Le Premier Ministre thaïlandais a exprimé ses regrets après la mort de 87 musulmans. Sept d’entre eux ont été tués par balles et les 80 autres (ou plus ?), ont été étouffés lors de leur transfert pour interrogatoire dans des véhicules de la police où ils avaient été entassés sans la moindre humanité, sans le moindre souci de sécurité. Un millier de manifestants avaient ainsi été arrêtés, le 25 octobre, dans l’une des provinces sud de la Thaïlande, proche de la Malaisie, où la population est majoritairement musulmane. Nombre d’entre eux auraient été torturés pour obtenir des « confessions ». Un avocat, qui s’apprêtait à dénoncer ces pratiques, a lui-même été enlevé puis assassiné.
Depuis un siècle, en Thaïlande, le gouvernement central (et bouddhique) cherche à se soumettre des communautés musulmanes, dont les membres sont considérés comme des citoyens de seconde zone. Dans le contexte de la « guerre contre le terrorisme », le terrorisme d’Etat fleurit et fait de plus en plus de victimes. D’autant plus que les forces de répression thaïlandaises sont habituées à l’impunité. L’an dernier, la police a sommairement exécuté plus de 2000 personnes officiellement suspectées d’être des dealers de drogue. Sans inculpation, sans présentation de preuves, sans procès. Une balle dans la tête, pour que règne « l’ordre et la sécurité ». La Thaïlande étant un pays ami, les critiques occidentales de ces « écarts » sanglants sont restées bien mesurées.