Un quart des bébés de la Bande de Gaza souffrent de malnutrition aiguë, et Israël refuse d’autoriser l’entrée de milliers de camions livrant de l’aide d’urgence. L’armée tire sur quiconque pénètre dans une zone tampon, bombarde les hôpitaux et les camps de tentes. Pour la n-ième fois, le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahou a donné à de nombreux Gazaouis l’ordre de quitter leur lieu de résidence, tandis que son ministre des Finances annonce que Gaza, d’ici quelques mois, sera « complètement anéanti » et que son camarade de parti, Moshe Saada, appelle à affamer et expulser tous les Gazaouis. Israël a tué 53 000 Palestiniens de manière certaine, et parmi eux au moins 15 000 enfants.
Est-ce qu’Israël commet un génocide ?
La conclusion que c’est bien le cas n’est plus réservée aux militants. La Cour internationale de justice (CIJ) la considère « plausible ». Et si des organisations de défense des droits humains comme Amnesty International et Human Rights Watch, et la Rapporteuse des Nations Unies Francesca Albanese parlaient déjà de génocide auparavant, c’est maintenant le directeur du NIOD, l’Institut néerlandais des Études sur la guerre, l’Holocauste et le génocide, qui parle de « violence génocidaire ». D’autres chercheurs du NIOD s’étaient déjà exprimés en ce sens.
Le terme reste en même temps chargé, à cause de son imbrication avec l’Holocauste. Dans leurs commentaires éditoriaux, les journaux tournent autour du concept avec précaution. Sur les réseaux sociaux, on parle aussi de « g3n0c1d3 », parce que certaines entreprises de la tech bannissent l’usage du mot. Le porte-parole des Affaires étrangères dans le parti allemand CDU [Union chrétienne-démocrate] a déclaré à NRC qu’« il ne croit pas à la théorie du génocide ».
Mais en dehors du débat dans la société, le génocide est aussi un sujet d’études scientifiques. Et ce domaine de recherche, celui des études sur les génocides, ne le considère pas comme une question à laquelle répondre par « oui » ou « non », mais comme un processus. Pas comme un interrupteur ouvert/fermé, mais comme « un variateur », pour reprendre les mots d’Ugur Ümit Üngör, professeur d’Études sur l’Holocauste et les génocides de l’université d’Amsterdam et membre du NIOD.
Et, contrairement à l’opinion publique, les chercheurs spécialistes des génocides sont étonnamment unanimes : le cabinet Netanyhou, disent-ils, est bien dans ce processus — et pour la majorité, il est même dans le stade final. C’est pourquoi la plupart des chercheurs ne parlent plus seulement de « violence génocidaire », mais de « génocide ».
NRC a interrogé sept experts sur les génocides de six pays différents sur leurs opinions et sur celles de leurs collègues : « Est-ce que je peux nommer quelqu’un dont je respecte le travail et qui ne pense pas qu’il s’agisse d’un génocide ? Non ; il n’y a pas d’argument contraire qui prenne en considération toutes les preuves », dit le chercheur israélien Raz Segal. Des chercheurs qui disent que ce n’est pas un génocide, Il y en a probablement encore, dit Üngör. « Mais je n’en connais pas ». Il y a des scientifiques qui rejetaient auparavant l’étiquette de génocide, mais qui ont changé d’avis entre-temps, comme Shmuel Lederman, de l’Université ouverte d’Israël.
NRC a aussi examiné en détail le journal scientifique le plus fiable sur le sujet, Journal of Genocide Research. Ce journal a rassemblé pendant les derniers dix-huit mois plus de 25 articles sur la question du génocide à Gaza, écrits par des scientifiques venant de l’intérieur comme de l’extérieur du champ des études sur le génocide. Certains problématisent le terme, d’autres analysent les déclarations génocidaires du gouvernement et de l’armée d’Israël ou discutent, d’un point de vue juridique, si la CIJ aboutira ou non à une condamnation et pourquoi.
