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• Quelles formes a pris cette mobilisation ?
Maria Louka - Elle s’inscrit dans la suite de la lutte de juin 2006. C’est la même bataille contre la désarticulation de l’enseignement supérieur. On assiste à un processus durable de renforcement et de massification du mouvement : si on prend comme baromètre les manifestations, on voit aujourd’hui plusieurs manifestations à 30 ou 40 000 participants, et presque tous les départements universitaires sont occupés.
• Quels sont les liens du mouvement avec les syndicats ouvriers ?
M. Louka - On ne peut que constater l’absence de la Confédération syndicale (unique), la GSEE. Depuis le début de l’année, la GSEE n’a même pas lancé un arrêt de travail pour que les travailleurs participent aux manifestations ! À ce stade, le mouvement étudiant exige que cette mobilisation ne reste pas isolée, et qu’il soit immédiatement appelé à une grève générale.
• Peut-on déjà tirer des leçons ?
M. Louka - D’abord, on voit se former, dans des conditions très difficiles, une nouvelle génération militante qui, loin de se soumettre aux projets du gouvernement, se politise et se radicalise dans la durée. Deuxièmement, c’est ce qui se passe au sein du mouvement étudiant : la gauche radicale, représentée principalement par la tendance EAAK, a joué un rôle de premier plan.
• Quelles propositions de solidarité internationale ferais-tu ?
M. Louka - Que des syndicats, des organisations, des secteurs de gauche et de masse adoptent en Europe des messages de solidarité envers le mouvement et envers les personnes arrêtées. Il faudrait arriver à une coordination entre les secteurs radicaux du mouvement étudiant à l’échelle européenne pour aboutir à des actions concrètes : fixer des dates de mobilisation et des actions de solidarité devant les ambassades grecques.