Plus de 500 000 Ouïgours sont forcés de ramasser du coton au Xinjiang, selon les résultats d’une recherche dont fait état le quotidien britannique The Guardian le 15 décembre. Ce rapport, diffusé par le Center for Global Policy,, a été rédigé par Adrian Zenz, chercheur allemand déjà à l’origine des révélations sur les camps d’internement dans la Région autonome du Xinjiang (RAX) et sur les politiques de contrôle forcé des naissances, incluant des stérilisations, imposées aux femmes ouïgoures.
Plus de 20 % du coton produit dans le monde vient de la RAX, ce qui représente 84 % du coton produit en Chine. Selon le rapport, ce coton chinois est produit dans des conditions d’atteinte aux droits de l’homme par des Ouïgours ou autres minorités musulmanes de la RAX.
Ces révélations interviennent alors que la Cour pénale internationale (CPI) s’est déclarée incompétente le 14 décembre pour juger d’accusations de crimes contre l’humanité et de génocide portées par des Ouïgours en exil, la Chine n’étant pas signataire du traité de Rome ayant établi la CPI.
Transfert de population et lutte contre la pauvreté
Le nouveau rapport d’Adrien Zenz indique que le gouvernement chinois s’appuie sur les programmes de transfert de population destinés officiellement à la lutte contre la pauvreté pour fournir des centaines de milliers de travailleurs à l’industrie. Dans les zones du sud de la RAX, où le coton est encore ramassé à la main, les importations de main-d’œuvre des autres provinces de Chine ont fortement diminué, tandis que les mouvements internes à la RAX ont augmenté, souligne le rapport.
Avant même la publication de ce rapport, les États-Unis avaient imposé des restrictions sur l’importation de coton produit par le Corps de production et de construction du Xinjiang, un organisme paramilitaire tentaculaire qui produit un tiers du coton de la RAX.
Courrier International - Paris
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