La mort d’un membre de la communauté rom, le 19 juin dernier dans la ville de Teplice, a provoqué une vague d’indignation en République tchèque, constatent plusieurs médias dont The Washington Post, après que la vidéo de son interpellation par trois policiers a circulé sur les réseaux sociaux.
L’image d’un agent agenouillé sur la nuque de Stanislav Tomas, en présence de nombreux témoins dont l’un crie “ils l’étouffent”, note The Guardian, a conduit de nombreux observateurs à considérer la victime d’une quarantaine d’années comme le “Floyd tchèque”, en référence à la mort de l’Américain George Floyd.
Environ 500 personnes “venues de tout le pays, ainsi que de Hongrie et de Slovaquie”, se sont réunies, samedi 26 juin, sur les lieux du drame, raconte Balkan Insight. Dans la rue et sur les réseaux sociaux, le slogan “Roma lives matter” (pour “les vies des Roms comptent” en écho au mouvement Black Lives Matter”) a surgi pour dénoncer les discriminations dont la minorité est victime.
Apaiser la situation
La police nie la responsabilité de ses agents et insiste sur les circonstances de l’arrestation, s’appuyant sur une vidéo qu’elle a diffusée sur Twitter. Les images montrent un individu torse nu, crier puis frapper à mains nues les vitres d’une voiture. Le ministère de l’Intérieur soutient la police et assure que l’homme est mort “des suites d’abus de drogues”, ce qu’une première autopsie aurait confirmé lundi 28 juin, relève Radio Prague International.
Cette prise de parole a été critiquée par le Conseil gouvernemental pour les affaires de la communauté rom, écrit la radio. Ces derniers ont appelé le gouvernement à “donner des garanties pour que l’enquête soit ‘indépendante’ et que ses conclusions contribuent à ‘apaiser la situation’”.
Dans la rue, samedi 26 juin, politiciens et police ont été accusés par les manifestants de “racisme profond et de parrainer des ‘exécutions’”, rapporte le site Balkan Insight. Et si les affrontements n’ont pas donné lieu à d’importantes scènes de violence, “il est peu probable que la colère de la communauté rom s’estompe de sitôt”.
Sur Twitter, le Centre européen pour le droit des Roms a lui aussi demandé la réalisation d’une enquête “rapide et efficace”.
We have requested that the PM of #CzechRepublic and the Interior Ministry provide access to the information concerning the death of a Romani man, Stanislav Tomáš following a police intervention. In a letter sent today, we call for a prompt & effective investigation of the case ! pic.twitter.com/mPCuqVu2Eg
— ERRC (@ERRCtweets) June 23, 2021
Serge Hastom
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