L’acharnement contre Julian Assange est un acharnement contre le journalisme, la liberté d’expression et plus profondément contre le droit démocratique à dénoncer les pratiques criminelles menées au plus haut sommet des États. Nous devons donc le défendre sans ambiguïté.
Nous ne nous reconnaissons pas dans un grand nombre de déclarations de Julian Assange, qui pour certaines sont clairement réactionnaires, antiféministes, racistes — sans même parler des accusations d’agression sexuelle — et doivent à ce titre être dénoncées. Mais Assange a été arrêté car il a, avec Wikileaks, exposé des images et des documents mettant à nu la violence de l’armée US, et plus généralement celle des puissances impérialistes.
Fondé en 2006, Wikileaks a été à l’origine de très nombreuses révélations de scandales de corruption, d’atteintes aux droits démocratiques, de crimes de guerre. Wikileaks avait reçu pour cela de nombreux prix journalistiques ou émanant d’ONG. Mais depuis avril 2010 et la publication d’une vidéo montrant comment des soldats étatsuniens avaient froidement abattu — et avec des commentaires d’un cynisme inimaginable — des civils irakiens dont des enfants, les États-Unis ont déclenché une véritable guerre contre Wikileaks et les lanceurs d’alertes.
De ce point de vue, il est impératif de le défendre face à la répression qu’il subit, à l’instar de celle que subissent d’autres lanceurs d’alerte. Nous exigeons sa libération immédiate et l’abandon de toutes les poursuites dans le cadre des affaires de Wikileaks, et le gouvernement français doit lui offrir le droit d’asile.
Montreuil, le 20 avril 2022
NPA