CORONAVIRUS - Les masques seront bien obligatoires à la rentrée, mais ne seront pas fournis par l’Éducation nationale [1], selon des informations du Parisien [2] et Le Monde [3], ce mardi 25 août.
La décision aurait été prise par Emmanuel Macron et Jean Castex lors du conseil de défense sanitaire qui s’est tenu à l’Elysée, ce mardi matin, et devrait être officialisée par Jean Castex sur France Inter et lors du conseil des ministres de rentrée, ce mercredi. “Aucun pays au monde n’assure la gratuité des masques. La lutte contre la pandémie est l’affaire de tout le monde”, a expliqué un membre de l’entourage de Jean Castex cité par Le Parisien.
Cette décision, si elle se confirme, va donc à l’encontre de la pression et les appels venus de tous les bords de la classe politique, car “il faut revenir à la notion de prise de responsabilité individuelle”, s’est défendu un ministre qui a participé au conseil de défense, cité par Le Monde. Et de poursuivre avec un parallèle surprenant :
“On ne paie pas des préservatifs à tout le monde, alors que le sida tue lui aussi ! Ce n’est pas à l’Etat de prendre en charge cette dépense, d’autant plus que la situation est amenée à durer”.
Le Monde précise toutefois que le président et son Premier ministre ont décidé de prolonger le dispositif mis en place lors du déconfinement en mai. Ainsi des masques gratuits continueront d’être distribués en pharmacie, sur prescription médicale, aux personnes dont la santé est fragile. Les bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) resteront également éligibles et recevront par la poste des masques réutilisables.
Un ballon d’essai pour tâter le terrain ?
Contactés par Le HuffPost, ni l’Elysée, ni Matignon ne confirment ces informations, ce qui laisse à penser que la décision a peut-être fuité volontairement en forme de ballon d’essai pour observer les réactions ou que l’idée est d’habituer les esprits avant les annonces de Jean Castex, invité de France inter le mercredi 26 août. Lui seul confirmera ou infirmera l’idée. “C’est au gouvernement de l’annoncer”, tranche l’Elysée en référence à cette interview.
D’ailleurs, à peine ces informations publiées, les réactions n’ont pas tardé, notamment dans l’opposition. Le premier secrétaire du PS critique immédiatement sur Twitter l’un des arguments avancés par le ministre cité par Le Monde en “off”.
Un ministre qui a participé au conseil de défense : « On ne paie pas des préservatifs à tout le monde, alors que le sida tue lui aussi ! » juste pour comprendre, le préservatif est obligatoire pour aller au collège ? https://t.co/NSzdtXicMU
— Olivier Faure (@faureolivier) August 25, 2020
D’autres objecteront sur les réseaux sociaux que le préservatif est accessible dans les infirmeries scolaires pour celles et ceux qui le demandent.
Les responsables d’EELV ont également critiqué cette mesure pas encore officielle. “La gratuité des masques aux élèves est une mesure de bon sens et de justice sociale”, plaide par exemple l’eurodéputée Karima Delli.
Monsieur Blanquer, le masque n’est pas une fourniture scolaire , c’est une question de santé publique ! Une société qui n’investit pas dans sa jeunesse, n’a pas d’avenir. La gratuité des masques aux élèves est une mesure de bon sens et de justice sociale. https://t.co/Ij4vSBlJpl
— Karima Delli (@KarimaDelli) August 25, 2020
Pendant que l’antenne parisienne du parti estime que “le gouvernement Castex ne prend toujours pas en compte encore une fois :1. Les inégalités économiques engendrées par la crise sanitaire 2. La réalité du terrain d’une rentrée scolaire trop peu préparée”.
Le gouvernement #Castex ne prend toujours pas en compte encore une fois :
1. Les inégalités économiques engendrées par la crise sanitaire
2. La réalité du terrain d’une rentrée scolaire trop peu préparée #rentree#COVID__19https://t.co/vWVUUi9eJG
— EELV Paris (@EELV_Paris) August 25, 2020
Depuis plusieurs jours, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, était sur cette ligne en expliquant que le masque est « une fourniture scolaire comme une autre ».
Claire Tervé, Astrid de Villaines