Cette protestation est par nature très diversifiée et a peu d’objectifs politiques concrets. Nombreux sont celles et ceux qui discutent d’une interdiction totale ou partielle de l’AfD, mais cette revendication est à juste titre controversée. Ce qui manque, c’est un véritable renforcement de l’auto-organisation et de la capacité à prendre confiance dans leurs prores capacités parmi les nombreuses et diverses initiatives de protestation contre la droite dure.
Dans cette situation, l’une des organisations à l’origine des protestations à Cologne a pris une initiative qui mérite d’être soutenue. Le collectif « Cologne ne laisse pas faire » (Köln stellt sich quer, KSSQ) appelle à une action collective dans les entreprises et les services publics le 21 mars 2024 - Journée internationale contre le racisme : Une grève politique de 15 minutes à partir de 11h45.
Voici ce que dit l’appel du KSSQ :
"Le KSSQ propose pour le 21 mars 2024, journée internationale contre le racisme, une grève pour défendre le droit inaliénable à la dignité humaine.
Pendant un quart d’heure, le travail sera arrêté dans les ateliers, les bureaux, les usines et les administrations, dans les crèches, les écoles et les universités.
Pendant un quart d’heure, nous invitons toute personne, quoi qu’elle soit en train de faire, à s’arrêter et à le signifier clairement.
Nous voulons montrer que nous vivons ensemble dans une société ouverte et internationalisée et que nous ne nous laissons pas diviser.
La vie et le travail ne seraient pas envisageables sans les personnes issues de l’immigration.
S’engager pour la dignité humaine signifie également permettre aux réfugié.e.s de bénéficier d’un meilleur accès au monde du travail.
Nous voulons que sur les lieux de travail et de formation, on discute pendant un quart d’heure du racisme et des plans de déportation inhumains de l’AFD, et que l’on réfléchisse à la manière dont on peut effectivement s’engager ensemble pour les droits de l’homme et la dignité humaine - contre le racisme, l’antisémitisme, le nationalisme, l’homophobie et la transphobie.
Nous voulons que sur les lieux de travail et de formation, on témoigne à chacun.e solidarité et estime, indépendamment du sexe, de la race, de la langue, de la nationalité et des origines, des convictions religieuses ou politiques (article 3 de la Loi fondamentale) - ce qui constitue par là-même un refus catégorique des projets de l’AFD".
L’ISO soutient cette initiative. Elle doit donner le coup d’envoi d’un mouvement de protestation durable dans les secteurs clés de la société. Une grève dans les entreprises et les bureaux, c’est le bon choix : De tous les partis allemands, c’est l’AfD qui a le programme antisocial le plus dur et le plus anti-ouvrier.
L’Afd ne présente en aucun cas une alternative, mais bien le modèle d’un État au service des patrons, discriminatoire, raciste et nationaliste. Son autoritarisme est aujourd’hui dirigé contre ce qu’il considère comme les secteurs les plus vulnérables de la société, mais elle est porteuse de menaces contre tous et toutes, salarié.e.s, privé.e.s d’emploi, retraité.e.s et jeunes. Les valeurs de l’AfD sont aux antipodes des principes de la solidarité syndicale.
Résolution de la coordination, 28 janvier 2024