Depuis plus de trente ans, le magazine Santé & Travail s’est imposé comme une référence auprès des acteurs de la prévention des risques du travail – professionnels ou représentants du personnel des ex-CHSCT ou des CSE maintenant – mais aussi auprès des syndicalistes, des élus politiques, des universitaires, des étudiants, ou encore des journalistes… Outil indispensable pour tous ceux qui œuvrent quotidiennement à l’amélioration des conditions de travail, Santé & Travail occupe une place unique en France.
Son éditeur historique, la Mutualité française associée à plusieurs mutuelles importantes, a accompli un effort inédit en créant ce support d’information et en le diffusant, souvent gratuitement.
Mais aujourd’hui, la Mutualité traverse des difficultés économiques qui compromettent l’avenir du magazine ou pourraient, à tout le moins, porter atteinte à son contenu ainsi qu’aux fondamentaux qui ont présidé à sa notoriété.
C’est pourquoi nous lançons un comité de soutien afin de mobiliser toutes celles et ceux qui s’appuient sur cette revue dans leur activité professionnelle ou militante. Et ainsi préserver l’identité de Santé & Travail.
Santé & Travail est avant tout un organe d’information, de veille et d’analyse qui éclaire le débat social face aux enjeux du travail comme le démontre encore le débat actuel sur la réforme des retraites. Pénibilité, intensification du travail, usure professionnelle qui compromet le maintien dans l’emploi, souffrance psychique, expositions à des cocktails de produits cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR)… les défis à surmonter pour une meilleure prévention sont immenses, dans le secteur privé comme dans la fonction publique. D’autant que la France n’est pas au niveau sur la prise en charge de ces questions, comme viennent de le constater un récent rapport de la Cour des comptes1 ainsi qu’une enquête européenne de la Fondation de Dublin2.
Ce n’est donc pas le moment de se priver d’un journal dont l’indépendance rédactionnelle, la liberté de ton et la rigueur scientifique ont assuré la réputation. Santé & Travail dispose d’une organisation qui a fait ses preuves, avec des journalistes professionnels experts de ces sujets et un comité de rédaction composé de spécialistes reconnus dans les différentes disciplines qui participent à la prévention, ainsi que d’un réseau de scientifiques toujours au fait des dernières études nationales et internationales.
Santé & Travail, c’est aussi une ambition de valorisation des connaissances et un véritable savoir-faire pour apporter aux praticiens des informations scientifiques ou juridiques, souvent complexes, dans un format pédagogique, adapté et mobilisable pour l’action, mais également pour l’enseignement et la formation. C’est aussi un espace de décryptage des évolutions majeures que connait le monde du travail. A ce titre, il apporte aux syndicalistes et aux représentants du personnel des éléments pratiques pour combattre les effets les plus nocifs des conditions de travail et avancer des propositions de prévention pour adapter le travail à l’Homme.
Enfin, Santé & Travail, c’est une ligne éditoriale sans complaisance sur la défense de la santé des salariés et d’un travail soutenable, qui a du sens pour eux. Mettre en évidence le rôle joué par l’organisation du travail dans la dégradation de la santé, proposer des pistes de transformation misant sur la qualité du travail et sur un management à l’écoute des contradictions de l’activité est un positionnement qu’il faut encore et toujours rappeler, face aux approches individualisantes, comportementales, qui n’agissent pas sur les causes profondes des difficultés.
Pour ces raisons, il nous paraît indispensable de préserver ce bien commun. Nous demandons aux dirigeants mutualistes de tout mettre en œuvre pour sauvegarder cet outil d’information, sa ligne éditoriale, son contenu, et ses moyens humains.
