Le Vatican a appelé les catholiques de ne plus soutenir financièrement l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International, en raison du récent engagement de celle-ci en faveur de la dépénalisation de l’avortement, ajoutant, dans un communiqué diffusé mercredi 13 juin, que l’Eglise catholique suspendrait également ses « contributions financières » à l’organisation.
Pour le cardinal Renato Martino, président du conseil pontifical Justice et Paix, ce geste est la « conséquence inévitable » de la « volte-face » qu’aurait opéré l’ONG sur l’avortement. « Il est extrêmement grave qu’une organisation méritante comme Amnesty International se plie aux pressions de ces lobbies, a-t-il déploré, faisant allusion aux lobbies pro-avortement qui continuent leur propagande dans le cadre de ce que Jean Paul II appelait ’la culture de mort’. »
TOUT AVORTEMENT EST ASSIMILÉ À UN MEURTRE
A Rome, le porte-parole de l’ONG, Riccardo Noury, a précisé que qu’Amnesty ne recevait aucun versement « ni du Vatican, ni d’aucune organisation catholique » ni d’ailleurs d’aucune organisation, afin de préserver son indépendance. Geneviève Sevrin, présidente de la section française, a pour sa part souligné qu’Amnesty « n’a pas appelé à la libéralisation de l’avortement », mais à « sa dépénalisation ». Cette distinction n’est pas prise en compte par le Vatican, pour lequel tout avortement est assimilé à un meurtre.
En 1996, le Vatican avait déjà pris une décision similaire, suspendant une aide financière à hauteur de 2 000 dollars par an en faveur de l’Unicef, le fonds des Nations unies pour l’enfance, qu’il avait également accusé de promouvoir l’avortement. A l’époque, l’Unicef diffusait dans les camps des réfugiés du monde entier une information sur un spermicide post-coïtal à destination des jeunes femmes ou des adolescentes victimes de viol.