Cet homme à l’aspect débonnaire, grand connaisseur de Rabelais et des vins de Loire, n’en était pas moins un indéfectible militant de la cause Corse.
Partisan conséquent du droit à l’autodétermination de notre peuple, il s’en était approprié l’histoire avec la rigueur qui le caractérisait. D’une grande humanité, il ne dissociait jamais chez les femmes et les hommes qu’il côtoyait dans la lutte de leurs ancrages culturels. Loin d’un dogme marxiste révolutionnaire, nous lui devons amplement notre formation politique. Comme historien et sociologue, il était aussi un pédagogue de tous les instants.
Il a porté la voix de la LCR et de la quatrième internationale auprès du mouvement de libération nationale. Sa finesse d’analyse et sa parfaite connaissance du terrain, lui conférait la dimension d’un militant anti-impérialiste et anti-colonialiste, reconnue largement au-delà des frontières de notre organisation. Son secret tenait à sa capacité d’être un véritable intellectuel révolutionnaire tout en étant un infatigable voyageur qui se rendait au plus profond de nos villages et de nos quartiers pour y rencontrer de vrais gens. Sa posture n’avait rien à voir avec ces donneurs de leçons venus de l’hexagone, pour qui un bréviaire tenait lieu de bagage.
Il était de chez nous et il le restera dans nos mémoires.
Au sein du mouvement dans lequel il militait, il s’est employé à convaincre ses interlocuteurs d’être en solidarité avec la lutte du peuple corse. Pugnace au-delà des oppositions qu’il rencontra, il n’a jamais cédé un pouce de ses profondes convictions. Il s’inscrivait totalement dans la longue tradition de la quatrième internationale dans le cadre des combats anti-impérialistes.
Le jour ou la lutte d’émancipation parviendra à ses objectifs, le nom de Daniel, militant marxiste révolutionnaire, corse de cœur et d’esprit restera vivant.
Nous te saluons fratellu.
A MANCA