Premiers signataires
– Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT ;
– Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT ;
– Alain Supiot, Prof. émérite au Collège de France ;
– Christine Erhel, économiste, Prof. au Cnam, directrice du CEET ;
– Yannick Jadot, député européen ;
– Eva Sas, députée ;
– François Ruffin, député ;
– Edwy Plenel ; journaliste, fondateur de Médiapart ;
– Elise Lucet, journaliste, présentatrice et rédactrice en chef de Cash investigation et d’Envoyé spécial ;
– François Hommeril, président de la CFE-CGC ;
– Sophie Taillé Polian, députée ;
– Pascal Canfin, député européen ;
– Jérôme Guedj, député ;
– Jean Auroux, ancien ministre du Travail ;
– Alexandra Bensaïd, journaliste, productrice de On n’arrête pas l’éco, France Inter ;
– Christophe Dejours, psychiatre, directeur de l’Institut de psychodynamique du travail ;
– Barbara Stiegler, philosophe ;
– Pierre Ferracci, président groupe Alpha conseil ;
– Marie Pezé, psychanalyste, Réseau souffrance et travail ;
– Claire Morel, comité de direction de Syndex ;
– Sophie Legall, rédactrice en chef Cash investigation ;
– Nayla Yazbeck Glaise, présidente d’Eurocadres ;
– Claes-Mikael Stahl, secrétaire général adjoint de la confédération européenne des syndicats ;
– Dominique Méda, sociologue ;
– Sandrine Foulon, rédactrice en chef d’Alternatives économiques ;
– Emmanuel Gagnier, rédacteur en chef de Cash investigation ;
– Pierre-Yves Verkindt, prof émérite de droit social Paris 1 ;
– Emmanuel Gagnier,
– Cyril Chabannier, Président CFTC ;
– Bernard Thibault (anc sec géné CGT) ;
– Catherine Delgoulet, professeur au Cnam ;
– Benoît Teste, secrétaire général de la FSU ;
– Isabelle Moreau, journaliste, directrice du pôle social de l’AEF ;
– William Dab, prof émérite au Cnam, ex DGS ;
– Yves Clot, Prof émérite au Cnam ;
– Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’Unsa ;
– Jacques Faugeron, président Andeva ;
– Isabelle Baldi, prof. Santé au travail, Univ Bordeaux ;
– Dominique Voynet, ancienne ministre ;
– Loïc Lerouge, directeur de recherche en droit social au CNRS ;
– Simon Duteil et Muriel Guilbert, co-délégués généraux de l’Union syndicale Solidaires ;
– Edouard Martin, ancien député européen ;
– Sophie Prunier, Maitre de conf. en ergonomie ;
– Patrick Gobert, Le toit citoyen ;
– Corinne Gaudart, directrice de recherche au CNRS ;
– Philippe Duport, journaliste Radio-France ;
– Véronique Daubas-Letourneux, maitre de conf en sociologie, Ecole de santé publique, Rennes ;
– Jean-Michel Sterdyniak, secrétaire général du SNPST ;
– Jean-Louis Zylberberg, médecin du travail, président de l’association Santé et médecine du travail ;
– Bruno Schroeder, secrétaire général du syndicat des experts habilités ;
– Thomas Coutrot, économiste ;
– Marie-Anne Dujarier, sociologue ;
– Laurent Vogel, chercheur, Etui, Bruxelles ;
– Jean-François Naton, conseiller du Cese ;
– Nadia Heddad, prof associé en ergonomie, Univ Paris 1 ;
– François Alfonsi, député européen ;
– Cécilia de la Garza, ergonome ;
– Benoit Biteau, député européen ;
– François Hubault, ex maitre de conf en ergonomie ;
– Jean-Louis Vayssière, ancien directeur de Syndex
– Béatrice Barthe, maitre de conf en ergonomie ;
– Damien Carême, député européen ;
– Sandrine Caroly, Prof en ergonomie, univ Grenoble ;
– Gaëtan Bourmaud ; maitre de conf en ergonomie, univ. paris 8 ;
– David Cormand, député européen ;
– Vincent Angel, maitre de conf en psychologie du travail, univ. de Bordeaux
– Gwendoline Delbos-Corfield, députée européenne ;
– Dominique Lhuilier, prof émérite en psychologie du travail, Cnam, Paris
– Karima Delli, députée européenne ;
– Jean-Paul Raillard, économiste du travail
– Claude Gruffat, député européen ;
– Michèle Rivasi, députée européenne ;
– Caroline Roose, députée européenne ;
– Mounir Satouri, député européen ;
– Marie Toussaint, députée européenne ;
– Willy Buchmann, Maitre de conf en ergonomie, Cnam Paris ;
– Christelle Casse, maitre de conf en ergonomie, Univ Lyon ;
– Fabien Coutarel, maitre de conf en ergonomie, Univ Clermont-Fd ;
– Jeanne Thébault, enseignante chercheure en ergonomie, Univ Lille ;
– Christine Vidal-Gomel, prof sciences de l’éducation, Univ Nantes ;
– Gérard Valléry, prof émérite, psychologie du travail, Univ d’Amiens ;
– Isabelle Daugareilh, directrice de recherche en droit social, CNRS ;
– Francis Six, prof en ergonomie retraité, Lille ;
– Damien Cru, ergonome ;
– Tahar-Hakim Benchekroun, maitre de conf en ergonomie, Cnam, Paris ;
– Alexandre Charbonneau, maitre de conf en droit social, Univ Bordeaux :
– Louis-Marie Barnier, sociologue, CGT ;
– Bénédicte Foucher, journaliste ;
– Jean-Luc Rué, santé sécurité CFDT Grand-Est ;
– Corinne Duhamel, journaliste ;
– Olivier Dhers, journaliste ;