Mais là encore, c’est frappant : la majorité, et parmi eux les huit universitaires qui appartiennent au champ des études sur les génocides voient un génocide à Gaza, ou au moins une violence génocidaire. Et c’est remarquable dans un domaine où il n’y a pas de clarification complète sur ce qu’est précisément un génocide.
Rabotage et grattage
Le terme a été inventé par le juriste juif polonais Raphael Lemkin en 1944. Il a assemblé le terme « genos » (peuple), qui vient du grec ancien, et le terme latin « caedere » (tuer). Depuis les années 1930, il cherchait un moyen d’attirer l’attention sur l’annihilation d’un groupe, car il était choqué par l’impunité du génocide des Arméniens. Au cours de la Shoah, 49 de ses proches ont été assassinés.
Ce n’est qu’après la guerre que ses propositions ont été entendues — au sein des Nations Unies nouvellement fondées. Des années de rabotage et de grattage [du concept] suivirent. Des Américains, des Russes, des Français et des Britanniques essayèrent de s’assurer que leurs propres méfaits — exécutions massives des opposants politiques de Staline, bombes atomiques sur le Japon, lois racistes aux États-Unis, violences dans les colonies européennes — ne puissent en aucun cas être considérés comme des génocides.
Lemlin a donc dû regarder les puissances mondiales réduire son idéal. Aussi imparfaite qu’elle soit, il y a cependant depuis 1948 une définition juridique de la notion de génocide avec laquelle toutes les grandes puissances peuvent vivre : « actes commis dans l’intention de détruire totalement ou partiellement un groupe national, ethnique, religieux, ou un groupe appartenant à une race spécifique, en tant que tel. » Spécifiquement :
• le meurtre de membres du groupe
• l’infliction de dommages physiques ou mentaux sérieux aux membres du groupe
• l’infliction délibérée à un groupe de conditions de vie calculées pour entraîner sa destruction physique, totale ou partielle
• des mesures visant à empêcher des naissances au sein du groupe
• le transfert par la force d’enfants d’un groupe vers un autre groupe
C’était une étape importante pour Lemkin, et un compromis épuré. Avant tout à cause de l’expression insaisissable « avec l’intention ». Car comment la prouver ?
Pas d’accord sans ambiguïté
Depuis lors, le concept est toujours contesté. Après l’ancrage juridique, un domaine scientifique indépendant est né, avec des recherches principalement focalisées au début sur l’Holocauste. Mais, lentement, les études sur les génocides se sont développées, comme un champ interdisciplinaire beaucoup plus vaste, avec des sociologues, des spécialistes de sciences politiques et des juristes, utilisant leurs propres méthodes et concepts. Et alors que les historiens de l’Holocauste insistaient sur le fait que la Shoah était unique — le génocide « archétype » —, d’autres ont commencé dans les années 1990 à faire des comparaisons avec le Rwanda, la Bosnie-Herzégovine et même avec les génocides d’avant la Deuxième Guerre mondiale. Douloureux, pensent certains historiens.
En ce qui concerne Üngör, le champ est, comme les autres sciences, toujours changeant. Le concept de génocide, dit-il, est affiné par de nouveaux cas. L’internement à grande échelle des Ouïghours en Chine « pousse à la compréhension de la notion de génocide culturel ». Et le Rwanda nous a appris que le génocide est un processus — un spectre —, certains experts voyant déjà nettement les contours du massacre futur en 1993.
Et pourtant. Malgré tous ces désaccords internes la majorité des spécialistes des génocides sont d’accord, affirment les personnes interviewées : à Gaza Israël œuvre à un génocide.
Certains ont atteint cette conclusion rapidement. Comme Raz Segal, un spécialiste israélien du génocide (Université Stockton), six jours après l’attaque de Hamas du 7 octobre, ou l’expert britannique renommé Martin Shaw. Leur raisonnement est néanmoins différent. Shaw considère également l’attaque du Hamas comme génocidaire.
