déclare « La situation y est extrêmement grave ! Les
expertises scientifiques que nous avons menées sur les pesticides conduisent
au constat d’un véritable empoisonnement par les pesticides de la
Martinique et de la Guadeloupe. Il y a le chlordécone, le paraquat (interdit
très récemment), et plusieurs dizaines d’autres pesticides utilisés dans
des conditions plus qu’opaques… »
C’est au nom du profit des producteurs de bananes que cette catastrophe
a été rendue possible. Entre 1951 et 1976, les Etats-Unis ont
produit environ 1600 tonnes de chlordécone. La fabrication de cette
substance a été arrêtée en 1976, mais commercialisé en France de
1981 à 1990 sous le nom de Curlone. Ce pesticide, qui persiste plus
de 20 ans dans l’environnement, a été employé en Martinique et
Guadeloupe après le passage des cyclones Allen en 1979 et David en
1980, qui ont conduit à d’importantes invasions de parasites.
L’autorisation de vente du Curlone a été retirée par le Ministère français
de l’agriculture en 1990 mais son usage a continué jusqu’en 1993
grâce à des décisions administratives permettant aux producteurs de
bananes de continuer à l’utiliser.
Il aura fallu de nombreux morts, des cancers de la prostate en surnombre,
des femmes enceintes et des bébés contaminés, des sols et des
eaux durablement pollués, pour que le scandale du chlordécone, soit
enfin rendu public. Aux militants de s’emparer de cette cause pour
défendre la survie de l’espèce humaine en luttant contre l’exploitation
sans limites des ressources de la planète par le capitalisme.
Nucléaire et effet de serre : refusons le chantage !
Nous ne dirons jamais assez à quel
point le nucléaire représente une
menace immense pour l’humanité :
risques d’accidents permanents, accumulation
de déchets d’une dangerosité phénoménale,
extraction rejetant des montagnes de
poussières radioactives, etc. Pourtant cette
industrie monstrueuse, qui repose sur l’ignoble
exploitation de dizaines de milliers de
travailleurs précaires (pour la maintenance et
le nettoyage) et de travailleurs très pauvres
au Niger (pour l’extraction), ne fournit qu’une
part dérisoire dans la consommation d’énergie
mondiale ( 2 à 3 %). Elle est pourtant
présentée comme la solution face aux changements
climatiques.
Pour agir concrètement contre l’effet de
serre, il faut réduire massivement notre consommation
d’énergies fossiles en amorçant
en priorité une réduction drastique du transport
routier et en lançant un vaste plan de
rénovation de l’habitat financé par l’Etat. Le
nucléaire n’est, et ne restera jamais, vu la
faible quantité de ressources en uranium,
qu’une énergie dérisoire par rapport au
potentiel colossal des énergies renouvelables
: à titre d’exemple, couvrir le bâti français
de panneaux solaires permettrait de
produire plus d’énergie que l’ensemble du
parc nucléaire actuel ! Le foisonnement des
énergies renouvelables (éolien terrestre et
offshore, micro éolien, solaire thermique et
photovoltaïque, hydrolienne..) permet d’envisager
une sortie rapide du nucléaire en
une dizaine d’années, sans recours massif
aux énergies fossiles émettrices de gaz à
effet de serre. L’obstacle n’est donc pas
technique, mais politique et financier. Mais
la politique énergétique actuelle, qui
consiste à financer des grands groupes énergétiques
(comme Jeumont, la filiale
d’Areva) pour qu’ils produisent des Kwh
renouvelables à des prix exorbitants, empêche
en réalité tout développement massif
du solaire et de l’éolien. Au contraire, pour
lancer ce vaste programme (qui permettra
de créer entre 700 000 et un million d’emplois),
il faut un véritable public service de
l’électricité, seul capable de coordonner une
politique volontariste de sortie rapide du
nucléaire.
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