Le 24 mars s’est clôturée la 46e session ordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Au cours de cette session, alors même qu’une poignée de pays occidentaux utilisait cette question à des fins malintentionnées pour attaquer et noircir l’image d’autres nations, l’organisation internationale et un grand nombre de pays en développement n’ont pas hésité à faire entendre leur voix pour dévoiler au grand jour et condamner les problèmes de droits de l’homme dans ces mêmes pays occidentaux.
Voilà qui montre sans équivoque qu’il n’est pas de “phare des droits de l’homme” dans le monde, et que le monde n’a que faire d’un soi-disant “maître des droits de l’homme”.
Ces quelques pays occidentaux qui se sont autoproclamés comme tels aiment à critiquer et à accuser les autres à tort et à travers, mais ils auront beau hausser le ton, ils ne parviendront jamais à cacher leurs propres lacunes en la matière.
Le 19 mars, la haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet ainsi que plusieurs délégations ont dénoncé le racisme et la discrimination raciale existant dans des pays occidentaux. Mme Bachelet a déploré que le procès du meurtre de George Floyd s’ouvre plus de dix mois après l’incident [le 29 mars, à Minneapolis], et a regretté encore plus que tant d’affaires concernant la mort de descendants d’Africains ne soient jamais portées devant les tribunaux, donnant aux familles des victimes le sentiment que les services gouvernementaux ne font pas assez pour lutter contre le racisme systémique des forces de l’ordre.
La violence policière aux États-Unis n’en préoccupe que plus la communauté internationale. De janvier à novembre 2020, il n’y a eu que dix-sept jours sans décès causé par des agents des forces de l’ordre aux États-Unis. Au cours de la conférence, une vingtaine de spécialistes des droits de l’homme des Nations unies ont appelé le gouvernement américain à prendre des mesures pour mettre fin à ce problème.
Interventionisme sous couvert de droits de l’homme
L’habitude de quelques pays occidentaux de pratiquer l’interventionnisme sous couvert des “droits de l’homme” est à l’origine de nombreux désastres humanitaires dans le monde et suscite depuis longtemps le vif mécontentement de la communauté internationale.
Depuis 2001, les opérations américaines de “lutte contre le terrorisme” menées dans plus de 80 pays ont causé plus de 800 000 morts, dont environ 335 000 civils, victimes directes de violences de guerre, et des dizaines de millions de personnes ont dû abandonner leur foyer. À ce jour, quelque 21 millions de ressortissants afghans, iraniens et syriens n’ont toujours pas pu rentrer chez eux ou vivent dans des conditions extrêmement difficiles.
Le 17 mars, lors de la présentation des résultats de l’Examen périodique universel des États-Unis par les autres pays devant le Conseil des droits de l’homme, des pays en développement ont dénoncé les interventions armées à répétition des États-Unis, responsables selon eux de graves crises humanitaires. Auparavant, plusieurs pays, dont la Chine, la Russie, la Syrie, l’Iran, Cuba, la Biélorussie, le Venezuela, la Bolivie, le Sri Lanka,, les Philippines,, le Laos, le Cambodge, le Zimbabwe et la Corée du Nord, avaient prononcé une déclaration commune dans laquelle ils dénonçaient les mesures coercitives prises de façon unilatérale par certains pays occidentaux, avec comme conséquences de graves violations des droits de l’homme. Ceux-ci devraient en tenir compte.
Un outil de pression et d’ingérence
Les droits de l’homme ne sont pas l’apanage d’une poignée de pays, et ils ne peuvent devenir un outil de pression sur d’autres nations et d’ingérence dans leurs affaires intérieures. La position condescendante de quelques pays occidentaux, qui dictent leur conduite aux autres au nom des prétendus droits de l’homme, est en réalité l’expression de leur mentalité hégémonique. Mais c’est aussi la manifestation de leur faiblesse et de leur anxiété croissantes face à un monde marqué par un bouleversement comme il n’en a pas connu depuis plus d’un siècle.
Au cours de cette session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, le Pakistan s’est opposé, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), aux mesures discriminatoires à l’encontre des communautés musulmanes prises par certains pays européens, et a condamné la publication en Europe de caricatures dénigrant des figures religieuses, sous prétexte de liberté d’expression. De son côté, l’Iran s’est dit préoccupé par la diffusion de discours haineux à l’encontre des musulmans dans les médias de certains pays européens.
Enfin, l’Égypte a tenu à relever les graves discriminations dont souffrent les personnes d’origine africaine et les musulmans dans certains pays européens… Un grand nombre de pays en voie de développement s’opposent donc à la politique du deux poids, deux mesures de quelques pays occidentaux. Il s’agit d’une juste mise au point et d’une juste démarche pour défendre les droits de l’homme.
Une hypocrisie connue du monde entier
Cela fait longtemps que la comédie d’une minorité de pays occidentaux qui jouent aux “maîtres des droits de l’homme” ne marche plus : désormais, leur hypocrisie est connue du monde entier. Par conséquent, nous les exhortons à tomber le masque et à abandonner leur mentalité de guerre froide, consistant à faire des droits de l’homme un instrument d’hégémonie, pour regarder en face leurs propres problèmes dans ce domaine, renforcer le dialogue et la coopération selon le principe d’un respect mutuel afin de contribuer véritablement au bon développement de la cause des droits de l’homme dans le monde.
Zhong Sheng
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