D’autres ont été initialement plus prudents. Le juriste international canadien William Schabas par exemple, une autorité assez conservatrice dans le domaine, a atteint la même conclusion l’an dernier, mais après que les dirigeants israéliens ont appelé à la coupure de l’eau, de la nourriture et de l’électricité à Gaza. Le professeur Dirk Moses de l’université CUNY à New York parle d’un « mélange de logique génocidaire et militaire ».
Pour de nombreux chercheurs auxquels NRC a parlé, la réaction israélienne au jugement provisoire de la CIJ en janvier 2024 a joué un rôle clé. Pour prévenir un génocide, Israël devait selon a Cour autoriser l’aide d’urgence et mettre fin au langage incendiaire et déshumanisant sur les Palestiniens. Mais le cabinet Netanyahou n’a rien changé.
Pour Lederman, universitaire enseignant à l’Université ouverte d’Israël, cela a été une accumulation. Au début, il était opposé à l’étiquette de génocide, mais après la décision de la CIJ, la fermeture du poste frontière de Rafah et le calcul que le nombre réel de morts à Gaza avait déjà dépassé les cent mille, selon une lettre de 99 travailleurs de santé américains, il a été convaincu.
Pour Melanie O’Brien, présidente de l’Association internationale des spécialistes des génocides, la privation délibérée de nourriture, d’eau, de refuges et d’assainissement a été décisive, pour Segal ce sont les « déclarations ouvertement génocidaires » des dirigeants israéliens. Mais pour tous, il s’agit de l’addition de ce qui serait considéré séparément comme des crimes de guerre « ordinaires ». C’est l’image d’ensemble qui fait un génocide. C’est aussi ce que le concept est censé être, dit Shaw : « holistique ».
L’écart entre les historiens de l’Holocauste et leurs collègues qui considèrent le génocide dans un contexte plus large rétrécit avec la violence israélienne persistante, dit Üngör. Face au petit Centre de l’Holocauste aux États-Unis, financé par des Américains qui veulent maintenir le caractère unique de la Shoah, il y a, selon le professeur de l’université d’Amsterdam, un nombre croissant de chercheurs sur l’Holocauste qui parlent ouvertement de génocide. L’Américaine Debórah Dwork et les Israéliens Amos Goldberg et Omer Bartov, par exemple. Et cela n’est pas facile, dit Üngör. « Sûrement pas dans l’optique de la continuité de vos subventions ».
Contre-arguments
Dans le débat public occidental, on entend souvent les mêmes arguments pour s’opposer à la conclusion qu’Israël commet un génocide. Voici une sélection : c’est une guerre militaire pour annihiler le Hamas, il n’y a pas de plan clair d’extermination, les Gazaouis ne sont pas encore tous assassinés, cela n’est pas semblable à l’Holocauste, les juges n’ont pas encore statué.
Ce sont des malentendus et des simplifications, disent les experts des génocides. Le texte du traité parle ainsi d’anéantir « totalement ou partiellement ». Le nombre de victimes devrait-il approcher les six millions de l’Holocauste ? Non, car le meurtre de huit mille hommes à Srebrenica est considéré comme un génocide. Et, dit O’Brien, un génocide ne se produit pas seulement parce qu’un tribunal a déterminé que c’en est un. « Cela arrive parce que cela arrive ».
Doit-il y. avoir un plan écrit sur le papier, tel que — pour le plus connu — les minutes de la « solution finale » de la conférence des nazis à Wannsee ? Non. Au cours des trente dernières années, les tribunaux pour le Rwanda et la Yougoslavie ont élaboré une suite de jurisprudences, qui ont développé encore le concept. Au début de 2007, la CIJ a statué que, en l’absence de preuve directe, l’intention peut être déduite d’un « modèle de comportement ». S’il est raisonnable de déduire de l’ampleur, de la nature et de l’intensité de la violence que l’objectif est d’annihiler (partiellement) un groupe, alors c’est une preuve suffisante qu’il s’agit d’un génocide.
