L’Organisation des Nations Unies (ONU) annonce un possible nettoyage ethnique à Gaza. En tant que juifs, nous sommes horrifiés par les violations du droit international que l’état d’Israël mène à Gaza en toute impunité et nous refusons que ce massacre ait lieu en notre nom.
Nous comprenons et nous partageons la douleur et la peur ressentie par de nombreux juifs de France suite aux crimes de guerre du Hamas. La majorité d’entre nous a de la famille en Israël et nous souhaitons exprimer toute notre compassion aux familles des victimes des massacres du Samedi 7 Octobre 2023, mais cette douleur ne saurait justifier un nettoyage ethnique à Gaza. La poursuite de la guerre et de l’occupation n’amènera ni la paix, ni le retour des otages.
Gaza subit une crise humanitaire sans précédent. Suite aux attaques du Samedi 7 Octobre 2023, faisant mille quatre cent morts israéliens et au moins quatre mille six cent blessés, Israël a imposé un siège total de la bande de Gaza, une forme de punition collective contraire au droit international. Deux cent Israéliens demeurent pris en otage à Gaza et leur sort importe moins au gouvernement israélien que l’écrasement des palestiniens.
Deux millions de palestiniens de Gaza se trouvent privés d’eau, de nourriture et d’électricité. Des organisations de défense des droits humains ont documenté l’utilisation de phosphore blanc. Des hôpitaux, mais aussi des lieux de culte où se réfugient des palestiniens de Gaza, ont été bombardés.
A l’heure où nous écrivons, au moins huit mille palestiniens ont été tués, dont près de trois mille enfants. La répression des palestiniens de Cisjordanie s’est également intensifiée ces deux dernières semaines, avec plus de cent palestiniens de Cisjordanie tués par des colons ou par l’armée israélienne. Plus de treize mille palestiniens de Gaza ont été blessés par les frappes aériennes israéliennes et plus d’un million de palestiniens de Gaza ont été déplacés.
Nous demandons un cessez-le-feu immédiat et la fin de l’impunité israélienne. Il est urgent d’amener le gouvernement israélien à cesser sa campagne de bombardements et de l’empêcher d’entamer une offensive terrestre qui risquerait de déclencher un embrasement régional.
Cette violence punitive et ces crimes de guerre ont été annoncés par les officiels du gouvernement israélien par le biais de déclarations déshumanisantes et ils sont soutenus par nos dirigeants en France. Nous rejoignons nos frères et sœurs juifs aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Israël et ailleurs, qui ont dénoncé le soutien inconditionnel de leurs gouvernements à l’offensive israélienne contre Gaza, et nous rappelons que l’expression de la solidarité avec le peuple palestinien en tant que peuple opprimé est un droit et une liberté politique.
En affirmant de manière inconditionnelle le droit d’Israël à se défendre et en votant contre une résolution de l’ONU appelant à un cessez-le-feu, le gouvernement français se fait complice d’un nettoyage ethnique à Gaza.
Nous réclamons l’arrêt immédiat des bombardements israéliens et le retrait des forces armées israéliennes de Gaza.
Nous réclamons la levée du blocus et du siège de Gaza.
Nous réclamons des négociations pour la libération des otages et des prisonniers politiques.
Nous réclamons des sanctions internationales contre l’état israélien.
Premiers signataires :
Michaël Löwy, Sonia Dayan-Herzbrun, Rony Brauman, Eyal Sivan, Simone Bitton, Serge Grossvak, Jean Guy Greilsamer, Daniel Lartichaux Ullmann, Laurent Levy, Jean Claude Meyer, Catherine Samary, Michèle Sibony, Pierre Stambul, Richard Wagman
Un collectif de 85 personnalités juives