Cette action est co-organisée notamment par l’association antinucléaire genevoise ContrAtom et le Réseau français « Sortir du Nucléaire » et appuyée par de très nombreuses associations et ONG de par le monde, comme par exemple le « People’s Health Movement » pour n’en citer qu’une que nos lecteurs-trices connaissent... On trouvera de nombreuses informations sur cette problématique et sur cette campagne sur le site Internet www.independentwho.info comme aussi sur www.contratom.ch. On peut y retrouver et signer la pétition internationale sur cette question.
L’objet de cette campagne, engagée depuis des années sous des formes diverses mais qui monte en puissance aujourd’hui, est une demande d’amendement de l’Accord du 28 mai 1959 entre l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique (AIEA).
Pour une OMS indépendante
Par cet accord, littéralement contre nature, l’OMS a en effet accepté à l’époque d’abdiquer son autorité en matière de santé des populations au profit de l’AIEA, dont l’objectif statutaire est de promouvoir l’industrie nucléaire. Et, de fait, les conséquences sanitaires de l’accident nucléaire de Tchernobyl ont été ainsi délibérément occultées.
L’AIEA, qui n’a pas de fonction médicale, doit évidemment perdre les prérogatives qu’elle exerce depuis 47 ans sur la santé des populations dans le domaine de la radioprotection.
L’OMS doit recouvrer, dans le domaine des recherches et des publications en la matière, son entière indépendance par rapport à l’AIEA pour assurer la protection des populations, qui subissent la contamination nucléaire.
Cette campagne demande donc que soit inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée Mondiale de la Santé une révision de l’Accord en question afin que l’OMS retrouve son indépendance et son autorité vis-à-vis de l’AIEA et qu’elle puisse témoigner clairement sur les conséquences sanitaires à court et long terme de la catastrophe de Tchernobyl.
Elle demande qu’une véritable information sur les conséquences passées, présentes et à venir de l’accident de Tchernobyl sorte au grand jour, et qu’une aide efficace et à long terme soit mise en place pour toutes les victimes des radiations ionisantes à faibles doses, cause principale de la catastrophe sanitaire de Tchernobyl.
Dans un contexte ou la fuite en avant atomique, sous forme de relance d’une nouvelle vague de construction de réacteurs nucléaires est mise à l’ordre du jour par le lobby atomique, en Suisse également, cette exigence élémentaire est d’une actualité brûlante.
Manif surprise devant l’assemblée de l’OMS
Le 14 mai, des militant-e-s sont intervenus à Genève pour enfoncer ce clou. Nous laissons la parole à Anne-Cécile Reimann, présidente de ContrAtom qui, naturellement, en était :
« Depuis que nous nous sommes attaqués au problème OMS-AIEA en 2001 déjà (date de nos premières manifs), nous n’avions encore jamais réussi à capter directement l’attention des délégué-e-s à l’Assemblée mondiale de la santé qui se tient chaque année au mois de mai. Ou la police faisait barrage, ou nous n’étions pas au bon endroit (devant l’OMS alors que les assemblées se tiennent à l’ONU !)
Cette fois-ci : Bingo ! Munis des panneaux ad hoc, disposés en haie de chaque côté de l’entrée bis du Palais des Nations, en face de la Croix-Rouge, nous avons vu défiler et surtout nous avons été vus, pendant 30 minutes, par tout le gratin des délégué-e-s, assis dans des taxis, voitures diplomatiques, estafettes, etc. venus du monde entier participer à la soixantième édition de l’Assemblée Mondiale de la santé !
Nous étions persuadé qu’on viendrait nous déloger dans les minutes qui suivraient l’occupation des lieux, eh bien : pas un flic à l’horizon pendant tout le temps de notre action qui aurait pu durer toute la matinée si nous l’avions voulu ! Nous avons même bénéficié de la présence de la TSR qui a tout filmé, mais que croyez-vous qu’il arriva, le soir venu : Rien sur la manif au téléjournal !
Critiquer une organisation internationale comme l’OMS à Genève ? Vous n’y pensez pas ! Wladimir Tchertkoff nous avait d’ailleurs raconté que son film sur le sujet « Controverses nucléaires » qui a été diffusé sans problème sur la chaîne de la TV Suisse italienne et sur ARTE, n’avait jamais pu être programmé sur la TSR ! Si les téléspectateurs-trices romands n’ont malheureusement rien vu de notre action, les délégué-e-s, eux, nous ont bel et bien vus, plutôt deux fois qu’une, et ils n’auront pas manqué de se poser des questions ! Donc pour l’année prochaine, on remettra ça !
Je vous rappelle à ce propos que la permanence à proximité de l’OMS est effective et qu’il y a chaque jouir ouvrable une à deux personnes de faction de 7h30 à 18h. au niveau du giratoire vers l’entrée du bâtiment de l’OMS. Chaque semaine l’équipe est renouvelée... il faut aller de temps à autre les encourager ! »
Pour soutenir l’action de présence permanente devant l’OMS, vous pouvez
– Vous porter volontaire pour y participer directement, que ce soit pour une demi-journée, une journée, une semaine...
– Si vous habitez Genève, vous proposer pour héberger, normalement pendant une semaine, un, une, des participant-e(s) à cette action, qui souvent viennent de loin.
– Pour vous renseigner et proposer votre aide, la personne de contact est Yann Forget, joignable au 079 489 66 01 ou par mail à l’adresse : yann forget-me.net