Est-ce que cela veut dire que la CIJ décidera qu’Israël est coupable de génocide ? Non. Aussi longtemps que la conception de l’interrupteur oui/non prévaut, la probabilité est de 50-50, estime le rédacteur en chef du Journal of Genocide Research. Il y a la réalité du droit et il y a la réalité des sciences sociales.
La violence israélienne à Gaza soutient selon lui une théorie latente depuis un certain temps dans le champ de recherche : la distinction absolue entre des objectifs militaires et génocidaires est parfois intenable. Cette distinction artificielle a été bricolée par les puissances mondiales dans le traité de 1948, mais en pratique, les deux objectifs se chevauchent souvent.
Derrière la politique israélienne, dit l’Australien, il y a une « double intention ». Ainsi le blocus sur l’aide d’urgence, la destruction des hôpitaux et l’affamement des Gazaouis servent à deux objectifs : ils frappent le Hamas, mais évidemment aussi (surtout) la population. Comme un dommage collatéral, non pas involontaire, mais délibéré.
Un autre exemple : l’utilisation par Israël de l’intelligence artificielle pour localiser les militants possibles du Hamas à l’aide de leurs données téléphoniques. La technologie est si grossière, avec un contrôle humain si limité, qu’une frappe aérienne peut causer rapidement la mort de dizaines d’habitants locaux — et même de 125 habitants, dans un cas reconstitué par le The New York Times.
Selon une source d’information du magazine +972, le programme d’IA localise les cibles potentielles plus facilement dans leurs domiciles que lors des combats. Ainsi, écrit le média israélien, l’armée espère augmenter le taux de réussite en bombardant des habitations privées. De préférence pendant la nuit.
La conséquence inévitable est acceptée par Israël, dit Moses : un nombre sans précédent de victimes sont des femmes et des enfants. Shmuel Lederman appelle cela des « conséquences prévisibles ». Et c’est là, dit Lederman, que réside le génocide. Après tout, vous acceptez l’impact destructeur de vos actions sur la population, même si ce n’est pas l’objectif principal.
Un débat académique tendu
Même si les spécialistes des génocides les plus prudents pensent maintenant que les actions d’Israël à Gaza sont génocidaires, il y a beaucoup de tensions dans le débat. Les scientifiques font parfois l’expérience qu’accuser Israël de génocide n’est pas favorable à leur carrière. L’accusation d’antisémitisme survient très facilement.
Ainsi, après des protestations, la nomination de Segal à la tête du Centre sur le génocide de l’université du Minnesota a été retirée. Et Harvard a reçu de telles pressions pour réduire au silence les voix « anti-israéliennes » qu’elle a renvoyé deux directeurs de son Centre du Moyen-Orient.
Segal, qui est lui-même juif, dit qu’il est régulièrement accusé d’antisémitisme. Les scientifiques israéliens et allemands en particuliers utilisent cela pour attaquer leurs collègues. L’accusation d’antisémitisme, dit aussi O’Brien, a un effet glaçant sur la liberté d’expression à propos du comportement d’Israël. « Les scientifiques ne sont plus autant prêts à parler ouvertement de ce qui se passe. »
Les discussions conduisent à de profondes frustrations. Le spécialiste de l’Holocauste, Bartov, a démissionné, après vingt ans de participation, de Yad Vashem Studies, le journal associé au musée du même nom à Jérusalem, par insatisfaction vis-à-vis de ses collègues du comité de rédaction, qui agissent comme si « le massacre, l’assassinat et la mutilation de milliers d’enfants par les troupes israéliennes ne les concernaient pas ou étaient pleinement justifiés », selon sa lettre de démission que cite le journal Jewish Currents.
