Selon un sondage réalisé par l’agence de communication russe CROS pour son Index national des inquiétudes des citoyens, la principale peur actuelle de la population est celle du coronavirus et de toutes ses conséquences. La “coronaphobie”, comme le rapporte le quotidien Kommersant, devance largement les tourments liés à la réforme constitutionnelle en Russie ou à la hausse de la tension mondiale.
L’Index national des inquiétudes, réalisé tous les trimestres, est élaboré à partir de l’étude des thèmes les plus traités et les plus débattus dans les médias et sur les réseaux sociaux, explique le titre. Les experts ont analysé plus de 135 000 communiqués de presse et 1,3 million de posts sur les réseaux sociaux russes comme VKontaktié (VK), Odnoklassniki et LiveJournal, mais aussi sur Facebook, YouTube, Instagram et Twitter.
Pour la première fois, la même préoccupation majeure
La thématique du coronavirus caracole donc en tête des principales angoisses : la peur de perdre son emploi et les revenus qui en dépendent (indicateur d’inquiétude 253), le changement de mode de vie (deuxième vague, isolement, port de masques) (242,4), l’“esclavage digital” et les amendes pour infraction aux mesures de confinement (241,4), les vacances annulées à cause de la fermeture des frontières (179) et l’incrédulité quant au décompte des malades du Covid-19.
Parmi les autres sujets qui inquiètent les citoyens de Russie, l’enquête a relevé la catastrophe écologique du 29 mai dans le Grand Nord (75,9), la faible qualité de l’aide médicale en temps de pandémie (36,9), le référendum sur la réforme constitutionnelle (33,1), la course à l’armement et la hausse de la tension mondiale (25,3).
Les enquêteurs notent que c’est la première fois que les médias et les réseaux sociaux partagent la même préoccupation majeure. Il ne s’agit pas d’une “pseudo-phobie”, ce qui serait le cas si une inquiétude était présente dans les médias mais pas sur les réseaux sociaux.
“Ce que les gens mentionnent le plus, ce sont les mesures de contrôle les concernant, surtout à Moscou. Et de là, la crainte que les technologies et autres mécanismes testés pendant le confinement soient utilisés au-delà sous un prétexte ou un autre”, commente l’auteur de l’enquête Andreï Lebedev, interrogé par Kommersant.
“Mais la plus forte inquiétude, et pas seulement à Moscou, est celle de la perte de son emploi et de ses revenus, et elle n’est pas près de se résorber car les effets économiques de l’épidémie vont se faire sentir encore longtemps”, conclut-il.
Au 7 juillet, la Russie occupe le quatrième rang mondial des pays les plus frappés par la pandémie de Covid-19, avec 694 230 cas recensés depuis le début et 10 494 décès.
Kommersant
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