“La guerre absurde a détruit tout ce qui était vert en Syrie”, dont il ne restera qu’un “champ de ruines”, affirme un article du quotidien panarabe Asharq Al-Awsat consacré aux ravages environnementaux du conflit syrien, qui a débuté il y a dix ans.
Le conflit et ses destructions, explique le journal arabe édité à Londres, ont pollué les sols et dilapidé les ressources en eau.
“Militarisation” de l’eau
“Durant ce conflit, les belligérants s’en sont pris aux puits à eau et aux stations d’épuration des eaux usées afin de contrôler l’eau”, explique Asharq Al-Awsat, qui parle de “militarisation de l’eau”.
“L’une des conséquences est qu’environ 15,5 millions de Syriens – soit plus de 90 % de la population – n’ont pas accès à une source d’eau potable selon un rapport de l’ONU.”
Cette situation augmente les risques de maladies à transmission hydrique et de maladies infectieuses.
La reconstruction des infrastructures d’approvisionnement en eau est “vitale”, explique le journal panarabe. “Sans cela, il sera difficile de commencer la reconstruction” de la Syrie.
Par ailleurs, note Asharq Al-Awsat, les acteurs de la guerre en Syrie ont pris pour cible d’autres installations comme les puits de pétrole, les raffineries et les installations industrielles dont la destruction “a pollué les sols, l’air et l’eau” du pays.
Pollution des sols
Autre conséquence indirecte de la guerre, qui a mis à l’arrêt le système de traitement des déchets, “des produits chimiques et des déchets toxiques ont été déversés dans les lacs et les cours d’eau”, souligne le quotidien panarabe.
C’est l’une des raisons qui explique que “le secteur agricole, l’un des piliers de l’économie syrienne avant la guerre, s’est contracté de plus de 40 %”.
“Certains experts estiment que la Syrie a perdu 25 % de sa couverture arboricole depuis le début de la guerre.”
À plus long terme, la dégradation des terres et son corollaire l’absence de biodiversité, dues au conflit armé, auront des conséquences négatives sur la capacité de l’État à lutter contre le changement climatique.
Ressources vitales
Le désastre écologique qui frappe la Syrie, “qui commence à être considéré comme l’une des tragédies de la guerre, avance Asharq Al-Awsat, constituera un immense défi lorsqu’il faudra relever le pays après la fin du conflit armé”.
L’occasion d’une prise de conscience écologique en Syrie, mais également dans tous les pays en guerre ?
“Dans plusieurs pays touchés par les conflits, on a tendance à s’appuyer sur les industries extractives comme le pétrole, le gaz, les minerais ou sur le bois, car elles engendrent plus facilement des profits. Les ressources vitales comme l’eau, la terre ou le secteur agricole sont perçues différemment”, explique un expert cité par le quotidien panarabe.
Asharq Al-Awsat
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