Une autorité allemande du domaine, qui souhaite l’anonymat, qualifie le sujet d’« empoisonné » dans son pays ; vous êtes, dit-il, directement traité d’antisémite dès que vous évoquez seulement « un possible génocide ». Si ces actes concernaient un autre pays qu’Israël, dit-il, tous les Allemands auraient tiré le signal d’alarme et parlé de violence génocidaire, comme cela est arrivé pour le massacre russe de la ville ukrainienne de Butja. Mais maintenant, dit-il, ils restent silencieux.
Selon Dirk Moses, le domaine de recherche sera en crise tant qu’il ne remet pas en question la différence artificielle entre objectifs militaires et génocidaires. Elle rend possible le massacre de masse des Palestiniens au nom de l’auto-défense contre le Hamas, dit-il. C’est le cas en ce qui concerne la partie des études sur l’Holocauste qui défend en ces termes les actions israéliennes. « Car ces parties du domaine sont alors vraiment mortes — non seulement incohérentes conceptuellement, mais complices ».
Un débat sans fin
Le professeur Shaw trouve décevant que même les journaux sérieux ne sont pas prêts à « aborder le problème directement ». En même temps, de nombreux experts expriment leur frustration sur l’importance que les politiciens et les médias, y compris NRC, accordent à la question du génocide à Gaza. Pourquoi débattre sans fin sur le terme précis, alors que des êtres humains sont assassinés, pourchassés, affamés, et que des villes entières sont détruites en ce moment même ? Quelle importance pour un Gazaoui que le bombardement dans lequel il meurt constitue un nettoyage ethnique, que la privation de nourriture qu’il subit soit un crime contre l’humanité, que ses parents soient morts dans un crime de guerre ou qu’il suffoque sous les décombres d’un génocide ? Cela ne détourne-t-il pas l’attention de la seule question qui doit être discutée : que faire ?
D’un point de vue juridique, savoir s’il s’agit ou non d’un génocide importe, dit O’Brien. « Nous disposons d’un traité sur le génocide qui oblige les signataires à empêcher un génocide de se produire. Cette obligation s’applique dès qu’il y a un risque de génocide. Un tel traité n’existe pas pour les autres crimes. »
L’obsession pour le terme, selon les experts, a sûrement à voir avec la canonisation du concept de génocide, de son statut de « crime des crimes », de mal ultime. Ce n’est pas forcément vrai, disent-ils. Les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité sont tout aussi horribles pour les victimes — et sont punis aussi sévèrement. Avec la prison à vie. Mais le génocide a toujours été un concept chargé de morale, souligne Shaw. « Ce n’est pas comme la guerre : elle peut en principe être légitime. Le génocide non. Le génocide est une catégorie qui englobe le mal monumental que constitue la tentative de détruire des populations, des sociétés et des groupes ». Et l’appel à l’action est toujours attaché au concept même.
À quels chercheurs NRC s’est-il adressé ?
Shmuel Lederman : chercheur israélien à l’Université ouverte d’Israël
Dirk Moses : professeur australien de l’université CUNY de New York et rédacteur en chef du Journal of Genocide Research
Melanie O’Brien : juriste australienne, chercheuse à l’Université d’Australie occidentale et présidente de l’Association internationale des spécialistes des génocides
Raz Segal : spécialiste israélien du génocide à l’université Stockton, New Jersey, USA
Martin Shaw : professeur britannique à l’Institut Barcelona d’Estudis Internacionals, professeur émérite de l’ Université du Sussex et auteur en particulier du livre What Is Genocide ?
Ugur Ümit Üngör : professeur néerlandais de l’université d’Amsterdam et chercheur à l’Institut NIOD des Études sur la guerre, l’Holocauste et les génocides
Iva Vukusic : spécialiste croate des génocides à l’université d’Utrecht
NRC a aussi parlé à trois scientifiques néerlandais ou d’autres pays spécialistes de domaines connexes.
Kasper van Laarhoven, Eva Peek, Derk Walters