Ils devaient justement revendiquer leurs droits à l’occasion de cette réunion. Le pouvoir ghanéen en a décidé autrement. Le 20 mai, des juristes et militants LGBT se sont réunis dans la ville d’Ho, dans le sud-est du Ghana. L’objectif de l’événement ? Enseigner et se former au respect des droits des Ghanéens LGBT victimes d’abus.
Mais alors que la réunion avait lieu à huis clos dans un hôtel de la ville, les participants ont été accusés de “propager” sur la place publique des idées LGBT, rapporte The Guardian. Ce qui n’était a priori pas du goût des autorités locales.
La nouvelle du rassemblement n’a pas tardé à être relayée par les médias. Selon les organisateurs, cités par le quotidien, la presse s’est alliée à la police pour “prendre d’assaut” le local où se tenait la réunion. Dès le lendemain, 21 de ses participants (16 femmes et 5 hommes) ont été placés en détention provisoire.
Vague homophobe
Pourtant, “aucune loi n’empêche les avocats ou les personnes LGBTQ+ d’exister ou de se rassembler. C’est un droit constitutionnel”, a réagi Alex Kofi Donkor, le fondateur de LGBT+ Rights Ghana. “En plus de ne pas avoir accès à une défense juridique, certains détenus souffrent de maladies”, ajoute The Guardian.
L’affaire est le dernier exemple en date de la vague d’homophobie en cours au Ghana. “Les militants ont déploré une augmentation des attaques et des abus cette année”, insiste le journal britannique.
Les rares initiatives en faveur des droits des homosexuels sont immédiatement réprimées. Quant aux médias ghanéens, ils n’hésitent pas à cautionner des discours ouvertement homophobes. Lorsque la parole est donnée à des personnes homosexuelles, “les journalistes leur demandaient si elles n’étaient pas elles-mêmes responsables des violences auxquelles elles ont été confrontées, à force de réclamer l’égalité des droits”, racontait Afrikan Arguments dans un article traduit par Courrier international.
The Guardian
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