Pour ce premier tour des élections législatives, les candidats Verts atteig¬nent près de 850 000 voix, soit 3,25 %. Selon Le Monde, ce résultat réjouit Dominique Voynet (577 000 voix, soit 1,57 % à l’élection présidentielle) : « C’est mieux que la LCR ! » On a les satisfactions que l’on peut...
De fait, seuls quatre candidats Verts (dont les trois députés sortants) demeurent en lice au deuxième tour. Encore faut-il préciser qu’ils n’avaient en face d’eux aucun concurrent présenté par le PS. Ce qui confirme la satellisation des Verts : s’ils veulent avoir des députés, ils doivent passer un accord de premier tour avec la direction du PS. Et leurs dirigeants explorent maintenant les voies aléatoires de l’alliance avec le centre droit de François Bayrou. Certains élus Verts, tels Jean-Luc Bennhamias et plusieurs conseillers de Paris, ont d’ailleurs déjà franchi le pas et adhéré au Modem. D’autres, tels Yann Wehrling, envisagent de créer un groupe parlementaire avec les radicaux de gauche, mais aussi le très pronucléaire PCF, voire le Modem.
Quant à Daniel Cohn-Bendit, il n’en finit plus de faire la promotion d’une solution « à l’italienne », regroupant un PS « modernisé » (comprendre : « blairisé »), le Modem et des Verts « assumant clairement d’être des partenaires responsables d’une future majorité d’idées et de gouvernement ». De gouvernement, surtout ! Tristes trajectoires pour un courant politique qui voulait tout à la fois donner des réponses à l’urgence planétaire et renouveler la politique...