Dans la tempête du Covid, c’est le retour des demi-mesures, des décisions hésitantes prises dans le secret du Conseil de défense qui cherche à ménager l’opinion ici, l’économie là, et très peu les malades et les professionnels de santé.
Un conseil de défense exceptionnel s’est tenu, lundi 27 décembre, tenant les Français en haleine. Tout ça pour quelques timides mesures de restriction annoncées le soir même par le premier ministre, Jean Castex, et le ministre de la santé, Olivier Véran.
Eux-mêmes ne semblaient pas beaucoup croire à l’efficacité de ces mesures : ils ont donné un nouveau rendez-vous aux Français le 5 janvier, pour de probables nouvelles annonces après un nouveau conseil de défense. Si la situation sanitaire n’échappe pas à tout contrôle d’ici là.
Jean Castex l’a répété comme un mantra : « L’élément clé est et demeure la vaccination », il faut « accroître et accroître la vaccination ». Pour protéger l’hôpital, la vaccination reste très pertinente : comme l’a rappelé Jean Castex, une troisième dose récente de vaccin continue à protéger contre les formes graves.
Mais les Écossais ont constaté, dans une étude publiée le 22 décembre et incluant près de 24 000 cas d’Omicron, que les cas de réinfection de personnes immunisées étaient dix fois plus nombreux avec le variant Omicron par rapport au Delta.
Le virus va donc continuer à circuler.
Il pourrait y avoir, en France, début janvier, 250 000 cas positifs de Covid dépistés chaque jour.
Dans la dernière enquête Flash, qui remonte au 13 décembre, Omicron avait bondi, en une semaine, de 1,5 % à 14,8 % des tests séquencés ce jour-là. Il représente déjà plus de 60 % des tests séquencés en Pays de la Loire, 43 % en Île-de-France, près de 80 % dans les Hauts-de-France.
Olivier Véran a glissé un chiffre stupéfiant, mais loin d’être fantaisiste : il pourrait y avoir, en France, début janvier, 250 000 cas positifs de Covid dépistés chaque jour. Et ce ne serait que l’écume de la vague désormais portée par le variant Omicron.
Ce chiffre est probablement sous-estimé : le cap sans précédent des 100 000 contaminations a été dépassé le 23 décembre. Or le temps de doublement du variant Omicron est évalué à deux jours.
Parmi les 250 000 cas positifs par jour, certains vont remplir un peu plus les hôpitaux. Plus d’un million de personnes se retrouvera chaque jour isolé. Des dizaines de millions de personnes contacts devront être dépistées. Cet effort, le gouvernement va le demander à l’hôpital exsangue, à des laboratoires de biologie et à des pharmaciens qui voient s’allonger chaque jour la file d’attente de patients en attente de tests.
250 000 cas positifs par jour, ce sont aussi des hôpitaux touchés par un absentéisme massif, qui va s’ajouter aux nombreuses démissions, aux arrêts maladie. La mesure est anticipée : en cas de forte tension hospitalière, les hôpitaux peuvent faire appel aux personnels positifs sans symptômes.
Pour l’hôpital, le gros temps est de retour, le personnel est sommé de remonter sur le pont. Enfin, celui qui reste.